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Focales n°9 - AFD

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pétrolière. Toutefois, certaines organisations continuent de financer la société civile<br />

tchadienne engagée dans le plaidoyer ou le suivi, comme Oxfam, Swissaid, Cordaid, etc.<br />

En ce qui concerne la société civile tchadienne, le bilan est également mitigé. Si les<br />

réseaux et organisations impliqués dans le suivi pétrolier ont su s’inscrire dans la durée<br />

et acquérir une certaine compétence (CPPN, CPPL, GRAMPTC), leur efficacité dans<br />

le suivi environnemental est limitée par plusieurs contraintes. Alors qu’elles avaient<br />

moins de soutien international, certaines organisations ont perdu sinon de la crédibilité<br />

du moins de l’indépendance en travaillant pour Exxon – dans le cadre de projets<br />

agricoles mis en œuvre dans le cadre des compensations. Il s’agit par exemple d’Assaild,<br />

d’Africare, de World Vision, voire de la Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit<br />

(GTZ) [75] . De plus, le départ de la Banque mondiale, sur laquelle elles<br />

s’étaient beaucoup reposées au lieu de travailler à construire un dialogue avec l’État,<br />

les a fragilisées [76] . Enfin, la société civile tchadienne se révèle plus à son aise sur les<br />

questions de droits de l’homme ou de compensations que sur le suivi environnemental<br />

à proprement parler, pour lequel elle manque de compétences techniques<br />

suffisamment pointues et de moyens (par exemple pour effectuer des contre mesures).<br />

La crise entre la Banque mondiale et l’État tchadien a donc changé le contexte de la<br />

régulation environnementale au Tchad. Il en résulte un certain affaiblissement de la<br />

capacité de suivi de l’État, et une fragilisation des positions de la société civile. Avec la<br />

délivrance au consortium du certificat de clôture sociale par l’ECMG en 2005, le retrait<br />

de la Banque mondiale en 2008 et la fin du mandat du GIC en 2009, la supervision<br />

externe des aspects environnementaux du projet Doba s’est largement allégée.<br />

Elle réside principalement dans l’action de l’ECMG, qui se poursuit au titre du prêt<br />

de la SFI. La régulation semble néanmoins rigoureusement assurée par l’opérateur<br />

lui-même, Exxon.<br />

102<br />

© <strong>AFD</strong> / Novembre 2012 / Une compagnie pétrolière chinoise face à l’enjeu environnemental au Tchad<br />

Deuxième partie<br />

[75] Qui n’est pas une ONG, et dont l’implication dans ce type de programme surprend d’autant plus.<br />

[76] Entretien avec Naji Nelembaye (CPPL, Moundou) et Soumaine Adour (Intermon Oxfam, Ndjaména), août 2010.

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