Focales n°9 - AFD
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Conclusion générale<br />
Geert van VLIET, Géraud MAGRIN<br />
Nous nous sommes engagés dans cette étude car nous avons réalisé, lors d’une<br />
première tentative de dialogue avec la CNPC, en 2008, que nous ne savions presque<br />
rien de la manière dont les firmes pétrolières publiques chinoises conçoivent et<br />
gèrent la dimension environnementale de leurs activités, surtout lorsque celles-ci se<br />
déploient en dehors de la Chine, en particulier en Afrique.<br />
Aujourd’hui, nous ne prétendons toujours pas le savoir. La question est vaste et requerra<br />
encore de nombreux efforts de recherche, pendant lesquels il faudra continuer à<br />
surmonter, notamment, des difficultés de communication. Cependant, nous voudrions<br />
ici partager quelques résultats tirés d’une démarche qui nous a menés de Beijing à<br />
Ndjaména, en passant par les sites pétroliers et des villages riverains du projet Rônier.<br />
Nous partions du questionnement suivant : les entreprises pétrolières publiques<br />
chinoises utilisent-elles la faiblesse de leurs exigences sociales et environnementales<br />
comme atout pour prendre pied sur des terrains jusqu’ici occupés par les majors<br />
occidentales ? Ou bien, à l’inverse, la CNPC utiliserait-elle les concepts de la RSE pour<br />
améliorer sa compétitivité mondiale ? Quelles sont les règles du jeu environnementales<br />
effectivement suivies par la CNPC à l’étranger ? De quelle manière façonnent-elles les<br />
interactions avec les gouvernements des pays d’accueil et avec les firmes occidentales ?<br />
En Chine, l’écart entre la demande et l’offre de régulation environnementale a été<br />
largement réduit : les normes et standards se sont développés et les pratiques de la<br />
gestion environnementale se sont diffusées. Cette dynamique a été favorisée par la<br />
pression combinée des citoyens face aux impacts environnementaux de la croissance,<br />
des demandes d’une plus grande autonomie de la part des entreprises (qui implique<br />
davantage d’autorégulation), et de la participation croissante du pays aux échanges<br />
mondiaux – dont le corollaire est une exposition des acteurs chinois aux pratiques<br />
internationales de gestion environnementale publique et privée. En réponse aux<br />
difficultés encore perceptibles de mise en œuvre des normes environnementales, la<br />
Chine a adapté son dispositif, en créant l’Agence nationale de protection de l’environnement<br />
(SEPA), ensuite transformée en ministère de la Protection de l’environnement.<br />
Cette tendance à l’affinement de la maille des normes et standards devrait se poursuivre<br />
mais une réelle amélioration des indicateurs environnementaux demandera sans doute<br />
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© <strong>AFD</strong> / Novembre 2012 / Une compagnie pétrolière chinoise face à l’enjeu environnemental au Tchad