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Focales n°9 - AFD

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Une nouvelle approche des compensations a dû être déployée pour gérer le problème<br />

nouveau posé par les villages enclavés au sein des installations, où une part significative<br />

des terres et des ménages étaient susceptibles d’être impactée. En 2006, une commission<br />

indépendante mandatée par la Banque mondiale et Exxon a produit un rapport<br />

sur les enjeux liés aux nouveaux besoins en terres du projet. Une enquête menée dans<br />

les 15 villages les plus touchés a couvert 3 000 ménages et cartographié 16 000 champs,<br />

indexés dans un système d’information géographique (SIG) constituant un véritable<br />

embryon de cadastre du cœur de la zone pétrolière. L’enquête a surtout permis de<br />

découvrir que des paysans fraudaient avec le système de compensation. Elle a révélé<br />

que 12 % seulement des ménages seraient affectés, et 7 % considérés comme en<br />

grave difficulté d’après les normes du PGE – selon lesquelles chaque membre d’un<br />

ménage doit disposer d’1/3 d’ha –, même si nombre d’entre eux pouvaient déjà être<br />

considérés comme très vulnérables avant même le projet.<br />

En réponse à cette enquête, le projet Land Use Mitigation Action Plan (LUMAP) a<br />

été mis en place en 2007 (voir Exxon, 2009b et Environ, 2010). Toute personne ne<br />

disposant plus, après avoir été affectée par le projet, d’au moins un tiers d’hectare<br />

cultivable, est éligible à la réinstallation. Cette compensation « terre contre terre »<br />

n’exclut pas le paiement en espèces, mais elle offre en plus une option de réinstallation<br />

à ceux qui sont éligibles, pour éviter que certains se retrouvent sans terres et sans<br />

ressources après avoir consommé leur compensation de manière improductive.<br />

Dans ce cadre, certaines personnes sont formées à la pratique de l’agriculture dans<br />

les bas fonds, avec l’appui de l’Africa Rice Center (ARC), de l’Institut tchadien de<br />

recherches agronomiques pour le développement (ITRAD) et de l’Office national<br />

de développement rural (ONDR), ce qui constitue une révolution dans des savanes<br />

tchadiennes où jusqu’à récemment les terres inondables étaient peu mises en valeur<br />

(Magrin, 2001). D’autres sont formées à des pratiques autres que l’agriculture, si elles<br />

n’ont plus de terres et souhaitent changer d’activité. Ces 15 villages les plus affectés<br />

reçoivent une deuxième compensation communautaire, ce qui contredit quelque<br />

peu l’idée développée dans l’étude de 2006 selon laquelle les activités pétrolières<br />

n’ont pas de réel impact dans ces villages. Pourtant, depuis le début du projet, l’ensemble<br />

des mesures mises en œuvre semblent impuissantes face au désarroi qui règne dans<br />

la région pétrolière.<br />

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© <strong>AFD</strong> / Novembre 2012 / Une compagnie pétrolière chinoise face à l’enjeu environnemental au Tchad<br />

Deuxième partie

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