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Focales n°9 - AFD

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Quatrième partie<br />

(Suzuki, 2007 [ 176 ] ; Pacific Environment, 2007). Les deux entreprises gèrent des systèmes<br />

HSE différents, mais explicites et sophistiqués. Les deux projets ont connu des situations<br />

de non-conformité plus ou moins comparables lors de la phase de construction<br />

dans différents domaines (poussière, bruit, carrières, déchets, accidents de la route,<br />

compensations), auxquelles les deux firmes ont répondu avec célérité. Les deux entreprises<br />

rencontrent la même difficulté dans le choix de l’approche de compensation,<br />

dans un contexte foncier complexe et face aux importantes demandes des populations<br />

riveraines de leurs sites de travaux.<br />

Cependant, il existe des différences profondes, qui sont liées au contexte du montage<br />

des deux projets, à l’origine des deux entreprises et à leur manière de concevoir<br />

l’importance des relations avec les acteurs extérieurs.<br />

Le projet Exxon-Doba est fortement marqué par les conditionnalités imposées par<br />

une agence d’aide multilatérale, la Banque mondiale, elle-même exposée aux critiques<br />

de la société civile tchadienne et internationale. En conséquence, Exxon, en sus de<br />

considérer les fonctions HSE comme un processus technique interne permettant de<br />

réduire les accidents, a rendu accessibles les informations sur les cas de non-conformité,<br />

notamment ceux révélés dans le cadre du dispositif de suivi externe du projet (ECMG,<br />

2003, 2005 ; GIC, 2009 ; cf. partie 2). Les principaux documents de gestion environnementale<br />

sont connus ; la mise en œuvre des approches HSE est suivie par la firme, par le<br />

gouvernement tchadien et par les instances extérieures indépendantes mentionnées.<br />

Exxon a l’habitude de gérer des négociations environnementales complexes avec les<br />

agences fédérales états-uniennes, mais aussi avec les pouvoirs locaux et les ONG. Une<br />

partie du personnel est formée à la communication et au dialogue avec les parties<br />

prenantes. La communication et le dialogue HSE font d’ailleurs partie intégrale des<br />

outils de management contribuant à la « licence pour opérer », et les moments de<br />

dialogue et de concertation avec les parties prenantes extérieures font explicitement<br />

partie des procédures HSE. À Exxon, si l’accès aux sites de production reste strictement<br />

filtré et limité, des acteurs extérieurs intéressés (fonctionnaires, ONG, médias,<br />

chercheurs, etc.) peuvent rencontrer les responsables de la firme, via le département<br />

de la Communication et des Relations publiques, les responsables de développement<br />

communautaire ou du département HSE. Alors qu’il est compréhensible que toute<br />

entreprise ait besoin de définir un périmètre inaccessible au public en général, la<br />

CNPC a prévu des procédures et des espaces de communication avec les acteurs<br />

extérieurs extrêmement limités.<br />

[176] “The Export-Import Bank of the United States itself has applied rigorous environmental guidelines to the US<br />

exporters since 1995 ”(Suzuki, 2007: 130).<br />

185<br />

© <strong>AFD</strong> / Novembre 2012 / Une compagnie pétrolière chinoise face à l’enjeu environnemental au Tchad

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