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Focales n°9 - AFD

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Première partie<br />

système dirigé par les services compromet l’efficacité de l’application des lois environnementales,<br />

car chaque administration est incitée à les appliquer moins strictement<br />

(Qiao, 2005).<br />

Les entreprises publiques font partie intégrante du pouvoir exécutif à l’échelon<br />

national, régional ou local. Le degré d’autonomie de leurs dirigeants vis-à-vis de<br />

l’État ou des autorités locales varie considérablement en fonction de la nature de<br />

leurs activités, de leur valeur stratégique et de leur rayonnement géographique (national<br />

ou mondial). Les grands conglomérats publics ont évidemment plus d’influence sur<br />

le processus politique que les entreprises publiques spécialisées de plus petite taille,<br />

indépendamment de leur secteur d’activité (industriel, commercial ou services aux<br />

collectivités). Lorsque dialogue il y a, les administrations discutent des politiques avec les<br />

conglomérats publics ou les grandes entreprises publiques, qui sont alors à la fois<br />

producteurs et consommateurs de signaux politiques. La relation entre ces grandes<br />

entreprises publiques et les signaux politiques est paradoxale. En effet, d’un point de<br />

vue théorique, il est plus facile de négocier avec les grandes entreprises, plus faciles<br />

à atteindre, et avec lesquelles, dès lors qu’un accord est passé, la probabilité d’application<br />

est en principe forte et l’impact dans les grands conglomérats considérable.<br />

Cependant, cette étroite relation avec le pouvoir exécutif peut faire obstacle ou<br />

retarder l’exécution de l’accord, surtout lorsque différents ministères émettent des<br />

signaux politiques contradictoires (par exemple, croissance contre protection). Les petites<br />

et très petites entreprises privées, dont le tissu est diffus, sont difficiles à toucher ; il<br />

est malaisé de négocier avec elles : ce sont plutôt des consommateurs que des producteurs<br />

de signaux politiques. Bien qu’elles soient petites et aisément contrôlables,<br />

au moins en théorie, leur nombre et leur dispersion favorisent l’évitement, le contournement<br />

ou l’obstruction. Dans tous les cas, le respect des signaux de régulation<br />

environnementale dépend fortement de la disposition des entreprises à les suivre.<br />

Les ONG jouent un rôle croissant dans le domaine environnemental, mais leurs<br />

moyens d’action demeurent limités. Toutes les ONG chinoises doivent être enregistrées<br />

et approuvées par l’État selon des dispositions très strictes concernant le nombre<br />

minimum de membres, l'autonomie financière, etc. (OCDE, 2006 ; Economy, 2005).<br />

Selon l'OCDE (2006) « les ONG peinent encore à obtenir des informations (…) Les<br />

informations sur l’environnement sont trop souvent jugées confidentielles et,<br />

donc, exclusivement diffusées aux hauts fonctionnaires » (OCDE, 2006). L’article 21<br />

de la Loi sur l’EIE (2002) prévoit la possibilité de limiter l’accès à certaines données.<br />

Or, ce qui devait faire exception dans l’esprit du législateur est devenu la règle au sein<br />

du pouvoir exécutif. Ces contraintes limitent la contribution des ONG aux activités<br />

de protection de l’environnement (OCDE, 2006).<br />

53<br />

© <strong>AFD</strong> / Novembre 2012 / Une compagnie pétrolière chinoise face à l’enjeu environnemental au Tchad

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