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Des principes de l'économie politique et de l'impôt - Unilibrary

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David Ricardo (1817), <strong>Des</strong> <strong>principes</strong> <strong>de</strong> l’économie <strong>politique</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’impôt (trad. française, 1847) 68<br />

Toute modification <strong>de</strong>s lois sur les pauvres, qui n’aurait pas pour but leur abolition, ne<br />

mérite aucune attention ; <strong>et</strong> celui-là sera le meilleur ami <strong>de</strong>s pauvres <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’humanité qui<br />

pourra indiquer les moyens d’y parvenir <strong>de</strong> la manière à la fois la plus sûre <strong>et</strong> la moins<br />

violente. Ce n’est point en changeant d’une manière quelconque le mo<strong>de</strong> actuel <strong>de</strong> lever les<br />

fonds pour l’entr<strong>et</strong>ien <strong>de</strong>s pauvres, que le mal peut être diminué. Au lieu d’être une amélioration,<br />

cela ne ferait qu’aggraver encore les maux que nous voudrions détruire, si par là on<br />

levait un fonds plus considérable, ou s’il était prélevé, ainsi que quelques personnes l’ont<br />

proposé <strong>de</strong>rnièrement, comme une contribution générale sur toute la nation. La manière<br />

actuelle <strong>de</strong> lever <strong>et</strong> d’appliquer c<strong>et</strong> impôt a contribué à mitiger ses funestes eff<strong>et</strong>s. Chaque<br />

paroisse lève un fonds pour l’entr<strong>et</strong>ien <strong>de</strong> ses pauvres. Par c<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong>, l’on est plus intéressé<br />

à modérer le taux <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te contribution, <strong>et</strong> cela <strong>de</strong>vient plus praticable que si l’on<br />

imposait une contribution générale pour secourir les pauvres <strong>de</strong> tout le royaume. Une paroisse<br />

a bien plus d‘intérêt à m<strong>et</strong>tre <strong>de</strong> l’économie dans le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> prélever les sommes imposées<br />

<strong>et</strong> dans la distribution <strong>de</strong>s secours, - toute épargne étant pour elle un profit, - que si <strong>de</strong>s<br />

centaines <strong>de</strong> paroisses avaient à partager ces fonds.<br />

Et c’est c<strong>et</strong>te cause qui a empêché le fonds <strong>de</strong>s pauvres d’avoir déjà absorbé tout le revenu<br />

n<strong>et</strong> du royaume ; c’est à la rigueur que l’on m<strong>et</strong> dans l’exécution <strong>de</strong> ces lois, que nous<br />

sommes re<strong>de</strong>vables <strong>de</strong> ce qu’elles ne sont pas encore <strong>de</strong>venues oppressives outre mesure. Si<br />

la loi assurait à tout indigent. les moyens <strong>de</strong> s’entr<strong>et</strong>enir, <strong>et</strong> si les secours étaient suffisants<br />

pour qu’il pût vivre assez agréablement, l’on serait conduit, par la théorie, à affirmer que tous<br />

les autres impôts ensemble pourraient paraître légers, comparés avec le seul impôt <strong>de</strong>s<br />

pauvres. Les lois <strong>de</strong> la gravitation ne sont pas plus certaines que ne l‘est la tendance qu’auraient<br />

<strong>de</strong> pareilles lois à changer la richesse <strong>et</strong> la puissance en misère <strong>et</strong> en faiblesse, en<br />

faisant renoncer l’homme à tout travail qui n’aurait pas pour unique but celui <strong>de</strong> se procurer<br />

<strong>de</strong>s subsistances. Il n’y aurait plus <strong>de</strong> distinctions relevant <strong>de</strong>s facultés intellectuelles ;<br />

l’esprit ne serait occupé que du soin <strong>de</strong> satisfaire les besoins du corps, jusqu’a ce qu’à la fin<br />

toutes les classes fussent en proie à une indigence universelle. Il est heureux que ces lois<br />

aient été en vigueur à une époque <strong>de</strong> prospérité toujours croissante, pendant laquelle les<br />

fonds pour le paiement du travail ont régulièrement augmenté, <strong>et</strong> ont sollicité un accroissement<br />

<strong>de</strong> population. Mais si nos progrès <strong>de</strong>venaient plus lents, si nous nous trouvions dans un<br />

état stationnaire - dont j’espère que nous sommes encore bien éloignés, - c’est alors que la<br />

nature pernicieuse <strong>de</strong> ces lois <strong>de</strong>viendrait plus manifeste, plus alarmante ; <strong>et</strong> c’est alors aussi<br />

que leur abolition rencontrerait bien plus d’obstacles <strong>et</strong> <strong>de</strong> difficultés.

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