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Des principes de l'économie politique et de l'impôt - Unilibrary

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David Ricardo (1817), <strong>Des</strong> <strong>principes</strong> <strong>de</strong> l’économie <strong>politique</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’impôt (trad. française, 1847) 152<br />

Quant au second point, qui est <strong>de</strong> savoir si un impôt sur les salaires du travail doit faire<br />

monter le prix <strong>de</strong> la main-d’œuvre, M. Buchanan dit : "Après que le travailleur a reçu la<br />

récompense équitable <strong>de</strong> son travail que peut-il avoir à réclamer <strong>de</strong> celui qui l’emploie, en<br />

raison <strong>de</strong>s impôts qu’il est ensuite forcé <strong>de</strong> payer ? Il n’y a pas <strong>de</strong> loi ni <strong>de</strong> principe social qui<br />

puisse l’y autoriser. Une fois que le travailleur a reçu son salaire, c’est à lui à le gar<strong>de</strong>r, <strong>et</strong> il<br />

doit, selon ses facultés, supporter le far<strong>de</strong>au <strong>de</strong> toutes les charges auxquelles il pourra ensuite<br />

être assuj<strong>et</strong>ti ; car il est évi<strong>de</strong>nt qu’il n’a aucun moyen <strong>de</strong> forcer ceux qui lui ont déjà payé le<br />

juste prix <strong>de</strong> son ouvrage, à lui rembourser ses impôts."<br />

M. Buchanan a transcrit, en l’approuvant beaucoup, un excellent passage <strong>de</strong> l’ouvrage <strong>de</strong><br />

M. Malthus sur la population, lequel, selon moi, détruit complètement son objection :<br />

"Le prix du travail, quand rien ne l’empêche <strong>de</strong> gagner son niveau, est un<br />

baromètre <strong>politique</strong> <strong>de</strong> la plus haute importance, qui marque le rapport entre l’offre<br />

<strong>et</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>s subsistances, entre la quantité à consommer <strong>et</strong> le nombre <strong>de</strong>s<br />

consommateurs ; <strong>et</strong> son terme moyen, abstraction faite <strong>de</strong>s circonstances acci<strong>de</strong>ntelles,<br />

marque encore clairement les besoins <strong>de</strong> la société, par rapport à la population.<br />

Quel que soit le nombre d’enfants, par ménage, nécessaire pour conserver la<br />

population actuelle telle qu’elle est, le prix du travail sera justement suffisant pour<br />

fournir à l’entr<strong>et</strong>ien <strong>de</strong> ce nombre, <strong>et</strong> il sera au-<strong>de</strong>ssus ou au-<strong>de</strong>ssous, selon l’état <strong>de</strong>s<br />

fonds réels <strong>de</strong>stinés à l’entr<strong>et</strong>ien <strong>de</strong>s travailleurs, soit que leur nombre se trouve<br />

stationnaire, soit qu’il aille en croissant ou en décroissant. Au lieu donc <strong>de</strong> le considérer<br />

sous ce point <strong>de</strong> vue, nous le regardons comme quelque chose que l’on peut<br />

élever ou baisser à volonté, quelque chose qui dépend principalement <strong>de</strong>s juges <strong>de</strong><br />

paix du royaume. Lorsque la hausse du prix <strong>de</strong>s subsistances marque déjà. que la<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong> est trop forte par rapport à l’offre, on élève le prix du travail pour placer le<br />

travailleur dans la même position qu’auparavant ; c’est-à-dire, que nous augmentons<br />

la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, <strong>et</strong> nous sommes alors fort surpris <strong>de</strong> voir que le prix <strong>de</strong>s subsistances<br />

<strong>de</strong> la tribune anglaise ou pugilat <strong>de</strong>s huslings, c<strong>et</strong>te réforme qui a détruit l'inique rançon payée par la<br />

chaumière au palais, par le prolétaire à l’aristocrate, me semble, en eff<strong>et</strong>, le plus grand triomphe, que la<br />

science, incarnée dans quelques hommes, ait remporté au profit du genre humain. Sans doute, ce n’est pas au<br />

moyen <strong>de</strong> quelques articles votés dans l’enthousiasme d’une cause sainte, que l’on peut prévenir à jamais le<br />

r<strong>et</strong>our <strong>de</strong>s dis<strong>et</strong>tes, <strong>de</strong>s souffrances manufacturières, <strong>de</strong>s diminutions <strong>de</strong> salaires. Décréter une abondance<br />

perpétuelle, serait renouveler le miracle <strong>de</strong>s noces <strong>de</strong> Cana, ou <strong>de</strong> la multiplication <strong>de</strong>s pains, <strong>et</strong> nous ne<br />

croyons pas même que les protectionnistes s’en chargent, eux qui multiplient si facilement, cependant, le<br />

nombre <strong>de</strong>s ouvriers employés dans les forges, les houillières ; eux surtout, qui ont fait ce miracle étonnant<br />

<strong>de</strong> faire croire à 35 millions d'hommes que ce qui les ruine les enrichit. Il serait donc absur<strong>de</strong> <strong>de</strong> rendre les<br />

institutions humaines, responsables <strong>de</strong>s caprices <strong>de</strong> l’atmosphère, <strong>et</strong> <strong>de</strong>s calamités qui s’opposent à leur<br />

bienfaisante influence. Qu’est-ce en eff<strong>et</strong> que la famine, si ce n’est le rétablissement virtuel <strong>de</strong>s vieilles lois<br />

sur les céréales par la main du hasard ? - je ne veux pas dire <strong>de</strong> la Provi<strong>de</strong>nce. Les forces humaines ne<br />

peuvent rien contre ces brutalité du sort. Je me trompe elles pourraient en alléger le poids en les répartissant<br />

sur le mon<strong>de</strong> entier, <strong>et</strong> en appelant au secours <strong>de</strong>s provinces désolées, celles dont les moissons ont été<br />

respectées : elles peuvent préparer les approvisionnements, en abaisser le prix par l’extension <strong>de</strong>s marches,<br />

<strong>et</strong> la régularité <strong>de</strong>s opérations commerciales : elles peuvent faire, enfin, ce qu’elles ont fait <strong>et</strong> font encore<br />

pour l’Irlan<strong>de</strong>, qui se fut éteinte sans elles dans le blasphème, le sang <strong>et</strong> la faim. N’avons-nous pas été nous<br />

mêmes <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r un conseil aux vieux maîtres, aux Turgot, <strong>et</strong> aux Smith, à l’approche <strong>de</strong> la crise, comme<br />

c<strong>et</strong>te Rome altière, qui implorait, aux jours du danger, l’appui <strong>de</strong> ses grands hommes exilés. En voilà bien<br />

assez pour porter haut la mémoire <strong>de</strong>s Cob<strong>de</strong>n, <strong>de</strong>s Bright, <strong>de</strong>s Wilson, <strong>de</strong>s Villiers, <strong>et</strong> la venger <strong>de</strong>s tristes <strong>et</strong><br />

mensongères attaques, dont on voudrait la ternir sous prétexte <strong>de</strong> féodalité industrielle, d’oppression <strong>de</strong><br />

l’ouvrier, <strong>et</strong>c., - toutes choses que la liberté du commerce est appelée à balayer progressivement. A. F.

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