Des principes de l'économie politique et de l'impôt - Unilibrary
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David Ricardo (1817), <strong>Des</strong> <strong>principes</strong> <strong>de</strong> l’économie <strong>politique</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’impôt (trad. française, 1847) 58<br />
eff<strong>et</strong>. Et si c<strong>et</strong> accroissement <strong>de</strong> capital est graduel <strong>et</strong> constant, le besoin <strong>de</strong> bras continuera à<br />
servir d'encouragement à la population.<br />
Le capital est c<strong>et</strong>te partie <strong>de</strong> la richesse d'une nation qui est employée à la production. Il se<br />
compose <strong>de</strong>s matières alimentaires, <strong>de</strong>s vêtements, <strong>de</strong>s instruments <strong>et</strong> ustensiles, <strong>de</strong>s machines,<br />
<strong>de</strong>s matières premières, <strong>et</strong>c., nécessaires pour rendre le travail productif.<br />
Le capital peut augmenter à la fois en quantité <strong>et</strong> en valeur. Une nation peut avoir plus <strong>de</strong><br />
subsistances <strong>et</strong> <strong>de</strong> vêtements, <strong>et</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r peut-être plus <strong>de</strong> travail encore qu'auparavant pour<br />
produire c<strong>et</strong>te quantité additionnelle. Dans ce cas, le capital ne sera pas seulement plus considérable,<br />
il aura plus <strong>de</strong> valeur.<br />
Le capital peut augmenter en quantité sans augmenter <strong>de</strong> valeur ; il peut même s'accroître<br />
pendant que sa valeur éprouve une baisse. Ainsi une nation peut possé<strong>de</strong>r plus <strong>de</strong> subsistances<br />
<strong>et</strong> <strong>de</strong> vêtements ; mais c<strong>et</strong>te augmentation peut provenir <strong>de</strong> l’emploi <strong>de</strong>s machines, sans<br />
qu’il y ait aucune augmentation, <strong>et</strong> même avec diminution réelle dans la quantité proportionnelle<br />
<strong>de</strong> travail nécessaire à leur production. La masse <strong>de</strong> capital peut s’accroître sans qu’il<br />
augmente <strong>de</strong> valeur, soit dans sa totalité, soit dans une <strong>de</strong> ses parties.<br />
Dans le premier cas, le prix naturel <strong>de</strong>s salaires haussera ; car il est toujours réglé par le<br />
prix <strong>de</strong> la nourriture, <strong>de</strong> l’habillement <strong>et</strong> <strong>de</strong>s autres obj<strong>et</strong>s nécessaires. Dans le second, il<br />
restera stationnaire, ou il baissera : mais, dans l’un comme dans l’autre cas, le prix courant<br />
<strong>de</strong>s salaires doit monter ; car la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>s bras augmentera en raison <strong>de</strong> l’augmentation du<br />
capital. Plus il y aura d’ouvrage a faire, plus on aura besoin d‘ouvriers.<br />
Dans les <strong>de</strong>ux cas, le prix courant du travail montera même au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> son prix naturel,<br />
ou tendra à s’en rapprocher ; mais c’est surtout dans le premier que se manifestera c<strong>et</strong> accord<br />
<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux prix. Le sort <strong>de</strong> l’ouvrier sera amélioré, mais faiblement ; car la cherté <strong>de</strong>s vivres <strong>et</strong><br />
<strong>de</strong>s autres obj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> nécessité absorbera une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> son salaire, quoiqu’il soit plus<br />
fort. Par conséquent le manque <strong>de</strong> travail ou une légère augmentation <strong>de</strong> la population auront<br />
l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> réduire bientôt le prix courant du travail au taux naturel, momentanément élevé.<br />
Dans le second cas, le sort <strong>de</strong> l’ouvrier s’améliorera singulièrement ; il recevra un bien<br />
plus fort salaire en argent, tandis qu’il pourra ach<strong>et</strong>er les obj<strong>et</strong>s dont il a besoin pour lui <strong>et</strong><br />
pour sa famille aux mêmes conditions, <strong>et</strong> peut-être même à plus bas prix; <strong>et</strong> il faudra qu’il y<br />
ait un grand surcroît <strong>de</strong> population pour ramener <strong>de</strong> nouveau le prix courant du travail à son<br />
prix naturel déprécié.<br />
C’est donc ainsi que toute amélioration dans la société, <strong>et</strong> toute augmentation <strong>de</strong> capital<br />
feront hausser le prix courant <strong>de</strong>s salaires ; mais la permanence <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te hausse dépendra d‘un<br />
accroissement simultané dans le taux naturel, <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te hausse tient à son tour à celle qui<br />
survient dans le prix naturel <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nrées à l’achat <strong>de</strong>squelles l’ouvrier emploie son salaire.<br />
On aurait tort <strong>de</strong> croire que le prix naturel <strong>de</strong>s salaires est absolument fixe <strong>et</strong> constant,<br />
même en les estimant en vivres <strong>et</strong> autres articles <strong>de</strong> première nécessité; il varie à différentes