29.06.2013 Views

Des principes de l'économie politique et de l'impôt - Unilibrary

Des principes de l'économie politique et de l'impôt - Unilibrary

Des principes de l'économie politique et de l'impôt - Unilibrary

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

David Ricardo (1817), <strong>Des</strong> <strong>principes</strong> <strong>de</strong> l’économie <strong>politique</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’impôt (trad. française, 1847) 141<br />

Un impôt sur les chapeaux en fera monter le prix ; un impôt sur les souliers fera renchérir<br />

les souliers ; <strong>et</strong> si cela n’était pas ainsi, l’impôt tomberait en <strong>de</strong>rnier résultat sur le fabricant ;<br />

ses profits baisseraient au-<strong>de</strong>ssous du niveau <strong>de</strong>s autres profits, <strong>et</strong> il serait forcé <strong>de</strong> quitter le<br />

métier. Un impôt partiel sur les profits fera hausser le prix <strong>de</strong> la marchandise sur laquelle il<br />

porte. Par exemple, un impôt sur les profits du chapelier augmentera le prix <strong>de</strong>s chapeaux ;<br />

car s’il n’y avait que les profits du chapelier d’imposés, à l’exclusion <strong>de</strong> tout autre commerce,<br />

à moins que le chapelier n’augmentât le prix <strong>de</strong> ses chapeaux, ses profits seraient au<strong>de</strong>ssous<br />

du taux <strong>de</strong> tous les autres genres <strong>de</strong> commerce, <strong>et</strong> il se verrait forcé <strong>de</strong> quitter son<br />

métier pour un autre.<br />

De la même manière, un impôt sur les profits du fermier ferait hausser le prix du blé ; un<br />

impôt sur les profits du fabricant <strong>de</strong> drap ferait renchérir le drap ; <strong>et</strong> si on m<strong>et</strong>tait un impôt<br />

proportionnel sur tous les commerces, toutes les marchandises hausseraient <strong>de</strong> prix. Si<br />

cependant la mine qui nous fournit le métal dont nous fabriquons notre monnaie se trouvait<br />

chez nous, <strong>et</strong> que les profits <strong>de</strong> l’exploiteur fussent imposés <strong>de</strong> même, il n’y aurait point <strong>de</strong><br />

hausse dans le prix d‘aucune <strong>de</strong>nrée ; chacun donnerait une portion pareille <strong>de</strong> son revenu, <strong>et</strong><br />

tout resterait comme auparavant.<br />

Si l’on n’impose pas le numéraire, <strong>et</strong> qu’il puisse par conséquent conserver sa valeur<br />

pendant que toutes les autres <strong>de</strong>nrées sont imposées <strong>et</strong> renchérissent, le chapelier, le fermier<br />

<strong>et</strong> le fabricant <strong>de</strong> drap, chacun employant un capital égal, qui rapporte <strong>de</strong>s profits pareils,<br />

paieront la même quantité <strong>de</strong> l’impôt. Si c<strong>et</strong> impôt est <strong>de</strong> 100 l., la valeur <strong>de</strong>s chapeaux, du<br />

drap <strong>et</strong> du blé augmentera <strong>de</strong> 100 1. Si le chapelier gagne 1 100 1. sur ses chapeaux, au lieu<br />

<strong>de</strong> 1000 l., il paiera 100 1. d’impôt au gouvernement, <strong>et</strong> il lui restera toujours 1000 1. à dépenser<br />

à <strong>de</strong>s obj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> sa propre consommation. Cependant, comme le drap, le blé <strong>et</strong> toutes<br />

les autres <strong>de</strong>nrées auront haussé <strong>de</strong> prix par la même cause, il n’aura pour ses 1000 1. que ce<br />

qu’il pouvait ach<strong>et</strong>er auparavant pour 910 l., <strong>et</strong> il contribuera ainsi, par la réduction <strong>de</strong> sa<br />

dépense, aux besoins <strong>de</strong> l’État. En payant c<strong>et</strong> impôt, il aura mis une portion du produit <strong>de</strong> la<br />

terre <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’industrie nationale à la disposition du gouvernement, au lieu d‘employer c<strong>et</strong>te<br />

portion à son propre usage. Si, au lieu <strong>de</strong> dépenser ses 1000.1, il ajoute c<strong>et</strong>te somme à son<br />

capital, il verra par la hausse <strong>de</strong>s salaires <strong>et</strong> par le renchérissement <strong>de</strong>s matières premières <strong>et</strong><br />

<strong>de</strong>s machines, que c<strong>et</strong>te épargne <strong>de</strong> 1000 1. n’est que l’équivalent <strong>de</strong> ce qu’aurait valu<br />

auparavant une épargne <strong>de</strong> 910 1.<br />

Si l’on impose le numéraire, ou si la valeur en est changée par toute autre cause, pendant<br />

que toutes les <strong>de</strong>nrées restent précisément au même prix qu’auparavant, les profits du<br />

manufacturier <strong>et</strong> du fermier seront aussi, comme par le passé, <strong>de</strong> 1000 1. Chacun d’eux ayant<br />

à payer 100 1. au gouvernement, il ne leur restera que 900 l., <strong>et</strong> ils ne pourront disposer que<br />

d’une moindre portion <strong>de</strong>s produits du sol ou <strong>de</strong> l’indu!trie nationale, qu’ils emploient c<strong>et</strong>te<br />

somme au profit d'une industrie productive ou improductive. Ce qu’ils per<strong>de</strong>nt est alors précisément<br />

ce que le gouvernement gagne. Dans le premier cas, le contribuable aura pour 1000<br />

1. une quantité aussi gran<strong>de</strong> <strong>de</strong> marchandises que celle qu’il pouvait ach<strong>et</strong>er auparavant pour<br />

910 1. ; dans le second, il n’en obtiendra que ce qu’il pouvait ach<strong>et</strong>er auparavant pour 900 1.<br />

Cela tient à la différence dans la quotité <strong>de</strong> l’impôt, qui, dans le premier cas, n’est que d’un

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!