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Des principes de l'économie politique et de l'impôt - Unilibrary

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David Ricardo (1817), <strong>Des</strong> <strong>principes</strong> <strong>de</strong> l’économie <strong>politique</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’impôt (trad. française, 1847) 146<br />

ainsi que nous l’avons déjà démontré. Si cependant une telle hausse pouvait s’opérer, elle ne<br />

saurait être permanente, car elle aurait une puissante influence sur le commerce étranger. En<br />

échange <strong>de</strong>s marchandises importées, nous ne pourrions pas exporter <strong>de</strong>s marchandises renchéries,<br />

<strong>et</strong> par conséquent nous continuerions, pendant un certain temps, à ach<strong>et</strong>er, quoique<br />

ayant cessé <strong>de</strong> vendre ; nous exporterions <strong>de</strong> l’argent ou <strong>de</strong>s lingots, jusqu’à ce que les prix<br />

relatifs <strong>de</strong>s marchandises re<strong>de</strong>vinssent à peu près tels qu’ils étaient auparavant. Il me parait<br />

indubitable qu’un impôt bien réglé, prélevé sur les profits, doit, en <strong>de</strong>rnière analyse, ramener<br />

les marchandises du crû <strong>et</strong> celle <strong>de</strong> l’étranger au prix en argent qu’elles donnaient avant<br />

l’établissement <strong>de</strong> l’impôt.<br />

Comme les impôts sur les produits agricoles, la dîme, les impôts sur les salaires, <strong>et</strong> sur les<br />

obj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> première nécessité, augmentent les salaires <strong>et</strong> font baisser les profits, ils produiront<br />

tous les mêmes eff<strong>et</strong>s, quoique dans <strong>de</strong>s <strong>de</strong>grés différents.<br />

La découverte <strong>de</strong>s machines qui améliorent gran<strong>de</strong>ment les produits nationaux, tend toujours<br />

à élever la valeur relative <strong>de</strong> l’argent <strong>et</strong> à favoriser par conséquent son importation.<br />

Tout impôt, toute nouvelle entrave qu’éprouve le manufacturier, ou le cultivateur, tend au<br />

contraire à faire baisser la valeur relative <strong>de</strong> l’argent, <strong>et</strong> par conséquent à en favoriser<br />

l’exportation 1 .<br />

les 8 sch. dans la vente <strong>de</strong> son blé. Aussi c<strong>et</strong>te taxe est-elle réellement une taxe en nature, <strong>et</strong> n’exige-t-elle<br />

aucun excédant <strong>de</strong> numéraire; - du moins, c<strong>et</strong> excédant est-il si faible qu’on peut le négliger sans crainte.<br />

1 M. Ricardo, dans tout ce chapitre, <strong>et</strong> dans plusieurs autres endroits <strong>de</strong> son ouvrage, ne fait pas attention qu’il<br />

y a une autre variation <strong>de</strong> prix qu’une variation purement relative. Pour lui l’argent <strong>de</strong>vient plus cher si dans<br />

un achat on donne moins d‘argent pour avoir une même marchandise. A ce compte, comme on donne à<br />

présent seulement une once d’argent environ pour ach<strong>et</strong>er un volume ordinaire, un Nouveau-Testament, par<br />

exemple ; tandis que pour se procurer le même ouvrage en l’année 1500, il fallait donner environ <strong>de</strong>ux onces<br />

d’argent, il en résulterait que l’argent est <strong>de</strong>venu plus cher, plus précieux, puisqu’on en donne moins pour<br />

une quantité <strong>de</strong> marchandise pareille. Cependant il n’en est rien. D’autres considérations nous ont appris, au<br />

contraire, que l’argent est dix fois plus abondant, <strong>et</strong> environ quatre fois meilleur marché qu’en 1500 Si l’on<br />

donne une fois autant <strong>de</strong> livres pour un même poids d’argent, il faut donc que les livres aient diminué <strong>de</strong><br />

prix dans la proportion à peu près <strong>de</strong> huit à un.<br />

Il m’est impossible <strong>de</strong> me livrer ici aux développements qui seraient nécessaires pour faire entendre la<br />

différence qu’il y a entre une baisse réelle <strong>et</strong> une baisse relative <strong>de</strong>s prix ; on les trouve dans mon Traité<br />

d’économie <strong>politique</strong>, liv. II, chap. 4. Ils se réduisent en somme à ceci : la baisse du prix d’un produit est<br />

réelle lorsque, avec les mêmes moyens <strong>de</strong> production, les mêmes frais <strong>de</strong> production, le même terrain, le<br />

même capital, le même travail, on obtient une plus gran<strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> produit. Un livre imprimé, comparé<br />

avec un livre manuscrit, coûte huit fois moins d'intérêt <strong>de</strong> capital <strong>et</strong> <strong>de</strong> main-d’œuvre : donc, il est réellement<br />

huit fois moins cher.<br />

Une once d’argent coûte, en Europe, quatre fois moins d’avances <strong>et</strong> <strong>de</strong> main-d’œuvre qu’elle ne coûtait<br />

en 1500 ; elle est réellement quatre fois moins chère. La valeur relative <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux choses a changé, mais la<br />

valeur <strong>de</strong> l’une n’a pas haussé. Avec la même fortune, avec le même revenu, c’est-à-dire le même fonds <strong>de</strong><br />

terre, le même capital, le même travail industriel qu’en 1500, un homme peut avoir huit fois plus <strong>de</strong> livres <strong>et</strong><br />

quatre fois plus d’argenterie. - J.-B. SAY.

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