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La Suisse et les transactions sur l'or pendant la Seconde Guerre ...

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Rapport intermédiaire <strong>sur</strong> l’or 65<br />

Chapitre 2<br />

suisse, Jean Hotz 5 , «<strong>la</strong> <strong>Suisse</strong> a reçu des territoires de l’Axe [...] beaucoup plus de<br />

marchandises, tant du point de vue de <strong>la</strong> quantité que de celui de <strong>la</strong> valeur, qu’elle n’en a<br />

exporté vers ces mêmes territoires.». 6<br />

A plusieurs reprises, <strong>la</strong> <strong>Suisse</strong> mit des crédits de clearing à <strong>la</strong> disposition de l’Allemagne<br />

national-socialiste. A c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong>, <strong>la</strong> Confédération accordait une «garantie de transfert» en<br />

s’engageant à injecter dans le clearing <strong>les</strong> fonds manquants du côté allemand, ce qui épargnait<br />

aux exportateurs suisses l’obligation d’attendre le paiement des prestations qu’ils avaient<br />

fournies. A <strong>la</strong> fin de <strong>la</strong> guerre, <strong>les</strong> crédits ainsi octroyés se montaient à 1119 millions de francs. 7<br />

D’autres concessions furent accordées à l’Allemagne, par exemple <strong>la</strong> possibilité de commercer<br />

avec l’or en-dehors du clearing. Ainsi que le chapitre 1 er en a déjà fait mention, <strong>la</strong> vente d’or<br />

était un des moyens essentiels pour couvrir <strong>les</strong> besoins allemands en devises. Le rôle que <strong>la</strong><br />

BNS joua dans ce contexte <strong>et</strong> <strong>les</strong> objectifs qu’elle poursuivit en pratiquant c<strong>et</strong>te politique de<br />

l’or seront évoqués plus bas.<br />

Organes <strong>et</strong> fonction de <strong>la</strong> Banque nationale suisse<br />

<strong>La</strong> Banque nationale suisse (BNS) fut fondée en 1907, sous <strong>la</strong> forme d’une société de droit<br />

privé p<strong>la</strong>cée sous le contrôle de <strong>la</strong> Confédération. L’institut d’émission n’était pas réglementé<br />

par des statuts, comme une société anonyme ordinaire, mais soumis à <strong>la</strong> loi qui définissait sa<br />

mission <strong>et</strong> son organisation. Deux cinquièmes du capital social étaient réservés aux cantons, <strong>et</strong><br />

un cinquième aux anciennes banques d’émission du pays; <strong>les</strong> deux autres cinquièmes furent mis<br />

en souscription publique. <strong>La</strong> Confédération exerçait son devoir de <strong>sur</strong>veil<strong>la</strong>nce conformément à<br />

<strong>la</strong> Constitution, notamment par le biais des compétences étendues dont elle disposait dans <strong>la</strong><br />

nomination des membres des organes suprêmes <strong>et</strong> de <strong>la</strong> direction de <strong>la</strong> banque. Le Conseil<br />

fédéral nommait en eff<strong>et</strong> vingt-trois des quarante membres du Conseil de banque, ainsi que son<br />

président <strong>et</strong> son vice-président; ceux-ci dirigeaient également le Comité de banque. Il<br />

choisissait en outre, <strong>sur</strong> proposition du Conseil de banque, <strong>les</strong> trois membres de <strong>la</strong> direction<br />

générale. Le Conseil fédéral disposait encore d’autres compétences, comme celle d’approuver<br />

le rapport de gestion <strong>et</strong> <strong>les</strong> comptes annuels avant leur publication <strong>et</strong> leur présentation à<br />

l’assemblée générale. 8<br />

L’activité de <strong>la</strong> BNS était réglée par <strong>les</strong> lois de 1905 <strong>et</strong> 1921 ainsi que par <strong>la</strong> loi fédérale <strong>sur</strong> <strong>la</strong><br />

monnaie du 3 juin 1931. Celle-ci définissait l’étalon-or <strong>et</strong> exigeait que <strong>les</strong> bill<strong>et</strong>s en circu<strong>la</strong>tion<br />

fussent couverts à 40% au minimum par l’or. Avec <strong>la</strong> décision de dévaluer le franc en 1936, <strong>les</strong><br />

5<br />

Cf. notices biographiques dans l’annexe 1 du présent rapport.<br />

6<br />

Hotz 1951, p. 61. Cf. également DDS, volume 15, p. 20–26.<br />

7<br />

AFB E 7800/1, volume 16, Friedrich Gygax, kurzgefasster Bericht über die schweizerische-deutschen<br />

Wirtschaftsverhandlungen während des Krieges (Rapport sommaire <strong>sur</strong> <strong>les</strong> négociations économiques germano-suisses<br />

<strong>pendant</strong> <strong>la</strong> guerre), janvier 1946, p. 61. Ci-après cité Gygax Kurzbericht. Pour le problème du «milliard du clearing»,<br />

cf. Tanner 1986.<br />

8<br />

Pour tout le paragraphe: Banque Nationale <strong>Suisse</strong> 1957, p. 323–338; Handbook on the History of European Banks<br />

1994, p. 1032–1036; Fior 1997, p. 21-26, Guex 1993, p. 19–58.

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