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Des principes de l'économie politique et de l'impôt - Unilibrary

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David Ricardo (1817), <strong>Des</strong> <strong>principes</strong> <strong>de</strong> l’économie <strong>politique</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’impôt (trad. française, 1847) 163<br />

payiez <strong>de</strong> plus, pour l’impôt sur le sel, sur le savon <strong>et</strong> sur les chan<strong>de</strong>lles que<br />

consomment ces ouvriers pendant le temps qu’ils emploient à travailler pour vous, <strong>et</strong><br />

puis encore pour l’impôt sur le cuir qu’usent le faiseur <strong>de</strong> sel, le faiseur <strong>de</strong> savon <strong>et</strong><br />

le faiseur <strong>de</strong> chan<strong>de</strong>lles, pendant qu’ils travaillent pour ces mêmes ouvriers. »<br />

Cependant, comme e docteur Smith ne prétend pas que le tanneur, le faiseur <strong>de</strong> sel ou le<br />

fabricant <strong>de</strong> chan<strong>de</strong>lles, tirent l’un ou l’autre aucun avantage <strong>de</strong> l’impôt sur le cuir, le sel, le<br />

savon ou les chan<strong>de</strong>lles, <strong>et</strong> comme il est certain que le gouvernement ne reçoit jamais que le<br />

montant <strong>de</strong> l’impôt assis, il est impossible <strong>de</strong> concevoir comment il en pourra être payé<br />

davantage par le peuple, quelle que soit la classe sur laquelle l’impôt puisse porter. Les riches<br />

consommateurs pourront payer <strong>et</strong> paieront en eff<strong>et</strong> pour le consommateur pauvre, mais<br />

ils ne paieront rien au <strong>de</strong>là du montant <strong>de</strong> l’impôt, <strong>et</strong> il n’est pas dans la nature <strong>de</strong>s choses<br />

que « l’impôt soit répété <strong>et</strong> accumulé quatre ou cinq fois. »<br />

Un système d’impôt peut être vicieux, parce qu’il enlève au peuple une somme plus forte<br />

que celle qu’il fait entrer dans les coffres <strong>de</strong> l’État, - une partie <strong>de</strong> c<strong>et</strong> impôt pouvant, en<br />

raison <strong>de</strong> son eff<strong>et</strong> sur les prix, être reçue par les personnes qui profitent du mo<strong>de</strong> particulier<br />

<strong>de</strong> perception. De tels impôts sont funestes, <strong>et</strong> l’on ne <strong>de</strong>vrait pas les encourager ; car on<br />

peut poser en principe que toutes les lois que l’action d’un impôt est équitable, l’impôt est<br />

conforme à la première <strong>de</strong>s maximes du docteur Smith, <strong>et</strong> ôte au peuple le moins possible au<br />

<strong>de</strong>là <strong>de</strong> ce qu’il rapporte au trésor public. M. Say dit :<br />

« D’autres enfin apportent <strong>de</strong>s plans <strong>de</strong> finance, <strong>et</strong> proposent <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong><br />

remplir les coffres du prince sans charger les suj<strong>et</strong>s ; mais à moins qu’un plan <strong>de</strong><br />

finance ne soit un obj<strong>et</strong> d’entreprise industrielle, il ne peut donner au gouvernement<br />

que ce qu’il ôte au particulier, ou ce qu’il ôte au gouvernement sous une autre forme.<br />

On ne fait jamais, d‘un coup <strong>de</strong> bagu<strong>et</strong>te, quelque chose <strong>de</strong> rien. De quelque<br />

déguisement qu’on enveloppe une opération, quelque détour qu’on fasse prendre aux<br />

valeurs, quelque métamorphose qu’on leur fasse subir, on n’a une valeur qu’en la<br />

créant ou en la prenant. Le meilleur <strong>de</strong> tous les plans <strong>de</strong> finance est <strong>de</strong> dépenser peu,<br />

<strong>et</strong> le meilleur <strong>de</strong> tous les impôts est le plus p<strong>et</strong>it. » Traité d’Écon. polit,, Édit.<br />

Guillaumin, livr. III, chap. 8.<br />

Le docteur Smith soutient, dans tout le cours <strong>de</strong> son ouvrage, <strong>et</strong> je crois, avec raison, que<br />

les classes ouvrières ne sauraient contribuer aux besoins <strong>de</strong> l’État. Un impôt sur les choses <strong>de</strong><br />

première nécessité, ou sur les salaires, doit par conséquent être reporté <strong>de</strong>s pauvres sur les<br />

riches. Si donc le docteur Smith a voulu dire que certains impôts sont quelquefois répétés<br />

dans le prix <strong>de</strong> certaines marchandises, <strong>et</strong> accumulés quatre ou cinq fois, uniquement dans le<br />

but <strong>de</strong> reporter l’impôt du pauvre au riche, cela ne les rend pas dignes <strong>de</strong> censure.<br />

Supposons que l’impôt équitable d‘un riche consommateur soit <strong>de</strong> 100 livres, <strong>et</strong> qu’il le<br />

paie directement, l’impôt étant assis sur le revenu, sur le vin ou sur tout autre obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> luxe,<br />

ce contribuable ne perdra rien si, par un impôt sur les choses <strong>de</strong> nécessité, il n’était tenu <strong>de</strong><br />

payer que 25 liv. pour ce que lui <strong>et</strong> sa famille consomment en obj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> première nécessité, <strong>et</strong><br />

qu’on lui fit répéter c<strong>et</strong> impôt trois fois dans le renchérissement <strong>de</strong>s autres <strong>de</strong>nrées, renché-

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