Focales n°9 - AFD
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Cinquième partie<br />
oléoduc long de 1 385 km en direction de Port Soudan, dont le tracé rejoint celui du<br />
premier aux environs de Khartoum. La production annuelle de ce bloc s’élève à 10<br />
millions de tonnes de pétrole (environ 27 000 barils/jour). Pour ce qui est du bloc 6,<br />
localisé à l’ouest des champs Heglig, la CNPC est l’unique actionnaire. Le niveau de<br />
production initial de ce bloc était plutôt limité (10 600 barils/jour) ; en 2006, une<br />
série de forages dans le champ de Fula a permis d’en augmenter la production, qui<br />
atteint depuis plus de 40 000 barils/jour. Plus récemment, la CNPC s’est engagée<br />
dans deux autres blocs (13 et 15) situés au nord-est du pays, aux environs de Port<br />
Soudan (Total, 2009). Il s’agit cette fois d’opérations pétrolières offshore. Ce panorama<br />
des opérations de la CNPC souligne l’intensité des activités pétrolières chinoises au<br />
Soudan. Il témoigne de la diversité des milieux écologiques concernés par les impacts<br />
de l’activité (cf. carte 6).<br />
Le contexte géographique et géopolitique de la localisation des opérations pétrolières<br />
a une forte incidence sur le degré de sensibilité environnementale (cf. carte 6) :<br />
● au Tchad, les zones traversées par l’oléoduc sont moyennement peuplées mais<br />
proches du cœur démographique et économique du pays ; la sensibilité géopolitique<br />
y est cependant moindre qu’au sud avec le projet Doba (cf. parties<br />
2 et 3) ;<br />
● au Niger, l’activité pétrolière se développe dans une marge isolée. Au-delà de<br />
l’attente d’une rente pétrolière, il se peut que l’un des enjeux du développement<br />
des activités économiques dans cette zone consiste à mieux intégrer (et contrôler)<br />
l’est du pays.<br />
En fonction des distances parcourues par les différents oléoducs, les zones écologiques<br />
concernées sont plus ou moins variées, et la biodiversité plus ou moins riche et vulnérable.<br />
Au Soudan, des champs d’exploitation au port pétrolier, on passe progressivement<br />
des abords du tropical humide (800-1 000 mm) au sahélo-soudanien (600-800 mm)<br />
puis à un contexte aride (100 mm/an). La végétation s’est adaptée au climat : savane<br />
boisée au sud, suivie d’une savane arbustive, et flore désertique au Nord (Ben Yahmed<br />
et al, 2009 : 209). Au sud, le milieu naturel est fragile et nécessite une gestion environnementale<br />
adéquate en cas de développement d’opérations extractives. Il s’agit de<br />
l’une des plus vastes zones d’eau douce au monde, dont les superficies inondées<br />
couvrent jusqu’à 100 000 km 2 . Cette zone comporte plusieurs concessions pétrolières,<br />
à savoir le bloc 4 et une grande partie des blocs 5A, 5B et 5. Ces blocs sont intégralement<br />
situés dans les États du Nil supérieur ouest, est et nord, ainsi que l’Abyei. Le<br />
sud abrite une flore et une faune particulièrement riches, composée notamment de<br />
zèbres, de crocodiles, de girafes, d’éléphants et de différentes espèces d’oiseaux<br />
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© <strong>AFD</strong> / Novembre 2012 / Une compagnie pétrolière chinoise face à l’enjeu environnemental au Tchad