Focales n°9 - AFD
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Conclusion générale<br />
une réflexion plus approfondie sur le modèle même de pilotage choisi en Chine<br />
pour les questions environnementales. À cet égard, la création de mécanismes de suivi<br />
indépendants, la participation des universités, l’encouragement de la participation<br />
des ONG environnementales et de diverses sources d’expertise non étatique, prévue<br />
depuis peu par les lois chinoises, ouvrent de nouvelles perspectives.<br />
Au cours de la dernière décennie, la régulation environnementale du secteur pétrolier<br />
et gazier chinois s’est améliorée sous la double influence des demandes internes et<br />
des besoins externes. Les règles du jeu aujourd’hui en place constituent une base<br />
pour stimuler la pratique de la gestion environnementale dans les entreprises du<br />
secteur. La CNPC, en particulier, a répondu aux défis croissants de la régulation environnementale<br />
en s’inspirant de référentiels issus de sa propre expérience en Chine ou<br />
à l’étranger. La mise en place progressive de standards et de procédures publics et privés<br />
plus précis permettra de renforcer la pratique de cette régulation environnementale.<br />
Comme dans le monde occidental, la complexité croissante des technologies dans le<br />
secteur pétrolier peut dépasser rapidement les capacités de régulation d’une agence<br />
nationale chargée de l’environnement, aussi officielle soit-elle. Au-delà de la nécessaire<br />
création d’une agence indépendante de suivi, dotée d’approches pertinentes de<br />
régulation, de moyens matériels et humains et de l’autorité requise, le respect de<br />
l’environnement dans le secteur pétrolier dépendra donc à la fois des progrès de l’autoresponsabilité<br />
des entreprises et de leur ouverture progressive à de nouveaux espaces<br />
de dialogue avec la société civile.<br />
Au Tchad, la régulation environnementale était en crise bien avant l’arrivée du pétrole.<br />
Le lancement du projet Exxon-Doba, appuyé par la Banque mondiale, a contribué à<br />
créer un riche patrimoine de règles du jeu pétrolier, notamment en matière d’environnement.<br />
Ces règles se sont juxtaposées aux régulations environnementales antérieures<br />
(les régulations coutumières et la régulation publique d’avant le pétrole). La fragilité<br />
de la capacité publique au Tchad a exercé une demande additionnelle et persistante<br />
d’autorégulation du consortium dirigé par Exxon, aiguisée par le regard de la société<br />
civile. Malgré les aspects les plus controversés de l’expérience, le projet Doba a tracé<br />
une piste, plutôt prometteuse dans le domaine de l’environnement. Mais cela suffit-il<br />
à dessiner une trajectoire vertueuse ?<br />
Les observations faites au milieu de la phase de construction du projet Rônier au<br />
Tchad (2009-2010) rendent compte de la rencontre entre ces dynamiques de la<br />
régulation environnementale pétrolière en Chine et au Tchad, ainsi que de la nature<br />
du projet en question. Dans sa phase actuelle, celui-ci se présente sous la forme d’un<br />
projet industriel de dimension relativement modeste (un système de production de<br />
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© <strong>AFD</strong> / Novembre 2012 / Une compagnie pétrolière chinoise face à l’enjeu environnemental au Tchad