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Des principes de l'économie politique et de l'impôt - Unilibrary

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David Ricardo (1817), <strong>Des</strong> <strong>principes</strong> <strong>de</strong> l’économie <strong>politique</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’impôt (trad. française, 1847) 118<br />

au produit brut ; mais c’est sur le produit n<strong>et</strong> d‘un pays que sont levés, en <strong>de</strong>rnière analyse,<br />

tous les impôts, que le pays se trouve en voie <strong>de</strong> développement ou reste stationnaire. Un<br />

impôt qui augmente en même temps que le revenu brut, <strong>et</strong> qui r<strong>et</strong>ombe sur le revenu n<strong>et</strong>, doit<br />

être nécessairement un impôt très-onéreux, <strong>et</strong> extrêmement oppressif. La dîme est le dixième<br />

du produit brut, <strong>et</strong> non le dixième du produit n<strong>et</strong> du sol : <strong>et</strong> par conséquent à mesure que la<br />

société croît en richesse, elle doit progressivement absorber une partie plus considérable du<br />

produit n<strong>et</strong>, quoiqu’elle soit toujours égale à une même portion du produit brut.<br />

On peut encore regar<strong>de</strong>r la dîme comme nuisible aux propriétaires fonciers, en ce qu’elle<br />

agit comme prime d‘importation, en imposant le blé indigène, pendant que celui <strong>de</strong> l’étranger<br />

ne paie aucun impôt. Et si, dans le but <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre les propriétaires à l’abri <strong>de</strong> l’avilissement<br />

<strong>de</strong>s terres que doit occasionner c<strong>et</strong>te prime, on frappait le blé du <strong>de</strong>hors d’un impôt pareil,<br />

perçu par l’État, il ne pourrait y avoir <strong>de</strong> mesure plus juste ni plus équitable, puisque tout ce<br />

que c<strong>et</strong> impôt rapporterait à l’État, aurait l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> diminuer d’autant les autres impôts que<br />

les dépenses du Gouvernement ren<strong>de</strong>nt nécessaires. Mais si un pareil impôt n’était consacré<br />

qu’à augmenter les revenus du clergé, il pourrait à la vérité augmenter au total la masse <strong>de</strong>s<br />

produits, mais il diminuerait la part qui revient aux classes productives.<br />

Si on laissait entièrement libre le commerce <strong>de</strong>s draps, nos manufacturiers pourraient les<br />

donner à meilleur marché qu’on ne pourrait les importer. Si on m<strong>et</strong>tait un impôt sur la<br />

fabrication <strong>de</strong>s draps du pays, <strong>et</strong> qu’on n’en mit point sur l’importation, cela pourrait avoir le<br />

mauvais eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> détourner les capitaux <strong>de</strong> la fabrication <strong>de</strong>s draps vers d’autres manufactures,<br />

le drap pouvant alors être tiré <strong>de</strong> l’étranger à meilleur marché que celui qu’on fabriquerait<br />

dans le pays. Le consommateur, qui préférait d’abord ach<strong>et</strong>er son drap dans le pays,<br />

parce qu’il le payait moins cher que le drap étranger, achèterait pour lors du drap étranger,<br />

parce que, ne payant point d’impôts, il serait à plus bas prix que celui du pays, chargé d’un<br />

impôt. Mais il reviendrait au drap <strong>de</strong>s fabriques nationales, du jour où l’impôt, pesant<br />

également sur la fabrication indigène <strong>et</strong> étrangère, abaisserait le prix <strong>de</strong>s produits du <strong>de</strong>dans.<br />

C’est dans ce <strong>de</strong>rnier cas que le consommateur donne le plus haut prix pour le drap ; mais<br />

tout le surplus <strong>de</strong> ce qu’il lui coûte, c’est l’État qui la gagne. Dans le second cas, il paie plus<br />

que dans le premier ; mais ce surplus n’est point reçu par l'État : c’est une augmentation <strong>de</strong><br />

prix causée par la difficulté <strong>de</strong> la production <strong>et</strong> qu’il est forcé <strong>de</strong> supporter, parce que le poids<br />

<strong>de</strong> l’impôt a enlevé au pays les moyens <strong>de</strong> produire à <strong>de</strong> moindres frais.

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