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Des principes de l'économie politique et de l'impôt - Unilibrary

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David Ricardo (1817), <strong>Des</strong> <strong>principes</strong> <strong>de</strong> l’économie <strong>politique</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’impôt (trad. française, 1847) 150<br />

Il y a, selon moi, dans c<strong>et</strong> argument <strong>de</strong> M. Buchanan, beaucoup <strong>de</strong> vérité mêlée<br />

à beaucoup d‘erreur. De ce que le haut prix <strong>de</strong>s subsistances est quelquefois occasionné<br />

par un manque d’approvisionnement, M. Buchanan conclut qu’il en est un<br />

indice certain. Il attribue exclusivement à une cause ce qui peut être opéré par<br />

plusieurs. Il est sans doute vrai que, dans le cas <strong>de</strong> diminution <strong>de</strong> l’approvisionnement,<br />

la quantité à partager entre le même nombre <strong>de</strong> consommateurs sera moindre,<br />

<strong>et</strong> qu’il en reviendra à chacun une plus p<strong>et</strong>ite part. Pour répartir c<strong>et</strong>te privation d’une<br />

manière égale, <strong>et</strong> pour empêcher le travailleur <strong>de</strong> consommer autant <strong>de</strong> subsistances<br />

que par le passé, le prix hausse. On doit donc accor<strong>de</strong>r à M. Buchanan que toute<br />

hausse dans le prix <strong>de</strong>s subsistances, occasionnée par le manque d’approvisionnement,<br />

n’augmentera pas nécessairement les salaires en argent ; car la consommation<br />

<strong>de</strong>vant être diminuée, ce but ne peut être atteint qu’en diminuant les moyens que le<br />

consommateur a d’ach<strong>et</strong>er. Mais <strong>de</strong> ce que le prix <strong>de</strong>s subsistances s’élève par le<br />

manque d’approvisionnement, cela ne nous autorise nullement à conclure, avec M.<br />

Buchanan, qu’un approvisionnement abondant est incompatible avec le renchérissement<br />

<strong>de</strong>s prix, non pas seulement par rapport à l’argent, mais par rapport à toutes<br />

les autres choses.<br />

Le prix naturel <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nrées, d‘après lequel se règle leur prix courant, dépend , en <strong>de</strong>rnière<br />

analyse, <strong>de</strong> la facilité <strong>de</strong> la production ; mais la quantité produite n’est pas proportionnée à<br />

c<strong>et</strong>te facilité. Quoique les terres qui sont actuellement mises en culture soient très-inférieures<br />

à celles qui ont été cultivées il y a <strong>de</strong>s siècles, <strong>et</strong> que par conséquent la production soit<br />

<strong>de</strong>venue plus difficile, qui pourrait cependant douter que la quantité actuelle <strong>de</strong>s produits ne<br />

surpasse <strong>de</strong> beaucoup celle du temps passé ? Non - seulement le haut prix est compatible<br />

avec l’augmentation <strong>de</strong> l’approvisionnement, mais l’un va rarement sans l’autre. Si donc, par<br />

suite <strong>de</strong> l’impôt ou par la difficulté <strong>de</strong> la production, le prix <strong>de</strong>s subsistances monte, sans que<br />

la quantité en soit diminuée, les salaires du travail en argent monteront ; car, comme le dit M.<br />

Buchanan, "les salaires du travail ne consistent pas dans l’argent, mais dans les choses que<br />

c<strong>et</strong> argent peut ach<strong>et</strong>er, c’est-à-dire, dans les subsistances <strong>et</strong> autres choses nécessaires ; <strong>et</strong> la<br />

part accordée au travailleur, sur le fonds commun, sera toujours proportionnée à l’approvisionnement<br />

1 ."<br />

d’un grand peuple, par la main d’un grand ministre, qui a enlevé près <strong>de</strong> douze cents articles aux tyrannies<br />

du fisc, elles ont pénétré dans les intelligences les plus avancées <strong>de</strong> notre pays, <strong>et</strong> pénétreront bientôt dans<br />

notre co<strong>de</strong>, grâce à la plume incisive <strong>et</strong> humoristique <strong>de</strong> M. Bastiat, grâce à la parole tantôt brillante, tantôt<br />

grave, tantôt mordante <strong>de</strong> MM. d’Harcourt, Blanqui, Faucher, Dunoyer, Chevalier, Wolowski, <strong>et</strong>c., grâce<br />

surtout au plus grand <strong>de</strong> tous les maîtres : l’expérience. Il s’est trouvé <strong>de</strong> plus que, pour leur début, ces<br />

doctrines <strong>de</strong> liberté ont préservé l’Europe d’une dis<strong>et</strong>te effrayante, <strong>et</strong> <strong>de</strong> secousses épouvantables. Elles ont<br />

payé leur bienvenue dans ce mon<strong>de</strong> en sauvant <strong>de</strong>s milliers <strong>de</strong> malheureux dont nous entendions déjà le râle<br />

en Irlan<strong>de</strong>, en Angl<strong>et</strong>erre, <strong>et</strong> chez nous-mêmes. Qu’en dit M. Buchanan ? A. F.<br />

1 M. Buchanan, d‘Édimbourg, le <strong>de</strong>rnier éditeur <strong>de</strong> Smith, <strong>et</strong> l’un <strong>de</strong> ses plus dignes interprètes, me paraît<br />

avoir ici raison contre M. Ricardo. Il établit que rar<strong>et</strong>é <strong>et</strong> cherté sont une seule <strong>et</strong> même chose ; je le pense<br />

comme lui. Rar<strong>et</strong>é, en matière <strong>de</strong> valeurs, ne se prend pas, ne peut pas se prendre dans un sens absolu, mais<br />

dans un sens relatif à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>. Ainsi, quoique l’Angl<strong>et</strong>erre produise plus <strong>de</strong> grains au dix-neuvième<br />

siècle que dans aucun <strong>de</strong>s siècles qui ont précédé, je dis que le blé abon<strong>de</strong> moins en Angl<strong>et</strong>erre qu’il ne<br />

faisait, <strong>et</strong> que sa quantité n’a pas augmenté autant que le nombre <strong>de</strong> ses consommateurs ; car, d‘après tous<br />

les relevés statistiques que j’ai pu consulter, jusqu’à la première année <strong>de</strong> ce siècle, l’Angl<strong>et</strong>erre, année<br />

commune, a constamment exporté du blé, <strong>et</strong> <strong>de</strong>puis lors elle en a constamment importé. J’en juge encore sur<br />

la législation actuelle <strong>de</strong> ce pays, où les douanes sont armées contre l’importation du blé *, <strong>et</strong> où l’exportation<br />

est libre, assuré que I’on est qu’on n’exportera pas du grain d‘un pays où il manque constamment, <strong>et</strong>

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