Focales n°9 - AFD
Focales n°9 - AFD
Focales n°9 - AFD
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
Première partie<br />
Hormis ces mécanismes administratifs, les nouvelles politiques vertes telles que la taxe<br />
verte, le crédit vert, l’assurance verte et les valeurs mobilières vertes concernent<br />
également le secteur pétrolier. Ainsi, en février 2008, le MEP et la Commission de<br />
contrôle des assurances de Chine ont émis une Directive conjointe sur l’assurance<br />
de responsabilité des pollutions environnementales. Le secteur pétrolier a été sélectionné,<br />
parmi d’autres industries polluantes, pour servir de pilote. De plus, la politique<br />
de valeurs mobilières vertes formulée par le MEP en février 2008 impose à l’industrie<br />
pétrolière d’exécuter un audit environnemental avant une introduction en bourse<br />
ou une opération de refinancement sur le marché (OCDE, 2008). Enfin, les compagnies<br />
pétrolières sont encouragées à adopter volontairement des pratiques respectueuses<br />
de l’environnement et les normes environnementales internationales. Depuis les années<br />
1990, elles ont progressivement adopté la norme ISO 14 000 et instauré le système<br />
de gestion HSE (cf. partie 4).<br />
Efficacité de la régulation environnementale publique dans le secteur pétrolier<br />
Comme nous l’avons vu précédemment, en dépit d’efforts considérables, l’application<br />
du dispositif de protection de l’environnement est compromise par un ensemble de<br />
facteurs institutionnels, économiques et politiques : recoupement des attributions ou<br />
absence de coordination des agences, liens étroits entre les autorités et les dirigeants<br />
des conglomérats publics, incohérences entre les règles environnementales de portée<br />
générale et les règlements spécifiques, et incohérences entre les règlements spécifiques.<br />
Ces facteurs valent aussi en partie pour le secteur pétrolier chinois.<br />
Les compagnies pétrolières chinoises sont des entreprises publiques qui jouissent<br />
d’une certaine autonomie quant à leurs activités commerciales, tout en entretenant<br />
des liens très étroits avec le Conseil des affaires d’État et ses services. Il a fallu des<br />
années pour que le public, ainsi que le personnel, perçoivent la différence entre la<br />
CNPC et l’ancien ministère de l’Industrie pétrolière dont elle est issue. Les dirigeants<br />
des grands conglomérats pétroliers occupent un rang très élevé dans la hiérarchie<br />
nationale (le président de la CNPC a rang de vice-ministre, par exemple). De plus,<br />
l’évolution rapide de la production pétrolière et les techniques de pointe qu’elle<br />
met en jeu requièrent des experts environnementaux très qualifiés et bien équipés<br />
qui comprennent ces procédés, posent les bonnes questions et peuvent effectuer<br />
les essais et mesures appropriés. Comme dans de nombreux pays occidentaux, le<br />
MEP et le ministère de l’Énergie n’ont pas les moyens d’effectuer un suivi environnemental<br />
aussi indépendant et qualifié. Il n’existe pas de laboratoires indépendants<br />
sur lesquels pourrait s’appuyer un système de suivi crédible. Bien que les taxes ou<br />
amendes pour rejets polluants puissent être utilisées contre les éventuels pollueurs<br />
de l’industrie pétrolière, leur montant est trop faible pour être incitatif. Le Règlement<br />
65<br />
© <strong>AFD</strong> / Novembre 2012 / Une compagnie pétrolière chinoise face à l’enjeu environnemental au Tchad