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La Suisse et les transactions sur l'or pendant la Seconde Guerre ...

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Rapport intermédiaire <strong>sur</strong> l’or 192 Chapitre 6<br />

avaient durement critiqué <strong>la</strong> <strong>Suisse</strong> à ce propos. Les attaques avaient été déclenchées par <strong>la</strong><br />

connaissance des l<strong>et</strong>tres du vice-président de <strong>la</strong> Reichsbank Emil Puhl adressées au ministre du<br />

Reich Walther Funk; el<strong>les</strong> avaient été communiquées au Sénateur Harley M. Kilgore, le<br />

président de l’influent sous-comité pour <strong>la</strong> mobilisation de guerre. Puhl y faisait état de ses<br />

négociations en <strong>Suisse</strong> au début d’avril 1945, qui avaient abouti à utiliser des avoirs en francs<br />

de <strong>la</strong> Reichsbank déposés en <strong>Suisse</strong> pour satisfaire des créances suisses <strong>sur</strong> des débiteurs<br />

allemands 5 . Les politiciens <strong>et</strong> <strong>les</strong> représentants des autorités américaines reprochaient à <strong>la</strong><br />

<strong>Suisse</strong> d’avoir ainsi violé <strong>les</strong> accords conclus dans le cadre des „négociations Currie“ de<br />

février-mars 1945 par <strong>les</strong>quels elle s’était engagée à ne pas disposer des avoirs allemands<br />

bloqués sans avoir consulté au préa<strong>la</strong>ble <strong>les</strong> Alliés.<br />

Conformément aux décisions de <strong>la</strong> Conférence de Paris <strong>sur</strong> <strong>les</strong> réparations, l’or saisi<br />

illégalement par <strong>la</strong> Reichsbank qui avait été transmis aux banques centra<strong>les</strong> d’Etats neutres<br />

devait être remis à l’Agence interalliée des Réparations. Dans ce contexte, <strong>les</strong> négociateurs<br />

alliés défendaient <strong>la</strong> position selon <strong>la</strong>quelle tout l’or reçu de l’Allemagne devait être considéré<br />

comme volé jusqu’à ce que <strong>la</strong> preuve du contraire ait pu être apportée. Les Alliés étaient fort<br />

bien informés. Sur chacun des obj<strong>et</strong>s de <strong>la</strong> négociation, des fonctionnaires de diverses<br />

administrations américaines s’étaient livrés à de vastes travaux préparatoires à l’intention de <strong>la</strong><br />

délégation alliée. En se fondant <strong>sur</strong> une analyse approfondie de documents de <strong>la</strong> Reichsbank,<br />

<strong>sur</strong> une documentation établie par <strong>la</strong> BNS elle-même 6 ainsi que <strong>sur</strong> des déc<strong>la</strong>rations de<br />

témoins, ils avaient reconstitué de manière précise <strong>les</strong> <strong>transactions</strong> d’or entre <strong>la</strong> Reichsbank, <strong>la</strong><br />

BNS <strong>et</strong> <strong>les</strong> banques commercia<strong>les</strong> suisses. 7 Ils conclurent que l’or belge ach<strong>et</strong>é par <strong>la</strong> BNS à <strong>la</strong><br />

Reichsbank représentait plus de 500 millions de francs. <strong>La</strong> question de l’or néer<strong>la</strong>ndais, en<br />

revanche, ne fut pas soulevée. Elle ne devint actuelle que lorsque furent découverts, après <strong>la</strong><br />

signature de l’Accord de Washington, des documents révé<strong>la</strong>nt que de l’or provenant des Pays-<br />

Bas avait également été vendu à <strong>la</strong> <strong>Suisse</strong>. 8<br />

5 Cf. chapitres 2 <strong>et</strong> 5 du présent rapport; Durrer 1984, p. 224 sqq.; cf. également AFB E 7160-07 1968/54, volume 1098,<br />

BNS, „Aide-mémoire re<strong>la</strong>tif aux accusations américaines contre <strong>la</strong> <strong>Suisse</strong>“, 5.3.1946.<br />

6 Cf. DDS, volume 15, p. 112.<br />

7 Par ailleurs, <strong>la</strong> U.S.- National Security Agency était parvenue à déchiffrer <strong>les</strong> échanges télégraphiques entre le DPF à<br />

Berne <strong>et</strong> <strong>la</strong> Légation à Washington. Eizenstat 1997, p. 72 s.<br />

8 En juin 1948, <strong>les</strong> Etats-Unis présentèrent à Stucki, qui était alors président de <strong>la</strong> Commission de <strong>sur</strong>veil<strong>la</strong>nce de<br />

l’application de l’Accord de Washington, des photocopies des comptabilités-or néer<strong>la</strong>ndaises <strong>et</strong> allemandes indiquant des<br />

livraisons d’or néer<strong>la</strong>ndais par <strong>la</strong> Reichsbank à <strong>la</strong> BNS <strong>et</strong> à diverses banques commercia<strong>les</strong> suisses. Arguant que <strong>les</strong> Pays-<br />

Bas avaient co-signé l’Accord de Washington <strong>et</strong> ainsi renoncé pour eux-mêmes <strong>et</strong> pour leur banque centrale à toutes <strong>les</strong><br />

prétentions envers le gouvernement helvétique ou <strong>la</strong> BNS, Stucki refusa d’entrer en matière. Cf. AFB E 1004.1 1, volume<br />

495, Arrêté du Conseil fédéral, 9.7.1948; AFB E 2001 (E) 1967/113, volume 440; AFB E 2200.49 (–) 1969/270, volumes<br />

21, 22; AFB E 2200.49 (–) 1970/55, volume 22; AFB E 2800 1967/61, volume 79; AFB E 2801 1968/84, volume 97; cf.<br />

également Fior 1997, p. 92, Maissen 1997a.

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