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Des principes de l'économie politique et de l'impôt - Unilibrary

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David Ricardo (1817), <strong>Des</strong> <strong>principes</strong> <strong>de</strong> l’économie <strong>politique</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’impôt (trad. française, 1847) 107<br />

dépensés uniquement en nourriture ; ils fournissent d’abord au travailleur les moyens d‘augmenter<br />

ses autres jouissances. Cependant ce changement heureux dans sa condition le porte à<br />

se marier, <strong>et</strong> le m<strong>et</strong> en état <strong>de</strong> le faire ; <strong>et</strong> alors le besoin <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> nourriture pour soutenir sa<br />

famille, le force naturellement à renoncer à la jouissance <strong>de</strong>s autres obj<strong>et</strong>s auxquels il<br />

employait auparavant une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> ses salaires.<br />

Le blé hausse donc parce que la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en est plus forte, parce qu’il y a dans la nation<br />

<strong>de</strong>s individus qui ont plus <strong>de</strong> moyens pour le payer ; <strong>et</strong> les profits du cultivateur hausseront<br />

au-<strong>de</strong>ssus du niveau ordinaire <strong>de</strong>s profits, tant que la quantité nécessaire <strong>de</strong> capital n’aura pas<br />

été consacrée à augmenter la production du blé. Mais quand ce fait aura eu lieu, le blé<br />

reviendra à son ancien prix ou restera constamment plus cher, selon la qualité <strong>de</strong>s terrains qui<br />

auront servi à produire la quantité additionnelle. Si ces terrains ont une fertilité égale à celle<br />

<strong>de</strong>s terres qu’on a cultivées les <strong>de</strong>rnières, <strong>et</strong> si leur culture n’a pas exigé plus <strong>de</strong> travail, le<br />

prix reviendra à l’ancien taux ; mais si les terrains qui ont fourni le surcroît d’approvisionnement<br />

sont moins fertiles, le blé se maintiendra constamment plus cher qu’il n’était auparavant.<br />

Dans le premier cas, la hausse <strong>de</strong>s salaires venait <strong>de</strong> la plus gran<strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> bras,<br />

<strong>et</strong> comme elle favorisait les mariages, <strong>et</strong> fournissait à l’entr<strong>et</strong>ien <strong>de</strong>s enfants, elle augmentait,<br />

en eff<strong>et</strong>, le nombre <strong>de</strong>s travailleurs. Mais aussitôt que le nombre <strong>de</strong>s bras sera en rapport avec<br />

la quantité <strong>de</strong> travail, les salaires reviendront à leur ancien taux, si le blé <strong>de</strong>scend à son ancien<br />

prix : les salaires se maintiendront, au contraire, au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> leur ancien taux, dans le<br />

cas où <strong>de</strong>s récoltes plus abondantes <strong>de</strong> blé auront été produites sur <strong>de</strong>s terres d‘une moins<br />

bonne qualité que celles qui avaient été cultivées les <strong>de</strong>rnières.<br />

Les prix élevés ne sont nullement incompatibles avec un approvisionnement plus abondant<br />

; <strong>et</strong> les prix, même, sont élevés, non parce qu’une <strong>de</strong>nrée est peu abondante, mais parce<br />

qu’elle a exigé plus <strong>de</strong> frais <strong>de</strong> production. Il arrive en général que quand un encouragement<br />

a été donné à la population, l‘eff<strong>et</strong> qui en résulte va au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> ce que les circonstances exigent<br />

; la population peut augmenter, <strong>et</strong> augmente réellement en général, à un point tel, que,<br />

malgré l'accroissement du travail à accomplir, elle se trouve plus forte par rapport aux fonds<br />

<strong>de</strong>stinés à l'entr<strong>et</strong>ien <strong>de</strong>s travailleurs qu'elle ne l'était avant l'augmentation du capital. Dans ce<br />

cas il y aura réaction, les salaires baisseront au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> leur niveau naturel, <strong>et</strong> s'y tiendront<br />

jusqu'à ce que la proportion ordinaire entre l'offre <strong>et</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> soit rétablie. Dans ce cas, la<br />

hausse du prix est précédée d'une hausse <strong>de</strong>s salaires, <strong>et</strong> par conséquent elle n'a aucun eff<strong>et</strong><br />

fâcheux pour l'ouvrier.<br />

Une dépréciation <strong>de</strong> la monnaie par suite d'une plus gran<strong>de</strong> abondance <strong>de</strong>s métaux précieux<br />

tirés <strong>de</strong>s mines, ou par l'abus <strong>de</strong>s privilèges accordés aux banques, est une autre <strong>de</strong>s<br />

causes qui font hausser le prix <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nrées alimentaires, mais qui ne changent en rien la<br />

quantité <strong>de</strong> leur production. Cela ne change rien non plus au nombre ni à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

travailleurs ; car il n'y a ni augmentation ni diminution <strong>de</strong> capital. La quantité <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nrées <strong>de</strong><br />

première nécessité qui revient au travailleur, est en raison <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> l'approvisionnement<br />

<strong>de</strong> ces <strong>de</strong>nrées comparés avec la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>et</strong> l'offre <strong>de</strong>s bras, la monnaie n'étant que<br />

l'agent qui sert à: en exprimer la quantité ; <strong>et</strong> comme l'offre <strong>et</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> n'éprouvent aucune<br />

variation, les salaires resteront les mêmes. L'ouvrier recevra en monnaie <strong>de</strong> plus forts salaires,<br />

mais ne pourra se procurer absolument que la même quantité <strong>de</strong> <strong>de</strong>nrées.

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