Focales n°9 - AFD
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d’exploration et de production menées dans les blocs 1/2/4, 3/7 et 6 sont conformes<br />
à la certification ISO 14 001. Au sein des champs Heglig a été construit le plus vaste<br />
centre de traitement biodégradable des eaux usées, dont l’eau est utilisée pour<br />
l’irrigation. La CNPC considère ce centre, qui a reçu la certification ISO 9 001, comme<br />
un modèle en matière de protection environnementale (CNPC, 2010b : 16). À la raffinerie<br />
de Khartoum, en dix ans de fonctionnement, 27 M USD ont été investis dans<br />
la protection environnementale. La raffinerie est décrite comme la « perle du continent<br />
africain » (CNPC, 2009 : 16-20) et le modèle à suivre pour les autres pays. Au niveau<br />
de la pollution atmosphérique et du bruit, la CNPC dit se plier aux standards soudanais.<br />
Au fur et à mesure, l’entreprise a investi dans un vaste projet de plantation d’arbres<br />
avec l’idée de créer une ceinture verte autour de la raffinerie.<br />
La lecture des documents de la CNPC donne l’impression que la gestion environnementale<br />
est abordée de façon similaire dans les trois pays. Cependant, le contexte<br />
d’opération et le patrimoine de chacun en matière de dispositifs et de règles environnementales<br />
ont pesé sur les modalités de mise en œuvre des projets.<br />
Au Niger, le projet CNPC se localise à l’intérieur d’une future aire protégée en phase<br />
de classement. La difficulté qui se pose est donc de concilier une exploitation pétrolière<br />
avec la conservation d’une biodiversité riche dans une zone de charnière climatique.<br />
Ces deux projets, affichant tous les deux pour objectif la lutte contre la pauvreté, ne<br />
présentent pourtant pas les mêmes enjeux ou temporalités. D’un côté, le pétrole<br />
nourrit les espoirs en termes de développement économique et social à l’échelle<br />
nationale ; le pays compte résoudre la crise énergétique actuelle à l’aide du projet<br />
chinois intégré. De l’autre, les retombées économiques directes de la conservation<br />
d’une zone naturelle sont très limitées à court terme, ce qui soulève la question des<br />
priorités immédiates (Meynier, 2009). Jusqu’à présent, le Niger n’a pas connu d’antécédent<br />
pétrolier, mais il peut se baser sur sa longue expérience dans le domaine de<br />
l’uranium. En effet, la similitude des points sensibles liés aux activités extractives<br />
peut aider les acteurs nationaux, qu’ils représentent l’État ou la société civile, à gérer<br />
les relations avec l’entreprise chinoise.<br />
Au Tchad, tout un dispositif de gestion des risques environnementaux et sociaux<br />
(EIE, PGE) a été mis en place dans le cadre du projet Exxon à Doba. L’attention<br />
médiatique, l’ampleur du projet ainsi que les différentes parties impliquées ont contribué<br />
à des apprentissages nationaux multiformes (cf. partie 2). La rupture avec la<br />
Banque mondiale a précipité la disparition de la capacité de suivi environnemental<br />
de l’État, mais ce projet a néanmoins permis à la société civile, aux consultants, aux<br />
fonctionnaires et aux cadres d’Exxon de gagner en expérience. Le projet Doba a<br />
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© <strong>AFD</strong> / Novembre 2012 / Une compagnie pétrolière chinoise face à l’enjeu environnemental au Tchad<br />
Cinquième partie