Focales n°9 - AFD
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Troisième partie<br />
Pour ce faire, un centre des opérations, des stations de pompage et de collecte, une<br />
piste d’atterrissage, des routes d’accès, une base de vie permanente, des camps provisoires<br />
pour la construction, ainsi qu’une aire de stockage et un réseau de lignes<br />
électriques devront être aménagés (ISM Consult, 2009b). Il s’agira ensuite de connecter<br />
les gisements à la raffinerie par un oléoduc de 311 km, d’orientation sud-est/nordouest,<br />
qui traverse le Chari puis le suit en rive droite sans accident de relief majeur<br />
jusqu’aux plaines inondables qui bordent Ndjaména au nord. La construction de<br />
l’oléoduc nécessitera l’occupation d’environ 1 000 hectares de terres, dont 90 %<br />
seront ensuite rendues à leur occupant, une fois les travaux terminés et l’oléoduc<br />
enterré (ibidem). La raffinerie de Djermaya [95] élaborera des produits pétroliers<br />
divers [96] qui doivent notamment alimenter une zone industrielle, dont la taille et le<br />
contenu précis ne sont pas encore connus.<br />
3.2.3. Le milieu d’accueil : une charnière tchadienne<br />
Les éléments qui composent le projet Rônier traversent des milieux naturels et<br />
humains assez représentatifs de la diversité géographique tchadienne ; ils ne sont<br />
néanmoins pas les plus sensibles sur les plans environnemental et sociopolitique.<br />
Des champs de pétrole à la raffinerie, les infrastructures du projet traversent quatre<br />
types de milieux (ISM Consult, 2009a ; cf. cartes 4 et 6 et photos 6, 7 et 8) : les champs<br />
de pétrole appartiennent à l’interfluve Chari Logone, qui présente un milieu de savanes<br />
arborées nord soudaniennes encore relativement peu densément peuplé. L’oléoduc<br />
franchit ensuite la vallée du Chari : cette ancienne frontière géopolitique du royaume<br />
du Baguirmi est, depuis les sécheresses des années 1970, un axe de convergence pour<br />
des populations d’origines diverses (agriculteurs et pêcheurs) et de transhumance<br />
pour les troupeaux peuls et arabes. La biodiversité est relativement riche dans le<br />
Chari, ses affluents et ses défluents (poissons, hippopotames, oiseaux, etc.). L’itinéraire<br />
traverse ensuite les forêts de l’ouest du Baguirmi, dont le couvert végétal s’éclaircit<br />
à mesure que l’on progresse vers le nord : le peuplement y est irrégulier, mais modéré<br />
dans l’ensemble. La différence de mode de peuplement entre les rives du Chari<br />
(gros villages groupés) et les espaces situés au-delà vers le nord (petits hameaux dispersés)<br />
reflète la profondeur de la nappe et l’accessibilité de l’eau. Le tracé de l’oléoduc<br />
[95] Équipée d’une centrale électrique autonome et d’un système d’ouvrages publics, la raffinerie est composée<br />
des unités permettant la distillation à pression ambiante, le craquage catalytique de fuel lourd, le reformage<br />
catalytique, l’hydrogénation de gazole, la production d’hydrogène, la récupération de propylène, la production<br />
de polypropylène et la purification des produits.<br />
[96] Lors d’une première phase, la raffinerie est censée produire 700 000 tonnes d’essence et de diesel, 20 000<br />
tonnes de kérosène, 25 000 tonnes de polypropylène, 60 000 tonnes de gas de pétrole liquéfié (GPL) et<br />
40 000 tonnes de mazout.<br />
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© <strong>AFD</strong> / Novembre 2012 / Une compagnie pétrolière chinoise face à l’enjeu environnemental au Tchad