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Des principes de l'économie politique et de l'impôt - Unilibrary

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David Ricardo (1817), <strong>Des</strong> <strong>principes</strong> <strong>de</strong> l’économie <strong>politique</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’impôt (trad. française, 1847) 127<br />

"Un impôt territorial (dit Adam Smith) qui est établi comme celui <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong>-<br />

Br<strong>et</strong>agne, d’après un cens fixe <strong>et</strong> invariable, a bien pu être égal pour tous à l’époque<br />

<strong>de</strong> son premier établissement ; mais il <strong>de</strong>vient nécessairement inégal dans la suite <strong>de</strong>s<br />

temps, en raison <strong>de</strong> l’amélioration ou du dépérissement <strong>de</strong> la culture dans les<br />

différentes parties du pays. En Angl<strong>et</strong>erre, l‘évaluation d’après laquelle a été faite<br />

l’assi<strong>et</strong>te <strong>de</strong> l’impôt foncier sur les différents comtés <strong>et</strong> paroisses , par l’acte <strong>de</strong> la<br />

quatrième année <strong>de</strong> Guillaume <strong>et</strong> Marie, a été fort inégale, même à l’époque <strong>de</strong> son<br />

premier établissement. A c<strong>et</strong> égard donc, c<strong>et</strong> impôt choque la première <strong>de</strong>s quatre<br />

règles exposées ci-<strong>de</strong>ssus : il est parfaitement conforme aux trois autres; il est on ne<br />

peut plus fixe. L’époque du paiement <strong>de</strong> l‘impôt étant la même que celle du paiement<br />

<strong>de</strong>s rentes, est aussi commo<strong>de</strong> qu’elle peut l’être pour le contribuable, Quoique le<br />

propriétaire soit dans tous les cas le vrai contribuable, l’impôt est, pour l’ordinaire,<br />

avancé par le tenancier, auquel le propriétaire est obligé d'en tenir compte dans le<br />

paiement <strong>de</strong> la rente."<br />

Si le fermier rej<strong>et</strong>te l’impôt, non sur le propriétaire, mais sur le consommateur, alors<br />

l’impôt, s’il n’a pas été inégal dès son origine, ne pourra plus 1’être ; car le prix <strong>de</strong>s produits<br />

ayant été tout d’un coup élevé dans la proportion <strong>de</strong> l’impôt, ne variera plus dans la suite par<br />

c<strong>et</strong>te cause. C<strong>et</strong> impôt pourra mécontenter par son inégalité, <strong>et</strong> j’ai déjà montré qu’il produisait<br />

c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> ; car il est contraire à la quatrième <strong>de</strong>s maximes énoncées ci-<strong>de</strong>ssus ; mais il ne<br />

l'est point à la première. Il peut enlever au public plus qu’il ne rapporte au trésor <strong>de</strong> l’État;<br />

mais il ne pèsera inégalement sur aucune classe particulière <strong>de</strong> contribuables.<br />

M. Say me parait avoir mal saisi la nature <strong>et</strong> les eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> l’impôt foncier en Angl<strong>et</strong>erre<br />

dans le passage suivant :<br />

"Plusieurs écrivains attribuent à c<strong>et</strong>te fixité d’évaluation la haute prospérité où<br />

l’agriculture est portée en Angl<strong>et</strong>erre. Qu’elle y ait beaucoup contribué, c‘est ce dont<br />

il n’est pas permis <strong>de</strong> douter ; mais que dirait-on si le gouvernement, s’adressant à un<br />

p<strong>et</strong>it négociant, lui tenait ce langage : Vous faites, avec <strong>de</strong> faibles capitaux, un commerce<br />

borné, <strong>et</strong> votre contribution directe est en conséquence peu <strong>de</strong> chose.<br />

Empruntez <strong>et</strong> accumulez <strong>de</strong>s capitaux, éten<strong>de</strong>z votre commerce, <strong>et</strong> qu'il vous procure<br />

d‘immenses profits : vous ne paierez toujours que la même contribution ; bien plus,<br />

quand vos héritiers succé<strong>de</strong>ront a vos profits, <strong>et</strong> les auront augmentés, on ne les<br />

évaluera que comme ils furent évalués pour vous, <strong>et</strong> vos successeurs ne supporteront<br />

pas une plus forte part <strong>de</strong>s charges publiques.<br />

Sans doute ce serait un grand encouragement donné aux manufactures <strong>et</strong> au<br />

commerce ; mais serait-il équitable ? Leur progrès ne pourrait-il avoir lieu qu’à ce<br />

prix ? En Angl<strong>et</strong>erre même, l’industrie manufacturière <strong>et</strong> commerciale n’a-t-elle pas,<br />

<strong>de</strong>puis la même époque, fait <strong>de</strong>s pas plus rapi<strong>de</strong>s encore, sans jouir <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te injuste<br />

faveur ?<br />

Un propriétaire, par ses soins, son économie, son intelligence, augmente son<br />

revenu annuel <strong>de</strong> 5,000 fr. Si l‘État lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> un cinquième <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te augmentation<br />

<strong>de</strong> revenu, ne lui reste-t-il pas 4,000 fr. d‘augmentation pour lui servir d’encouragement<br />

?"<br />

Si l’on suivait l’idée <strong>de</strong> M. Say, <strong>et</strong> que l’État réclamât du fermier le cinquième <strong>de</strong> son<br />

revenu augmenté, c<strong>et</strong>te contribution serait injuste ; elle entamerait les profits du fermier sans<br />

affecter les profits <strong>de</strong>s autres branches d’industrie. Toutes les terres seraient également

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