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Amour et sexualité chez l’adolescent

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LES PROPOS DES JEUNES ET DES ÉDUCATEURS<br />

103<br />

Dans quatorze segments de discours de deux groupes de discussion,<br />

les éducateurs affirment que l’humour <strong>et</strong> l’adoption du niveau de langage<br />

des jeunes sont nécessaires pour établir la communication : l’humour dédramatise<br />

<strong>et</strong> le niveau de langage adéquat perm<strong>et</strong> d’être compris rapidement<br />

<strong>et</strong> efficacement. Nous présentons ici quelques citations en ce sens :<br />

Il y a différentes façons d’aborder le suj<strong>et</strong>, tu peux m<strong>et</strong>tre ça très fermé, dans<br />

le sens où tu vas juste te concentrer sur la tâche, ou tu peux utiliser l’humour,<br />

l’humour qui fonctionne des fois beaucoup plus que la façon très cléricale<br />

de dire « Tu ne fais pas ça sinon… » […] De dédramatiser certaines situations,<br />

cela fait souvent que le message passe beaucoup mieux ; si le jeune rit<br />

après, il va probablement le r<strong>et</strong>enir beaucoup plus facilement que si c’est très<br />

formel <strong>et</strong> que tu amènes ton p<strong>et</strong>it pamphl<strong>et</strong>, que tu lui donnes puis qu’il<br />

regarde ça, ça va prendre l’orientation de la poubelle. Si, par contre, tu as<br />

su m<strong>et</strong>tre de l’humour, une blague en même temps dans la conversation,<br />

bien le jeune, c’est souvent le principe du plaisir qu’on dit, bien c’est aussi<br />

ça qu’il va r<strong>et</strong>enir. (FG3, 2378-2399)<br />

C’est le langage du milieu… ce qui fait que des fois si on veut qu’ils<br />

comprennent le message tout de suite sans tricoter, sans se faire une rencontre<br />

d’une heure là, sans que ça s’éternise, bien, on utilise souvent un moyen de<br />

même tu sais. (FG4, 265-270)<br />

Même si un certain nombre d’éducateurs parviennent à communiquer<br />

avec les jeunes relativement au domaine sexuel, la plupart d’entre eux<br />

soulignent que les interventions éducatives en la matière sont plutôt rares<br />

<strong>et</strong> dépendent des personnalités <strong>et</strong> valeurs de chacun.<br />

2.2.2. DES JEUNES À QUI LA RESPONSABILITÉ PARENTALE ÉCHAPPE<br />

Au total, c’est dans soixante-dix segments de discours que des éducateurs<br />

des quatre groupes de discussions abordent la question de la paternité de<br />

certains résidants. Cinq éléments ressortent des propos des éducateurs : la<br />

paternité <strong>chez</strong> les résidants, les réactions qu’elle suscite, les responsabilités<br />

parentales <strong>et</strong> l’origine <strong>et</strong>hnique, les objections des éducateurs à la paternité<br />

<strong>et</strong> celles des résidants eux-mêmes.<br />

Dans dix segments de discours, les éducateurs des quatre groupes de<br />

discussion concluent à la rar<strong>et</strong>é des cas de paternité <strong>chez</strong> les résidants. Ce<br />

sont des expressions telles que « ce n’est pas beaucoup » (FG1, 1314), « c’est<br />

assez rare » (FG3, 727-728) ou encore « pas si souvent que ça, trois, quatre fois<br />

peut-être » (FG4, 791/793), qui témoignent de c<strong>et</strong>te prévalence somme toute<br />

assez faible de la paternité <strong>chez</strong> les résidants du Centre Cartier. Alors qu’un<br />

intervenant estime qu’environ un jeune père est hébergé chaque année<br />

dans chaque unité, un autre souligne en avoir eu trois simultanément.

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