Focales n°9 - AFD
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l’appui d’ISM Consult (Moctar, 2009). L’EIE de la raffinerie a été approuvée par les<br />
ministères concernés ce même mois. Cependant, en octobre 2010, l’ensemble du<br />
rapport de l’EIE n’avait toujours pas été rendu public. La CNPC justifie ce retard par<br />
les lenteurs de la traduction du texte anglais et chinois vers le français.<br />
La version finale de l’EIE pour le champ pétrolier et l’oléoduc (ISM Consult, 2009a<br />
et 2009b) a été finalisée début 2010, alors que les travaux de développement des<br />
champs et de construction de l’oléoduc étaient bien avancés (Ngaemague, 2010). La<br />
traversée du Chari par forage horizontal avait notamment été réalisée (SHT, 2009a).<br />
L’EIE pour le champ pétrolier et l’oléoduc a été soumise (en langue française) à l’examen<br />
des ministères tchadiens du pétrole et de l’environnement en août 2010 [156] . En octobre<br />
2010, ces ministères n’avaient pas encore rendu leur avis concernant l’étude en question<br />
et le document EIE n’a pas été rendu public [ 157 ] .<br />
Les processus EIE ont donc bien été finalisés par les bureaux d’étude respectifs, mais<br />
selon quel référentiel ou en suivant quelles injonctions ? Dans les deux cas, les documents<br />
complets ne sont pas accessibles au public, ce qui n’est pas conforme à la législation<br />
tchadienne, mais pourrait être conforme à l’exception prévue dans l’article 21 de la<br />
législation chinoise sur l’EIE. Le fait d’avoir débuté les travaux de construction dans<br />
le champ pétrolier et le long du tracé de l’oléoduc avant approbation de l’EIE n’est<br />
conforme ni à la loi chinoise, ni à la loi tchadienne. Seule l’EIE de la raffinerie a été<br />
réalisée et approuvée par les ministères impliqués avant le début des travaux. Alors<br />
que nous avons souligné le rôle essentiel de la Banque mondiale dans le respect des<br />
standards à Doba (cf. partie 2), cette meilleure conformité dans le cas de la raffinerie<br />
peut-elle être expliquée par le rôle de l’Eximbank de Chine ?<br />
En 2007, le gouvernement chinois a signé avec le gouvernement tchadien des accords<br />
de coopération économique importants (cf. partie 3). Une demande de prêt a été<br />
déposée par le gouvernement tchadien à l’Eximbank de Chine en vue de financer la<br />
participation de la SHT au capital de la SRN [158] , mais les détails concernant le montant<br />
du prêt sollicité, son objet et les conditionnalités en matière environnementale n’ont<br />
pas été communiqués [159] .<br />
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© <strong>AFD</strong> / Novembre 2012 / Une compagnie pétrolière chinoise face à l’enjeu environnemental au Tchad<br />
Quatrième partie<br />
[ 156] Entretien avec le directeur des études, de la planification et du suivi du ministère de l’Environnement,<br />
Ndjaména, 26 août 2010.<br />
[ 157 ] Néanmoins, l’EIE semble avoir partiellement rempli son rôle d’orientation du projet avant même l’approbation<br />
par le gouvernement tchadien, comme en témoigne la réorientation partielle du tracé, ou la mise en œuvre des<br />
compensations selon les recommandations du rapport.<br />
[158 ] Entretien avec Michel Boukar, conseiller de la direction de la SHT, le 6 septembre 2010 à Ndjaména.<br />
[ 159] Un questionnaire détaillé a été envoyé en mai 2010 à des personnes ressource de l’Eximbank China en charge<br />
des dossiers de prêts en Afrique. Il est resté sans réponse.