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Focales n°9 - AFD

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encore totalement acceptée, la prise de conscience des impacts environnementaux<br />

a clairement progressé parmi les responsables d’entreprise. Geng et al. (2008) ont<br />

comparé les intentions et la mise en œuvre réelle de la notion d’économie circulaire<br />

au niveau régional et ont conclu que celle-ci pouvait être sensiblement améliorée si<br />

chaque région participait beaucoup plus à la définition même de ce que le terme<br />

d’économie circulaire signifiait pour elle. Les régulations environnementales récentes<br />

en Chine émettent des signaux politiques de plus en plus précis, renforcés par des<br />

mesures fiscales dissuasives, qui visent particulièrement les grandes entreprises (plus<br />

sensibles aux contraintes exercées par le gouvernement), indépendamment de leur<br />

terrain d’opération (en Chine ou à l’extérieur ; OCDE, 2008). Les études sont ainsi de<br />

plus en plus nombreuses concernant la manière dont la régulation environnementale<br />

est mise en œuvre et respectée par les firmes chinoises opérant en Chine (Sims,<br />

1999 ; Mol et Liu, 2005 ; Peiyuan, 2005 ; Shi et Zhang, 2006 ; Gang, 2009 ; Tsang et<br />

Kolk, 2010).<br />

Cependant, la question de l’impact réel de ces dynamiques sur les opérations des<br />

entreprises chinoises à l’étranger reste peu traitée dans la littérature (voir toutefois<br />

le travail de Bosshard, 2008). Dans certains cas, on applique à toutes les entreprises,<br />

quelles que soient leurs origines, les mêmes grilles de lecture que celles qui servent<br />

à analyser le comportement des majors occidentales (cf. Reiner et Tuson, 2009). De<br />

notre point de vue, le management environnemental transfrontière (United<br />

Nations, 2004 ; Christiansen et Garcia, 2004 ; Garcia et al., 2009), en particulier dans<br />

le contexte Chine-Afrique, mérite d’être analysé à la lumière des réflexions sur la<br />

pratique du « double standard » [ 9 ] , déjà dénoncée dans le Rapport de la commission<br />

Nord-Sud (Brandt, 1980). Cette notion peut en effet se révéler utile lorsque l’on<br />

analyse le comportement d’une firme « du Nord » opérant dans un pays « du Sud »,<br />

moins avancé. Cependant, des doutes émergent quand on tente d’appliquer cette<br />

notion dans le cas d’une firme d’un pays émergent « du Sud » opérant dans un autre<br />

pays « du Sud », moins avancé. D’une part parce que l’histoire de la conception et de<br />

la mise en œuvre de normes et standards en Chine est relativement courte. Les défis<br />

de mise en œuvre sont encore énormes. D’autre part, parce que le PMA en question,<br />

le Tchad, possède une histoire en matière de régulation environnementale héritée<br />

d’une expérience pétrolière avec des firmes occidentales. En conséquence, l’asymétrie<br />

à laquelle semble associée la notion de « double standard » pourrait ne pas prendre<br />

16<br />

© <strong>AFD</strong> / Novembre 2012 / Une compagnie pétrolière chinoise face à l’enjeu environnemental au Tchad<br />

Introduction<br />

[ 9 ] La notion de « double standard » renvoie à l’application par des entreprises du Nord de standards moins<br />

exigeants quand elles opèrent dans des pays du Sud, à la législation moins contraignante que celle de leur pays<br />

d’origine, les entreprises profitant de ce différentiel tout en arguant de leur respect des législations nationales des<br />

pays hôtes.

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