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Des principes de l'économie politique et de l'impôt - Unilibrary

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David Ricardo (1817), <strong>Des</strong> <strong>principes</strong> <strong>de</strong> l’économie <strong>politique</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’impôt (trad. française, 1847) 125<br />

quelles <strong>de</strong>s capitaux pareils sont employés, rapporteront <strong>de</strong>s quantités très-différentes <strong>de</strong><br />

produits bruts. Si la terre, qui, au moyen d‘un capital donné, rapporte mille quarters <strong>de</strong> blé,<br />

est imposée à 100 l., le blé haussera <strong>de</strong> 2 sch. par quarter, pour que le fermier puisse être<br />

in<strong>de</strong>mnisé <strong>de</strong> l’impôt. Mais en employant le même capital sur une terre <strong>de</strong> meilleure qualité,<br />

on peut recueillir <strong>de</strong>ux mille quarters <strong>de</strong> blé, qui, à 2 sch. d'augmentation par quarter, donneront<br />

200 l., <strong>et</strong> cependant, <strong>l'impôt</strong> étant assis d'une manière égale sur l'une comme sur l’autre<br />

<strong>de</strong> ces terres, sera <strong>de</strong> 100 1. pour la terre fertile <strong>de</strong> même que pour la terre ingrate. Par<br />

conséquent le consommateur <strong>de</strong> blé aura non-seulement à contribuer pour les dépenses <strong>de</strong><br />

l’État, mais il paiera encore au cultivateur du meilleur <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux terrains, pendant le temps<br />

<strong>de</strong> son bail, 100 sch. qui viendront ensuite s’ajouter à la rente du propriétaire.<br />

Un impôt <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te nature est donc en opposition avec la quatrième maxime d‘Adam<br />

Smith ; car il tirerait <strong>de</strong> la poche du peuple une valeur plus forte que celle qui entrerait dans<br />

les coffres <strong>de</strong> l’État. La taille, en France, avant la révolution, était un impôt <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te espèce ;<br />

il n’y avait <strong>de</strong> terres imposées que celles <strong>de</strong>s roturiers. Le prix <strong>de</strong>s produits du sol haussa<br />

dans la proportion <strong>de</strong> l’impôt, <strong>et</strong> par conséquent, ceux dont les terres n’étaient pas taillées y<br />

gagnèrent une augmentation <strong>de</strong> rentes.<br />

L’impôt sur les produits immédiats du sol, ainsi que la dîme, n’ont point un semblable<br />

inconvénient. Ils augmentent, à la vérité, le prix <strong>de</strong>s produits du sol ; mais il n’est perçu sur<br />

chaque espèce <strong>de</strong> terrain qu’une contribution proportionnée à ses produits actuels, <strong>et</strong> non une<br />

contribution calculée sur le produit du terrain le moins productif.<br />

Le point <strong>de</strong> vue particulier sous lequel Adam Smith a considéré le loyer <strong>de</strong> la terre lui fit<br />

dire que tout impôt territorial assis sur la terre même, - sous forme d‘impôt foncier, ou <strong>de</strong><br />

dîme -, perçu sur les produits <strong>de</strong> la terre, ou prélevé sur les profits du fermier, était toujours<br />

payé par le propriétaire foncier, qui était dans tous ces cas le seul contribuable, quoique<br />

l’impôt fût nominalement avancé par le fermier. C<strong>et</strong>te opinion vient <strong>de</strong> ce que Smith n'a pas<br />

fait attention que, dans tous pays, il y a <strong>de</strong>s capitaux considérables employés sur <strong>de</strong>s terres<br />

qui ne paient pas <strong>de</strong> rente. "<strong>Des</strong> impôts, dit-il, sur le produit <strong>de</strong> la terre sont, dans la réalité,<br />

<strong>de</strong>s impôts sur les fermages, <strong>et</strong> quoique l’avance en soit primitivement faite par le fermier, ils<br />

sont toujours définitivement supportés par le propriétaire. Quand il y a une certaine portion<br />

du produit à réserver pour l’impôt, le fermier calcule le plus juste qu’il peut le faire à combien<br />

pourra se monter, une année dans l’autre, la valeur <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te portion, <strong>et</strong> il fait une réduction<br />

proportionnée dans la rente qu’il consent <strong>de</strong> payer au propriétaire. Il n’y a pas un fermier<br />

qui ne calcule par avance à combien pourra se monter, une année dans l’autre, la dîme<br />

ecclésiastique qui est un impôt foncier <strong>de</strong> ce genre."<br />

Il est très-certain que le fermier calcule d‘avance les frais <strong>de</strong> toute espèce qu’il aura à<br />

supporter, lorsqu’il convient avec son propriétaire du prix qu’il doit lui payer pour sa rente, <strong>et</strong><br />

si ce qu’il est obligé <strong>de</strong> payer pour la dîme ecclésiastique ou pour l’impôt sur le produit <strong>de</strong><br />

terre, ne se trouvait pas compensé par l‘augmentation <strong>de</strong> la valeur relative du produit <strong>de</strong> sa<br />

ferme, il aurait sans doute déduit le montant <strong>de</strong> ces charges du prix du loyer. Or, voilà précisément<br />

le point en discussion, <strong>et</strong> la question est <strong>de</strong> savoir si le fermier déduira éventuellement<br />

toutes ces charges du montant <strong>de</strong> la rente, ou bien s’il en sera in<strong>de</strong>mnisé par le plus haut prix

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