29.06.2013 Views

Des principes de l'économie politique et de l'impôt - Unilibrary

Des principes de l'économie politique et de l'impôt - Unilibrary

Des principes de l'économie politique et de l'impôt - Unilibrary

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

David Ricardo (1817), <strong>Des</strong> <strong>principes</strong> <strong>de</strong> l’économie <strong>politique</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’impôt (trad. française, 1847) 108<br />

Ceux qui ne conviennent pas <strong>de</strong> ce principe <strong>de</strong>vraient nous expliquer pourquoi une plus<br />

gran<strong>de</strong> somme <strong>de</strong> monnaie n'aurait pas pour eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> hausser les salaires d'un nombre invariable<br />

d'ouvriers comme elle le fait pour les souliers, les chapeaux <strong>et</strong> le blé, lorsque la<br />

quantité <strong>de</strong> ces articles n'a pas augmenté. Le prix courant relatif <strong>de</strong>s souliers <strong>et</strong> <strong>de</strong>s chapeaux<br />

se règle d'après la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>et</strong> l'offre <strong>de</strong>s chapeaux comparées avec la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>et</strong> l'offre <strong>de</strong>s<br />

souliers, <strong>et</strong> la monnaie n'est que l'expression <strong>de</strong> leur valeur. Si les souliers doublent <strong>de</strong> prix,<br />

les chapeaux doubleront <strong>de</strong> même, en conservant leur même valeur comparative. Pareillement<br />

si le blé <strong>et</strong> toutes les <strong>de</strong>nrées nécessaires au travailleur doublent <strong>de</strong> prix, la main-d'œuvre<br />

vaudra aussi le double, <strong>et</strong> tant que rien n'interrompra la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>et</strong> l'offre ordinaires <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>nrées <strong>de</strong> première nécessité <strong>et</strong> <strong>de</strong> la main-d'œuvre, on ne voit pas pourquoi elles ne<br />

conserveraient pas leur valeur relative.<br />

Ni la dépréciation <strong>de</strong> la monnaie, ni un impôt sur les produits agricoles, quoique tous <strong>de</strong>ux<br />

fassent hausser les prix, n'influent nécessairement sur la quantité <strong>de</strong> ces produits, ni sur le<br />

nombre <strong>de</strong>s individus qui ont les moyens <strong>de</strong> les ach<strong>et</strong>er <strong>et</strong> la volonté <strong>de</strong> les consommer. Il est<br />

très-aisé <strong>de</strong> voir pourquoi, lorsque le capital d’un pays s’accroît d’une manière irrégulière, les<br />

salaires haussent tandis que le prix du blé reste stationnaire, ou baisse dans une moindre<br />

proportion, <strong>et</strong> cela pendant un espace considérable <strong>de</strong> temps : c’est parce que le travail est<br />

une marchandise qu’on ne peut augmenter ou diminuer à volonté. Si dans le marché il y a<br />

trop peu <strong>de</strong> chapeaux pour satisfaire à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, leur prix montera, mais ce ne sera que<br />

pour peu <strong>de</strong> temps; car dans le cours d‘un an, en consacrant un plus fort capital à c<strong>et</strong>te<br />

fabrication, on peut augmenter la fourniture <strong>de</strong>s chapeaux, <strong>de</strong> telle sorte que leur prix courant<br />

n’excè<strong>de</strong> pas longtemps leur prix naturel. Mais il n’en est point <strong>de</strong> même <strong>de</strong>s hommes ; on ne<br />

peut pas en augmenter le nombre dans un ou <strong>de</strong>ux ans, aussitôt qu’il y a une augmentation <strong>de</strong><br />

capital ; pas plus qu’on ne peut en diminuer le nombre lorsque le capital va en décroissant ;<br />

par conséquent le nombre <strong>de</strong>s bras n’augmentant ou ne diminuant que lentement, pendant<br />

que les fonds <strong>de</strong>stinés à l’entr<strong>et</strong>ien <strong>de</strong>s travailleurs s’accroissent ou diminuent rapi<strong>de</strong>ment, il<br />

faut nécessairement qu’il y ait un intervalle <strong>de</strong> temps considérable avant que le prix <strong>de</strong> la<br />

main-d‘œuvre soit exactement en rapport avec le prix du blé <strong>et</strong> <strong>de</strong>s articles <strong>de</strong> première<br />

nécessité Mais dans le cas <strong>de</strong> la dépréciation <strong>de</strong> la monnaie ou dans celui d’un impôt sur le<br />

blé, il n’y a nécessairement ni excès, ni insuffisance <strong>de</strong>s travailleurs, <strong>et</strong> pas conséquent il ne<br />

peut y avoir <strong>de</strong> cause pour que l’ouvrier éprouve une diminution <strong>de</strong> salaire.<br />

Un impôt sur le blé n’en diminue pas nécessairement la quantité ; il ne fait qu’en augmenter<br />

le prix en monnaie. Un pareil impôt ne diminue pas nécessairement la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> bras<br />

comparée à l’offre ; pourquoi donc diminuerait-il la part qui est payée au travailleur ? Supposons<br />

que c<strong>et</strong> impôt diminue en eff<strong>et</strong> la part du travailleur, ou, en d’autres termes, qu’il ne<br />

fasse pas hausser. ses profits évalués en monnaie, en proportion <strong>de</strong> la hausse que l’impôt a<br />

produite dans le prix du blé que consomme le travailleur; dans ce cas l’approvisionnement ou<br />

l’offre <strong>de</strong> blé n’excé<strong>de</strong>rait-elle pas la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> ? le blé ne baisserait-il pas <strong>de</strong> prix ? <strong>et</strong> conséquemment<br />

le travailleur n’obtiendrait-il pas sa part ordinaire ? Dans un tel cas, on détournerait<br />

à la vérité les capitaux <strong>de</strong> leur emploi dans l’agriculture ; car si le prix <strong>de</strong>s produits ne

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!