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Des principes de l'économie politique et de l'impôt - Unilibrary

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David Ricardo (1817), <strong>Des</strong> <strong>principes</strong> <strong>de</strong> l’économie <strong>politique</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’impôt (trad. française, 1847) 64<br />

Et cependant, quoique l’ouvrier fût réellement moins bien payé, c<strong>et</strong>te augmentation <strong>de</strong><br />

salaires diminuerait nécessairement les profits du manufacturier ; car il ne pourrait pas<br />

vendre sa marchandise plus cher, quoique les frais <strong>de</strong> production fussent augmentés. Nous<br />

reviendrons là-<strong>de</strong>ssus lorsque nous examinerons les <strong>principes</strong> qui règlent les profits.<br />

Il paraîtrait donc que la cause qui fait hausser les rentes est aussi celle qui fait hausser les<br />

salaires, l’une <strong>et</strong> l’autre tenant à la difficulté croissante d’obtenir une plus gran<strong>de</strong> quantité <strong>de</strong><br />

subsistances moyennant la même quantité proportionnelle <strong>de</strong> travail. Par conséquent si<br />

l’argent avait une valeur invariable, les rentes ainsi que les salaires tendraient toujours à la<br />

hausse dans un état d‘accroissement progressif <strong>de</strong> la richesse <strong>et</strong> <strong>de</strong> la population.<br />

Mais entre la hausse <strong>de</strong> la rente <strong>et</strong> celle <strong>de</strong>s salaires il y a une différence essentielle. La<br />

hausse <strong>de</strong>s rentes estimées en argent est accompagnée d‘une part plus considérable <strong>de</strong>s<br />

produits. Non-seulement le propriétaire foncier reçoit plus d’argent <strong>de</strong> son fermier, mais il en<br />

reçoit aussi plus <strong>de</strong> blé ; il aura plus <strong>de</strong> blé, <strong>et</strong> chaque mesure <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>nrée s’échangera<br />

contre une plus gran<strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> toutes les autres marchandises qui n’ont pas haussé <strong>de</strong><br />

valeur. Le sort <strong>de</strong> l’ouvrier sera moins heureux; il recevra, à la vérité, plus d‘argent pour son<br />

salaire, mais ces salaires vaudront moins <strong>de</strong> blé ; <strong>et</strong> non-seulement il en aura moins à sa<br />

disposition, mais sa condition empirera sous tous les rapports, parla difficulté plus gran<strong>de</strong><br />

qu’il rencontrera <strong>de</strong> maintenir le taux courant <strong>de</strong>s salaires au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> leur taux naturel.<br />

Quand le prix du. blé haussera <strong>de</strong> 10 pour cent, les salaires hausseront toujours dans une<br />

proportion moindre, <strong>et</strong> la rente, au contraire, dans un rapport plus considérable. La condition<br />

<strong>de</strong> l’ouvrier empirera en général, tandis que celle du propriétaire foncier s’améliorera.<br />

Le blé étant à 4 liv. st. le quarter, supposons que le salaire <strong>de</strong> l’ouvrier soit <strong>de</strong> 24 livres par<br />

an, ou d’une valeur égale à six quarters <strong>de</strong> blé, <strong>et</strong> supposons qu’il en dépense la moitié pour<br />

l’achat du blé, <strong>et</strong> qu’il en emploie l’autre moitié, ou 12 livres, à d‘autres obj<strong>et</strong>s, il recevrait<br />

l. 24. 14. l. 4. 4. 8 5. 83<br />

l. 25. 10<br />

l. 26. 8.<br />

Le blé étant à<br />

l. 4. 10.<br />

l. 4. 16.<br />

Ou la valeur <strong>de</strong><br />

5. 66<br />

5. 50<br />

l. 27. 8. 6<br />

l. 5. 2. 10<br />

5. 33<br />

Quarters,<br />

nations, <strong>et</strong> s’il est encore ici-bas tant <strong>de</strong> souffrances <strong>et</strong> tant <strong>de</strong> crises, il faut encore en chercher la cause aussi<br />

bien dans l’isolement absur<strong>de</strong> <strong>de</strong>s centres <strong>de</strong> production, que dans les vestiges d‘aristocratie ou <strong>de</strong> privilèges<br />

<strong>politique</strong>s qui déshonorent les constitutions européennes. Sans doute la question <strong>de</strong> population, l’excès <strong>de</strong>s<br />

travailleurs se dresseront toujours à nos yeux comme une menace lointaine : mais que <strong>de</strong> mines fécon<strong>de</strong>s<br />

encore à exploiter, que <strong>de</strong> plaines a fertiliser, <strong>de</strong> fleuves à traverser, <strong>de</strong> richesses à puiser <strong>de</strong> toutes parts !<br />

Nous ne sommes qu’au début <strong>de</strong> la production, <strong>de</strong> l’industrie, <strong>de</strong> l’agriculture, <strong>et</strong>, sans prendre la liberté du<br />

commerce pour une panacée infaillible, il est permis <strong>de</strong> dire que tout irait mieux, du jour où on laisserait la<br />

concurrence <strong>de</strong>s capitalistes <strong>et</strong> <strong>de</strong>s propriétaires s’organiser en présence <strong>de</strong> celle <strong>de</strong>s ouvriers. Ricardo a<br />

raisonné dans l’hypothèse d’un déplorable statu quo : nous raisonnons dans l’hypothèse d‘un affranchissement<br />

qui déjà commence. Il a désespéré, <strong>et</strong> tout nous conduit au contraire à espérer dans l’avenir. A . F

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