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Focales n°9 - AFD

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fait que les entreprises chinoises privilégieraient l’utilisation de main-d’œuvre chinoise<br />

et recruteraient peu sur le marché local du travail. La communication de la CNPC n’a<br />

fait aucune référence à des possibilités d’emploi dans la phase de construction. En<br />

revanche, elle a envoyé plus de 100 jeunes tchadiens en formation en Chine, pour<br />

occuper des postes de responsabilité dans l’exploitation de la raffinerie. Le processus de<br />

convocation et de sélection s’est déroulé à Ndjaména. Ces facteurs expliquent que la<br />

région productrice de Rônier n’ait pas connu de mouvements migratoires importants,<br />

à l’inverse de Doba (Magrin, 2009), où ils ont entraîné une dégradation des conditions<br />

de vie dans des villes comme Bébédjia (prostitution, VIH), créant un « espace sous<br />

pression » (Médard et Ozias, 2007). La mémoire collective des chercheurs d’emploi<br />

déçus à Doba, et la situation éloignée des champs pétroliers dans une région difficile<br />

d’accès, pourraient également expliquer la quasi-absence de migrations.<br />

Tel que prévu par l’approche HSE de la CNPC, l’entreprise a mis en place un système<br />

de compensation pour les dommages physiques subis durant la construction puis<br />

l’exploitation des infrastructures. La difficulté, déjà éprouvée dans d’autres projets<br />

pétroliers en Afrique subsaharienne, est d’adapter le système de compensation individuelle<br />

ou collective, en fonction d’un système foncier complexe, où l'État est l'unique<br />

détenteur de la terre mais où les populations jouissent de droits d’usage régulés dans<br />

un cadre coutumier. Une superficie ou une ressource donnée mobilise ainsi des obligations<br />

et droits variés pour une multiplicité d’acteurs. Dans ces conditions, la compensation<br />

individuelle engendre généralement plus de problèmes qu’elle n’en résout.<br />

Les personnes ont été dédommagées individuellement en fonction des terres impactées<br />

ou du nombre et du type d’arbres détruits par les travaux de construction des<br />

infrastructures pétrolières. Le prix des arbres et de la terre a été évalué et prévu<br />

dans le plan de compensation. Si l’oléoduc traverse un champ, l’équipe de la CNPC<br />

mesure la surface prise et compte les arbres à compenser dans le champ. Ensuite, le<br />

« propriétaire » (i.e. la personne qui travaille le champ) confirme l’information notée<br />

par la CNPC. Après la collecte de données, une session de paiement est organisée au<br />

chef-lieu du canton. Le paiement est fait en présence du chef de canton, à l'aide d’un<br />

formulaire de compensation détaillée [ 169 ] . La CNPC s’est alignée sur les barèmes de<br />

compensation appliqués auparavant par Encana (73 FCFA/m 2 en août 2010) [ 170 ] .<br />

Selon le chef de canton de Koud Alwa, l’entreprise compenserait uniquement les<br />

180<br />

© <strong>AFD</strong> / Novembre 2012 / Une compagnie pétrolière chinoise face à l’enjeu environnemental au Tchad<br />

Quatrième partie<br />

[169 ] Entretien avec Ismaël Moctar, ISM Consult, le 26 août 2010, à Ndjaména ; entretien avec Nassingar Rimtebaye,<br />

coordinateur de la CPPN , le 25 août 2010, à Ndjaména.<br />

[170] Selon les informations collectées lors d’entretiens avec les habitants des différents villages et les autorités<br />

locales du Loug Chari.

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