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Des principes de l'économie politique et de l'impôt - Unilibrary

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David Ricardo (1817), <strong>Des</strong> <strong>principes</strong> <strong>de</strong> l’économie <strong>politique</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’impôt (trad. française, 1847) 142<br />

onzième du revenu, <strong>et</strong> qui, dans le second est d’un dixième, l’argent ayant dans les <strong>de</strong>ux cas<br />

une valeur différente.<br />

Mais quoique le numéraire ne soit pas imposé, <strong>et</strong> que sa valeur ne change point, toutes les<br />

<strong>de</strong>nrées hausseront <strong>de</strong> prix, mais dans <strong>de</strong>s proportions différentes ; elles ne conserveront plus<br />

après l’impôt, les unes par rapport aux autres, la même valeur quelles avaient auparavant.<br />

Dans une partie antérieure <strong>de</strong> c<strong>et</strong> ouvrage, nous avons examiné les eff<strong>et</strong>s du partage du<br />

capital en capital fixe <strong>et</strong> en capital circulant, ou plutôt en capital durable <strong>et</strong> en capital périssable,<br />

sur le prix <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nrées. Nous avons fait voir que <strong>de</strong>ux manufacturiers pouvaient employer<br />

précisément un capital pareil, en r<strong>et</strong>irer <strong>de</strong>s profits égaux, <strong>et</strong> cependant vendre les<br />

produits <strong>de</strong> leur industrie pour <strong>de</strong>s sommes d‘argent très-différentes, selon que leurs capitaux<br />

seraient consommés <strong>et</strong> reproduits plus ou moins rapi<strong>de</strong>ment. L’un pourrait vendre ses<br />

marchandises 4,000 l., <strong>et</strong> l’autre 10,000 l., chacun employant peut-être un capital <strong>de</strong> 10,000<br />

l., dont l'un comme l’autre r<strong>et</strong>irerait 20 pour cent <strong>de</strong> profit, ou 2,000 1. La capital <strong>de</strong> l‘un peut<br />

se composer, par exemple, <strong>de</strong> 2,000 1. <strong>de</strong> capital circulant qui doit se reproduire, <strong>et</strong> en 8,000<br />

1. <strong>de</strong> capital fixe, en bâtiments <strong>et</strong> en machines ; le capital <strong>de</strong> l’autre, au contraire, pourrait se<br />

composer <strong>de</strong> 8,000 1. <strong>de</strong> capital circulant, <strong>et</strong> <strong>de</strong> 2,000 1. seulement <strong>de</strong> capital fixe en<br />

machines <strong>et</strong> en bâtiments.<br />

Maintenant, supposons que chacun <strong>de</strong>s ces manufacturiers soit imposé à 10 pour cent <strong>de</strong><br />

sou revenu, ou à 200 1. L‘un, pour r<strong>et</strong>irer <strong>de</strong> son capital les profits ordinaires que rapportent<br />

les autres commerces, doit élever ses marchandises <strong>de</strong> 10,000 1. à 10,200 1.; <strong>et</strong> l'autre sera<br />

forcé d‘élever le prix <strong>de</strong>s siennes <strong>de</strong> 4,000 1. à 4,200 1. Avant l’impôt, les marchandises<br />

vendues par l'un <strong>de</strong> ces manufacturiers avaient une valeur plus forte <strong>de</strong>ux fois <strong>et</strong> <strong>de</strong>mie que<br />

celle <strong>de</strong> l’autre : après l’impôt, elles vaudront 2.42 fois davantage ; une espèce <strong>de</strong> marchandise<br />

aura haussé <strong>de</strong> 2 pour cent, <strong>et</strong> l’autre <strong>de</strong> 5 pour cent. Par conséquent, un impôt sur le<br />

revenu, tant que l’argent ne change point <strong>de</strong> valeur, doit changer la valeur <strong>et</strong> le prix relatif <strong>de</strong>s<br />

marchandises.<br />

Cela serait encore vrai si l’impôt, au lieu d’être assis sur les profits, était prélevé sur les<br />

marchandises elles-mêmes. Pourvu que les marchandises soient imposées à proportion <strong>de</strong> la<br />

valeur du capital employé à leur production, elles hausseront également, quelle qu’en puisse<br />

être la valeur, <strong>et</strong> par conséquent elles ne conserveront plus la même proportion qu’auparavant.<br />

Une <strong>de</strong>nrée qui aurait haussé <strong>de</strong> 10,000 1. à. 11,000 1., ne conserverait pas le même<br />

rapport avec une autre qui aurait haussé <strong>de</strong> 2,000 1. à 3,000 1. Si, dans <strong>de</strong> pareilles circonstances,<br />

le numéraire haussait <strong>de</strong> valeur, <strong>de</strong> quelque cause que cela pût provenir, c<strong>et</strong>te hausse<br />

n’affecterait pas le prix <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nrées dans la même proportion. La même cause qui pourrait<br />

faire tomber le prix d‘une <strong>de</strong>nrée <strong>de</strong> 10,200 1. à 10,000 1. ou moins <strong>de</strong> 2 pour cent, ferait<br />

baisser l’autre <strong>de</strong> 4,200 1. à 4,000 l., ou <strong>de</strong> 4 _ pour cent. Si elles baissaient dans <strong>de</strong>s proportions<br />

autres que celles-ci, les profits ne se trouveraient plus égaux ; car, pour les rendre<br />

tels, il faudrait que, quand le prix <strong>de</strong> la première <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>nrées serait <strong>de</strong> 10,000 l., celui <strong>de</strong> la<br />

secon<strong>de</strong> fût <strong>de</strong> 4,000 l.; <strong>et</strong> que, quand le prix <strong>de</strong> la première serait <strong>de</strong> 10,200 l., le prix <strong>de</strong><br />

l’autre fût <strong>de</strong> 4,200 1.

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