Focales n°9 - AFD
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Cinquième partie<br />
domaine de l’ingénierie, de la construction ainsi que dans les services dans les champs<br />
pétrolifères. Au total, le nombre d’emplois créés s’élèverait à plus de 80 000 (CNPC,<br />
2009 : 20). En matière de formation, la CNPC offre des opportunités de stages pour<br />
des jeunes diplômés dans les domaines de l’électrotechnique, du génie civil, de la<br />
soudure, etc. Les candidats retenus suivent une formation dans une unité locale de la<br />
CNPC Engineering and Construction Company (CPECC, filiale de la CNPC). Les étudiants<br />
qui réussissent l’examen final ont la possibilité de signer par la suite un contrat de<br />
travail. Depuis 2005, des ateliers de travail en coopération avec l’autorité soudanaise<br />
de l’exploration et de la production pétrolières sont organisés pour former des techniciens<br />
soudanais. Quant à la raffinerie de Khartoum, les possibilités de formation<br />
qu’elle offre ne se limitent pas seulement aux employés : elles s’adressent également<br />
aux étudiants des universités et d’autres institutions du pays. Parallèlement, des<br />
directeurs et techniciens de qualité ont été envoyés en Chine ou vers un pays tiers<br />
pour des formations supplémentaires (VOA News, 2008). On aurait pu penser que<br />
l’envergure et la durée de l’exploitation soudanaise facilitent les formations et les<br />
échanges avec les sites du Tchad et du Niger, or ce n’est le cas que dans le domaine<br />
technique, avec le passage des ingénieurs d’un projet CNPC à l’autre. En effet, le<br />
personnel HSE vient de Chine ou de projets antérieurs menés au Tchad par d’autres<br />
entreprises pour le personnel local [203] (cf. partie 4). Ainsi, pour la raffinerie située au<br />
Tchad, cinquante jeunes tchadiens ont été envoyés en formation en Chine, et non<br />
dans le pays voisin.<br />
Au Soudan, l’issue du référendum de 2011 représente un défi pour la régulation<br />
environnementale. Pour la CNPC, l’enjeu est de taille car plusieurs blocs, exploités<br />
par l’entreprise chinoise, se localisent dans la partie Sud du pays (entre autres Heglig,<br />
Muglad, etc.). Au centre du Soudan, l’exploration n’a jusqu’à présent été approfondie<br />
que sur une petite portion, dont seulement une partie est entrée en phase de production.<br />
Avant l’accord de 2005, l’exploration a été restreinte aux marges frontalières<br />
nord-sud contrôlées par les militaires (PNUE, 2006b : 144). Le retour d’une certaine<br />
stabilité a rendu possible l’extension de l’exploration vers le reste du Sud Soudan et<br />
le sud du Darfour. La plupart des zones importantes non explorées se localisent dans<br />
la partie méridionale du pays et il est possible que des projets pétroliers conséquents<br />
voient le jour dans le sud au cours des dix prochaines années. En outre, le CPA ne<br />
mentionne nulle part comment le secteur pétrolier devrait être gouverné si le référendum<br />
produisait un résultat contraire à celui défendu par le gouvernement (Tutdel,<br />
[ 203 ] Au Tchad, le personnel HSE est pour la plupart composé de l’ancien département HSE de l’entreprise<br />
canadienne Encana, de quelques personnes en provenance de Chine et d’anciens cadres tchadiens d’Exxon<br />
Mobil.<br />
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© <strong>AFD</strong> / Novembre 2012 / Une compagnie pétrolière chinoise face à l’enjeu environnemental au Tchad