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Des principes de l'économie politique et de l'impôt - Unilibrary

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David Ricardo (1817), <strong>Des</strong> <strong>principes</strong> <strong>de</strong> l’économie <strong>politique</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’impôt (trad. française, 1847) 83<br />

marchandises étrangères. Ainsi donc, la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>s produits étrangers <strong>et</strong> nationaux réunis<br />

est, quant à la valeur, bornée par le revenu <strong>et</strong> par le capital <strong>de</strong> la nation. Si l’un augmente,<br />

l’autre doit diminuer. Si la quantité <strong>de</strong>s vins qu’on importe en échange <strong>de</strong> la même quantité<br />

<strong>de</strong> marchandises anglaises est doublée, la nation anglaise pourra, ou consommer <strong>de</strong>ux fois<br />

plus <strong>de</strong> vin, ou la même quantité <strong>de</strong> vin jointe à plus <strong>de</strong> marchandises nationales. Si, ayant<br />

1,000 1. <strong>de</strong> revenu, j’achète tous les ans une pipe <strong>de</strong> vin au prix <strong>de</strong> 100 l., <strong>et</strong> que j’emploie<br />

900 1. à l’achat d‘une certaine quantité d‘articles du pays, lorsque la pipe <strong>de</strong> vin ne coûtera<br />

que 50 l., je pourrai employer les 50 1. épargnées à ach<strong>et</strong>er plus <strong>de</strong> produits anglais. Si<br />

j’ach<strong>et</strong>ais plus <strong>de</strong> vin, <strong>et</strong> que tout consommateur en fit autant, le commerce extérieur<br />

n’éprouverait aucun changement ; on exporterait la même quantité <strong>de</strong> produits anglais pour<br />

les échanger contre du vin, dont nous recevrions une double quantité, sans cependant en<br />

recevoir une valeur double. Mais si les autres consommateurs <strong>de</strong> vin <strong>et</strong> moi-même nous nous<br />

contentions <strong>de</strong> la même quantité <strong>de</strong> vin que par le passé, les exportations <strong>de</strong> l’Angl<strong>et</strong>erre<br />

diminueraient, les buveurs <strong>de</strong> vin ayant à leur choix <strong>de</strong> consommer les produits que l’on<br />

exportait auparavant, ou ceux qui leur conviendraient davantage. Le capital nécessaire à leur<br />

production serait fourni par celui qu’on détournerait du commerce étranger.<br />

Le capital s’accroît <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux manières : par l’augmentation du revenu, ou par l’affaiblissement<br />

<strong>de</strong> la consommation. Si mes profits s’élèvent <strong>de</strong> 1,000 1, à 1,200, pendant que ma<br />

dépense reste la même, j’amasse 200 1. par an <strong>de</strong> plus que je ne le faisais auparavant ; si<br />

j’épargne 200 1. sur ma dépense pendant que mes profits sont les mêmes, j’obtiens le même<br />

résultat, <strong>et</strong> j’ajoute 200 1. par an à mon capital. Le négociant qui importait du vin alors que<br />

les profits s’étaient élevés <strong>de</strong> 20 à 40 pour cent, au lieu <strong>de</strong> payer ses marchandises anglaises<br />

1,000 l., n’en donnera que 857 1. 2 s. 10 d., <strong>et</strong> vendra cependant toujours le vin importé 1,200<br />

1. ; ou bien, s’il payait les marchandises anglaises 1,000 l., il faudrait qu’il vendit son vin<br />

1,400 1. : son capital lui rapporterait alors 40 au lieu <strong>de</strong> 20 pour cent. Mais si, en raison du<br />

bas prix <strong>de</strong> tous les articles auxquels lui, ainsi que les autres consommateurs, employaient<br />

tout leur revenu, ils peuvent épargner 200 1. sur chaque 1,000 1. <strong>de</strong> leur dépense antérieure,<br />

ils augmenteront la richesse réelle du pays. Dans l’un <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux cas, l’épargne viendrait <strong>de</strong><br />

l’augmentation du revenu ; dans l‘autre, <strong>de</strong> la diminution <strong>de</strong> la dépense.<br />

Si l’introduction <strong>de</strong>s machines opérait une baisse <strong>de</strong> 30 pour cent dans la valeur <strong>de</strong> toutes<br />

les marchandises auxquelles mon revenu est employé, j’épargnerais autant que si mon revenu<br />

s’était accru <strong>de</strong> 20 pour cent ; mais, dans l’un <strong>de</strong> ces cas, le taux <strong>de</strong>s profits serait resté<br />

stationnaire ; <strong>et</strong>, dans l’autre, il aurait haussé <strong>de</strong> 20 pour cent.<br />

Si, par l’introduction <strong>de</strong> marchandises étrangères a bas prix, je puis épargner 20 pour cent<br />

sur ma dépense, le résultat sera précisément le même que si les frais <strong>de</strong> production eussent<br />

été diminués au moyen <strong>de</strong>s machines; mais le taux <strong>de</strong>s profits ne haussera pas.<br />

Ce n’est donc point en raison <strong>de</strong> l’étendue du débouché que le taux <strong>de</strong>s profits augmente,<br />

quoique c<strong>et</strong>te extension augmente la masse <strong>de</strong> nos produits, <strong>et</strong> nous donne le moyen d‘augmenter<br />

les fonds <strong>de</strong>stinés à payer le travail industriel, <strong>et</strong> à multiplier les matières premières<br />

susceptibles d‘être travaillées. Il importe tout autant au bonheur <strong>de</strong>s hommes d‘augmenter<br />

leurs jouissances par une meilleure distribution <strong>de</strong> travail, que <strong>de</strong> parvenir au même but par

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