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Focales n°9 - AFD

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Cinquième partie<br />

5.5. Conclusion<br />

Les besoins énergétiques de la Chine et l’établissement progressif des firmes chinoises<br />

sur la scène internationale se manifestent par le renforcement des opérations pétrolières<br />

de la CNPC sur le continent africain. Dans le domaine de l’onshore sahélien de l’Afrique<br />

médiane, la CNPC est impliquée dans trois projets. Une présence composite mais<br />

solide au Soudan coexiste avec le lancement de deux projets de tailles plus limitées<br />

au Tchad et au Niger.<br />

Au-delà des critères de rentabilité, la régulation environnementale dans le secteur<br />

pétrolier devient un enjeu d’une ampleur croissante pour les entreprises. Avec l’émergence<br />

d’une conscience environnementale en Chine ainsi que la multiplication et la<br />

complexification des normes environnementales dans le domaine extractif, se pose la<br />

question de la manière dont la CNPC opère dans les différents pays africains. À première<br />

vue, tout semble orienter vers une application environnementale largement inspirée<br />

de l’expérience soudanaise, transférable au Tchad et au Niger. Toutefois, l’arrivée de<br />

la CNPC au Soudan, dans un contexte conflictuel et à une période peu exigeante en<br />

termes de réglementation, n’a pas favorisé un haut niveau de régulation initiale.<br />

Les environnements écologiques et géopolitiques dans lesquels s’insèrent les projets<br />

de la CNPC ne sont pas sans ressemblances, même si les particularités des trajectoires<br />

politiques et des héritages environnementaux influencent des styles nationaux de<br />

régulation environnementale. Au Tchad, la CNPC doit composer avec les acquis environnementaux<br />

solides du projet Doba. Au Niger, l’opération pétrolière chinoise doit tenir<br />

compte de sa superposition avec une aire protégée. Au Soudan, l’image de la CNPC<br />

a été d’abord exposée à des critiques internationales, dans un contexte de conflit,<br />

puis, la signature de l’accord de paix entre le Nord et le Sud a permis des avancées<br />

dans le domaine de la régulation environnementale. L’indépendance du Sud Soudan<br />

ouvre grand l’éventail des possibles.<br />

La CNPC ne dispose par conséquent pas de la même marge de manœuvre dans les<br />

trois pays. L’envergure, ainsi que l’ancienneté des projets au Soudan font que la firme<br />

chinoise y détient une grande autonomie en matière de gestion environnementale.<br />

Pour les filiales du Niger et du Tchad, cette autonomie est beaucoup plus limitée, les<br />

décisions provenant davantage du siège à Beijing. Malgré les réglementations nationales,<br />

souvent, le calendrier politique l’emporte sur le suivi environnemental. De manière<br />

générale, les moyens alloués au suivi et au contrôle de ce volet semblent encore<br />

inférieurs à ceux constatés dans les principales majors occidentales.<br />

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© <strong>AFD</strong> / Novembre 2012 / Une compagnie pétrolière chinoise face à l’enjeu environnemental au Tchad

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