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Des principes de l'économie politique et de l'impôt - Unilibrary

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David Ricardo (1817), <strong>Des</strong> <strong>principes</strong> <strong>de</strong> l’économie <strong>politique</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’impôt (trad. française, 1847) 134<br />

une richesse transmise. Le roi d'Espagne <strong>et</strong> les propriétaires <strong>de</strong>s mines que l'on continuerait à<br />

exploiter, recevraient à la fois, non-seulement tout le produit du capital déplacé, mais encore<br />

tout ce que les autres propriétaires auraient perdu.<br />

Supposons que les mines <strong>de</strong> la première, <strong>de</strong>uxième <strong>et</strong> troisième qualité soient exploitées,<br />

<strong>et</strong> rapportent respectivement cent, quatre-vingts <strong>et</strong> soixante-dix livres d'or ; <strong>et</strong> que par conséquent<br />

le loyer du n° 1 soit <strong>de</strong> trente livres, <strong>et</strong> celui du n° 2 <strong>de</strong> dix livres. Supposons maintenant<br />

que <strong>l'impôt</strong> établi soit <strong>de</strong> soixante-dix livres par an sur chaque mine exploitée, <strong>et</strong> par<br />

conséquent que le n° 1 puisse seul continuer à être exploité ; il est clair que dès c<strong>et</strong> instant<br />

tout loyer <strong>de</strong>s mines cesserait. Avant <strong>l'impôt</strong>, le n° 1 payait trente livres, sur cent, <strong>de</strong> loyer, <strong>et</strong><br />

l'exploiteur <strong>de</strong> la mine gardait soixante-dix livres, somme égale au produit <strong>de</strong> la mine la<br />

moins productive. La valeur <strong>de</strong> ce qui reste au propriétaire <strong>de</strong> la mine n° 1 doit donc être la<br />

même que par le passé, sans quoi il ne r<strong>et</strong>irerait pas <strong>de</strong> son capital les profits ordinaires. Il<br />

faut donc qu'après avoir payé soixante-dix livres pour <strong>l'impôt</strong> sur les cent livres, la valeur <strong>de</strong>s<br />

trente livres qui lui restent soit la même que celle <strong>de</strong>s soixante-dix l'était auparavant, <strong>et</strong> par<br />

conséquent que la valeur totale <strong>de</strong> cent livres <strong>de</strong>vienne égale à celle que <strong>de</strong>ux cent trente-trois<br />

livres avaient par le passé. La valeur pourrait être au-<strong>de</strong>ssus, mais elle ne saurait être au<strong>de</strong>ssous,<br />

sans quoi c<strong>et</strong>te mine même cesserait d'être exploitée. Comme c'est une <strong>de</strong>nrée monopolisée,<br />

elle pourrait monter au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> sa valeur naturelle, <strong>et</strong> payer alors un loyer égal à ce<br />

surplus ; mais si la valeur était au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> ce que nous avons supposé, aucun capital ne<br />

serait employé à l'exploitation <strong>de</strong> la mine.<br />

En employant donc le tiers <strong>de</strong> la main-d'œuvre <strong>et</strong> le tiers du capital, l'Espagne obtiendrait<br />

<strong>de</strong> ses mines, en r<strong>et</strong>our, assez d'or pour avoir en échange la même, ou à peu près la même<br />

quantité <strong>de</strong> marchandises qu'elle obtenait auparavant. L'Espagne se serait enrichie <strong>de</strong> tout le<br />

produit <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux tiers du capital dégagé <strong>de</strong>s mines. Si la valeur <strong>de</strong>s cent livres d‘or <strong>de</strong>venait<br />

égale à celle <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux cent cinquante tirées auparavant, la part du roi d’Espagne, ou soixantedix<br />

livres, équivaudrait à la valeur qu’avaient autrefois cent soixante-quinze livres. Il n’y<br />

aurait qu’une p<strong>et</strong>ite partie <strong>de</strong> l’impôt royal qui frapperait les suj<strong>et</strong>s du roi, la plus gran<strong>de</strong><br />

partie étant obtenue par une meilleure distribution <strong>de</strong>s capitaux.<br />

Voici quel serait le compte courant <strong>de</strong> l’Espagne :

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