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La Suisse et les transactions sur l'or pendant la Seconde Guerre ...

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Rapport intermédiaire <strong>sur</strong> l’or 174 Chapitre 4<br />

des banques. Le commerce de l’or n’était as<strong>sur</strong>ément pas au cœur de leurs affaires. Les livres<br />

de <strong>la</strong> Reichsbank récemment dépouillés par <strong>la</strong> Commission fournissent des renseignements <strong>sur</strong><br />

<strong>les</strong> cessions d’or de <strong>la</strong> Reichsbank aux établissements privés de <strong>Suisse</strong>. Mais nous ne savons<br />

pas quelle fut l’importance de <strong>la</strong> part acquise par <strong>les</strong> banques. Une autre question reste sans<br />

réponse: celle de savoir si <strong>les</strong> banques commercia<strong>les</strong> s’étaient imposé des restrictions<br />

volontaires en raison de l’origine de l’or ach<strong>et</strong>é à l’Allemagne.<br />

Les recherches présentent de nombreuses <strong>la</strong>cunes qu’il n’est pas possible de combler au moyen<br />

des sources connues à ce jour. <strong>La</strong> question de l’ampleur du bénéfice réalisé par <strong>les</strong> banques<br />

commercia<strong>les</strong> dans le commerce de l’or durant <strong>la</strong> guerre en fait partie. Nous avons signalé plus<br />

haut que <strong>les</strong> recherches ultérieures devront regarder de plus près le grand nombre des acteurs<br />

qui, outre <strong>la</strong> BNS <strong>et</strong> <strong>les</strong> banques commercia<strong>les</strong>, intervenaient <strong>sur</strong> le marché de l’or. Pendant le<br />

conflit mondial, <strong>la</strong> p<strong>la</strong>que tournante de l’or que constituait <strong>la</strong> <strong>Suisse</strong> fut animée par de multip<strong>les</strong><br />

<strong>et</strong> divers protagonistes. Une certaine répartition des rô<strong>les</strong> s’était instituée <strong>sur</strong> le marché: alors<br />

que <strong>la</strong> BNS avait centralisé <strong>les</strong> <strong>transactions</strong> portant <strong>sur</strong> de grandes quantités d’or étranger, de<br />

nouveaux créneaux s’étaient ouverts pour <strong>les</strong> autres acteurs, que ce soit dans <strong>les</strong> affaires<br />

internationa<strong>les</strong> hors des frontières suisses, ou <strong>sur</strong> le marché noir. On notera par ailleurs<br />

qu’après octobre 1941, date à <strong>la</strong>quelle <strong>la</strong> BNS pria <strong>la</strong> Reichsbank de ne plus livrer de l’or qu’à<br />

elle seule, <strong>les</strong> banques commercia<strong>les</strong> suisses continuèrent à procéder à des <strong>transactions</strong> en<br />

escudos avec <strong>la</strong> Reichsbank (cf. chapitre 2.3.2).<br />

Au cours de ses recherches, <strong>la</strong> Commission a trouvé un grand nombre de nouveaux documents<br />

<strong>et</strong> des références à des fonds d’archives qu’elle continuera à dépouiller. Il est intéressant de<br />

constater que <strong>la</strong> dimension politique <strong>et</strong> morale du négoce n’apparaît pour ainsi dire jamais dans<br />

<strong>les</strong> documents historiques. Dans une certaine me<strong>sur</strong>e, ce<strong>la</strong> s’explique par <strong>les</strong> conditions de<br />

rédaction des documents dans bien des cas, leurs auteurs souhaitaient consigner uniquement <strong>les</strong><br />

décisions, <strong>et</strong> non pas <strong>les</strong> circonstances ou <strong>les</strong> motifs qui y avaient mené. Par ailleurs, le silence<br />

presque compl<strong>et</strong> de <strong>la</strong> plupart des sources <strong>sur</strong> <strong>les</strong> implications politiques <strong>et</strong> mora<strong>les</strong> soulève<br />

d’autres questions: <strong>les</strong> décideurs ne s’embarrassaient-ils tout simplement pas de ce genre de<br />

considération, ou y eut-il des points de vue opposés qui ne furent pas r<strong>et</strong>enus dans <strong>les</strong> procèsverbaux?<br />

Ce<strong>la</strong> faisait-il partie des propos que l’on se gardait de consigner par écrit? Pour<br />

répondre à ces questions, <strong>et</strong> à d’autres semb<strong>la</strong>b<strong>les</strong>, <strong>la</strong> recherche doit s’efforcer de découvrir de<br />

nouvel<strong>les</strong> sources: des notes <strong>et</strong> des l<strong>et</strong>tres personnel<strong>les</strong>, des dossiers <strong>et</strong> des archives <strong>la</strong>issés par<br />

<strong>les</strong> décideurs de l’époque. C’est <strong>sur</strong> c<strong>et</strong>te base, qu’il pourrait être possible de reconstituer <strong>les</strong><br />

systèmes de valeurs <strong>et</strong> <strong>les</strong> motifs des acteurs <strong>et</strong> de <strong>les</strong> comprendre.

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