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Focales n°9 - AFD

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migrateurs, qui dépendent des vastes ressources en eau (Tutdel, 2010 : 12-13). En cas<br />

de contamination de la nappe phréatique et de l’eau de surface, l’impact sur les<br />

populations riveraines et la faune serait considérable. Les oléoducs chinois traversent<br />

l’axe fluvial vital du Nil, posant des enjeux environnementaux spécifiques. Le projet<br />

conduit par Petrodar traverse les zones marécageuses de « Marchar » et longe les<br />

bords du Nil blanc. Le passage à travers des zones marécageuses renforce le risque<br />

en cas de déversement accidentel d’hydrocarbures, notamment en ce qui concerne<br />

l’utilisation de l’eau par les populations riveraines et les animaux avec des impacts<br />

majeurs aussi bien pour le Soudan que pour l’Égypte.<br />

Au Tchad et au Niger, la présence chinoise dans le domaine pétrolier est récente<br />

(2007) et le stade de la production ne devrait être atteint que fin 2011 ou en 2012.<br />

La CNPC s’est investie simultanément dans des projets pétroliers analogues (en termes<br />

de taille, de nature du contrat ou d’enjeux).<br />

Au Tchad, les champs d’exploitation se trouvent au centre-sud du pays, plus précisément<br />

dans le bassin de Bongor, à la charnière de la zone sahélo-soudanienne et sahélienne.<br />

Durant la première phase, la production est estimée à 20 000 barils/jour. Les champs<br />

pétroliers sont reliés par un oléoduc long de 311 km à la raffinerie de Djermaya, à 40 km<br />

au Nord de Ndjaména (cf. cartes 4 et 5). Celui-ci traverse le Chari, un cours d’eau qui<br />

fait vivre de nombreux pêcheurs et alimente l’agglomération de Ndjaména (1 million<br />

d’habitants) avant de se déverser dans le Lac Tchad. Ce dernier abrite des ressources<br />

naturelles importantes (halieutiques et autres) mais fragiles du fait de sa nature<br />

endoréique (i.e. non relié à la mer). En fonction de la latitude, des sols et des défrichements,<br />

se succèdent du nord au sud des formations végétales de steppe puis de<br />

savane tantôt boisées, arborées ou arbustives. Du point de vue du relief, le projet<br />

pétrolier chinois s’inscrit dans un milieu peu différencié, avec des altitudes proches<br />

de 300 mètres et des dénivellations inférieures à 30 mètres. La traversée par les<br />

oléoducs du Chari au Tchad, comme celle du Nil au Soudan, constitue un point<br />

particulièrement sensible.<br />

Au Niger, le projet chinois est localisé au sud-est du pays, dans une zone à faible<br />

pluviométrie (100-300 mm/an), à la charnière du Sahara et des steppes sahéliennes,<br />

au sein d’une future aire protégée pour la flore et la faune (Niger Diaspora, 2008).<br />

L’endroit se caractérise par une biodiversité spécifique, abritant notamment l’une<br />

des dernières populations d’addax [ 188 ] à l’état sauvage, ainsi que des sous-espèces<br />

de gazelles dama. On retrouve un projet de dimension modeste avec possibilité<br />

[ 188 ] L’addax est une antilope devenue particulièrement rare qui vit dans des régions isolées du Sahara.<br />

204<br />

© <strong>AFD</strong> / Novembre 2012 / Une compagnie pétrolière chinoise face à l’enjeu environnemental au Tchad<br />

Cinquième partie

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