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Focales n°9 - AFD

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Nous défendrons la thèse selon laquelle la CNPC n’a ni l’intention ni les possibilités<br />

d’affaiblir la régulation environnementale au Tchad. À la suite de multiples pressions<br />

internes et externes, la Chine possède aujourd’hui un système de régulation environnementale<br />

élaboré, mais encore inégalement respecté. Son secteur pétrolier, stratégique<br />

pour l’État, est emblématique de ces exigences croissantes. Le niveau de régulation<br />

environnementale au Tchad est moins sophistiqué, mais le degré de respect des règles<br />

est élevé dans le secteur pétrolier, du fait des engagements pris lors de la mise en<br />

place du projet Exxon-Doba, ainsi que de la pression constante de l’opinion publique<br />

et des ONG locales et internationales. En prenant en compte le degré de respect<br />

des règles dans les deux pays, les exigences locales sont au moins aussi élevées que<br />

celles du pays d’origine. Ce contexte est donc favorable à une inversion de la situation<br />

décrite par la littérature sur le « double standard ». En Chine, la CNPC a progressivement<br />

resserré l’écart entre la demande et l’offre de régulation environnementale ; elle s’adapte<br />

de manière pragmatique au contexte de régulation du pays d’accueil et à l’héritage<br />

institutionnel du projet Exxon-Doba. Cependant, le déficit de dialogue ne permet<br />

pas à la CNPC d’afficher les avancées réalisées comme des arguments de compétitivité<br />

internationale.<br />

Afin d’étayer notre argumentation, nous commençons par caractériser l’évolution de la<br />

régulation environnementale en Chine, ses conditions d’émergence, ses progrès, les<br />

limites de sa mise en œuvre, ainsi que les obligations créées pour le secteur pétrolier et<br />

gazier (partie 1). Puis, nous analysons le cadre de régulation dans lequel la CNPC a dû<br />

évoluer depuis son arrivée au Tchad, en présentant les antécédents de la régulation<br />

environnementale du pays, en resituant l’importance de l’héritage institutionnel du<br />

projet Doba-Exxon, même après le retrait de la Banque mondiale du projet (partie<br />

2). Nous caractérisons alors le projet CNPC Rônier et ses enjeux économiques,<br />

sociaux et environnementaux pour les différentes parties prenantes (partie 3). Après<br />

une analyse des référentiels de régulation environnementale choisis pour le projet<br />

CNPC Rônier, nous abordons les dispositifs et les pratiques de la gestion environnementale<br />

de la CNPC au Tchad tels qu’ils sont formalisés dans l’approche HSE [12] ,<br />

ainsi que les réponses apportées aux premiers impacts. L’analyse considère en particulier<br />

les enjeux environnementaux d’une éventuelle utilisation par la CNPC de<br />

l’oléoduc géré par le consortium dirigé par Exxon (partie 4). Enfin, sur la base des<br />

données secondaires disponibles, la dernière partie propose une comparaison de la<br />

gestion environnementale de la CNPC dans trois pays (Soudan, Niger et Tchad) de<br />

la zone sahélienne (partie 5).<br />

20<br />

© <strong>AFD</strong> / Novembre 2012 / Une compagnie pétrolière chinoise face à l’enjeu environnemental au Tchad<br />

Introduction<br />

[ 12] Les politiques environnementales des firmes extractives sont habituellement formalisées dans les approches,<br />

procédures et outils dits « HSE », de l’anglais Health, Security, Environment (santé, sécurité, environnement).

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