Focales n°9 - AFD
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Deuxième partie<br />
Les mesures de suivi et de contrôle contribuent aussi à l’originalité du projet. Dans<br />
le domaine de la gouvernance, un Collège de contrôle et de surveillance des revenus<br />
pétroliers (CCSRP), où la société civile tchadienne est dûment représentée, est chargé<br />
de vérifier que l’utilisation des fonds pétroliers est conforme à la loi n o 001 de 1999.<br />
Dans le domaine de l’environnement, un dispositif à trois niveaux a été mis en place,<br />
en plus de l’action du GIC : l’opérateur a son propre système de suivi, Exxon Environmental<br />
Management Plan (EMP), dont le fonctionnement est décrit dans Moynihan<br />
et al., 2004 . La Banque a appuyé la mise en place d’un organisme interministériel<br />
chargé de suivre les aspects environnementaux du projet pour le compte de l’État<br />
tchadien, le CTNSC. Entre 2000 et 2007, celui-ci compte 21 personnes, dont 12 cadres.<br />
Enfin, l’ECMG exerce un monitoring externe spécifique aux questions environnementales.<br />
Mandaté par la Société financière internationale (SFI), une des filiales de<br />
la Banque impliquée dans le projet, il effectue une à deux visites par an pour vérifier<br />
la conformité des pratiques avec les spécifications du PGE.<br />
Un GIC est créé en 2001 par la Banque mondiale pour effectuer, deux fois par an,<br />
des missions de suivi de l’ensemble du projet. Il s’agit d’un groupe d’experts indépendants<br />
composé de cinq membres. Il a pour mandat de surveiller la mise en<br />
œuvre du projet Tchad-Cameroun et de conseiller les prêteurs, les gouvernements<br />
hôtes et la Banque mondiale sur les problèmes éventuels. Sa mission recouvre le<br />
renforcement des capacités, le suivi environnemental, le développement régional et<br />
local, la gestion des revenus pétroliers et la bonne gouvernance. Le GIC rend compte<br />
directement au président de la Banque mondiale. Il a été financé par la Banque et<br />
des prêteurs européens (Maoundonodji, 2009). Au terme de son mandat, qui s’est<br />
terminé en juin 2009, le GIC a produit une vingtaine de rapports de mission de terrain.<br />
Enfin, la Banque a mis en place des mesures d’accompagnement. Deux prêts au Tchad<br />
de l’Association internationale pour le développement (International Development<br />
Association, IDA) ont servi à financer un projet de gestion de l’économie à l’ère pétrolière<br />
et un projet de renforcement des capacités de gestion du secteur pétrolier<br />
(Maoundonodji, 2009 : 274). Le second a notamment permis de financer le CTNSC,<br />
ainsi que des mesures d’urgence destinées à atténuer les impacts anticipés du chantier<br />
pétrolier – censé alimenter des flux migratoires importants vers les zones de travaux, et<br />
ainsi exercer des pressions insupportables sur les infrastructures existantes et sur<br />
l’environnement (Magrin, 2009). Le FACIL a été mis en œuvre dans ces perspectives,<br />
et a obtenu des résultats mitigés (Magrin, 2003).<br />
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© <strong>AFD</strong> / Novembre 2012 / Une compagnie pétrolière chinoise face à l’enjeu environnemental au Tchad