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Des principes de l'économie politique et de l'impôt - Unilibrary

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David Ricardo (1817), <strong>Des</strong> <strong>principes</strong> <strong>de</strong> l’économie <strong>politique</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’impôt (trad. française, 1847) 168<br />

Tout obj<strong>et</strong> que l’habitu<strong>de</strong> aura rendu une source <strong>de</strong> jouissances, ne sera abandonné qu’à<br />

regr<strong>et</strong>, <strong>et</strong> l’on continuera à en faire usage, quoiqu’il soit frappé d’un fort impôt ; mais cela a<br />

<strong>de</strong>s bornes, <strong>et</strong>, l’expérience journalière démontre que l’augmentation <strong>de</strong> la valeur nominale<br />

<strong>de</strong>s impôts, en diminue souvent le produit. Tel homme continuerait à boire la même quantité<br />

<strong>de</strong> vin, quoique le prix <strong>de</strong> chaque bouteille eût monté <strong>de</strong> trois shillings, qui renoncerait à en<br />

boire plutôt que <strong>de</strong> le payer quatre shillings plus cher. Tel autre consentira à le payer 4 s., qui<br />

ne voudra pas en donner 5 s. On peut en dire autant <strong>de</strong> tout autre impôt sur les obj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> luxe.<br />

Tel individu pourrait consentir à payer 5 1. pour avoir la jouissance que procure un cheval,<br />

qui ne voudrait pas payer 10 1. ou 20 1. pour cela. Ce n’est pas parce qu’on ne peut pas payer<br />

davantage qu’on renonce à l’usage du vin <strong>et</strong> <strong>de</strong>s chevaux, ce n’est que parce qu’on ne le veut<br />

pas. Chacun a une certaine mesure d’après laquelle il apprécie la valeur <strong>de</strong> ses jouissances ;<br />

mais c<strong>et</strong>te mesure est aussi variable que l’est le caractère <strong>de</strong>s hommes. Un pays dont les<br />

finances sont dans une situation tout artificielle, par le système funeste d’accumuler une<br />

gran<strong>de</strong> <strong>de</strong>tte nationale, <strong>et</strong>, par suite, <strong>de</strong> se créer <strong>de</strong>s budg<strong>et</strong>s énormes, est plus particulièrement<br />

exposé à l‘inconvénient inséparable <strong>de</strong> ce genre d‘impôt. Après avoir frappé <strong>de</strong> contributions<br />

tout le cercle <strong>de</strong> nos jouissances, après avoir frappé d'impôts les chevaux, les<br />

carrosses, le vin, les domestiques, <strong>et</strong> toutes les autres jouissances du riche, un ministre est<br />

porté à conclure que le pays est imposé au maximum ; car, en augmentant le taux, il ne peut<br />

plus augmenter le produit d'aucun <strong>de</strong> ces impôts. Il pourra cependant se tromper parfois dans<br />

c<strong>et</strong>te conclusion ; car il se peut bien qu'un tel pays puisse encore supporter un grand surcroît<br />

<strong>de</strong> charges, sans que son capital soit entamé.<br />

FIN DU PREMIER FICHIER DE DEUX

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