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Des principes de l'économie politique et de l'impôt - Unilibrary

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David Ricardo (1817), <strong>Des</strong> <strong>principes</strong> <strong>de</strong> l’économie <strong>politique</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’impôt (trad. française, 1847) 117<br />

<strong>de</strong>vient invariable comme <strong>l'impôt</strong>. A une époque <strong>de</strong> déca<strong>de</strong>nce ou <strong>de</strong> progrès pour l'agriculture,<br />

alors que les produits agricoles baisseront <strong>de</strong> valeur par rapport aux autres machines,<br />

la dîme sera moins lour<strong>de</strong> qu'un impôt permanent en monnaie ; car, si le prix du blé baissait<br />

<strong>de</strong> 4 l. à 3 l., <strong>l'impôt</strong> <strong>de</strong>vrait baisser <strong>de</strong> huit à six schellings. Dans un état progressif <strong>de</strong> civilisation,<br />

mais dans lequel, cependant, il ne s'opérerait aucun grand perfectionnement en<br />

agriculture, le prix du blé montera, <strong>et</strong> alors la dîme <strong>de</strong>viendra un impôt plus lourd que l’impôt<br />

permanent en monnaie. Si le blé venait à hausser <strong>de</strong> 4 1. à 5 l., la dîme sur la même terre<br />

s’élèverait <strong>de</strong> huit à dix schellings.<br />

Ni la dîme, ni un impôt en monnaie ne changeraient rien à la rente en argent du propriétaire,<br />

<strong>et</strong> ces <strong>de</strong>ux impôts auraient un eff<strong>et</strong> sensible sir les rentes en nature. Nous avons déjà<br />

vu comment un impôt en monnaie affectait les rentes en blé : un eff<strong>et</strong> pareil serait évi<strong>de</strong>mment<br />

le résultat <strong>de</strong> la dîme, si les terres n os l, 2 <strong>et</strong> 3 produisaient respectivement cent quatrevingts,<br />

cent soixante-dix <strong>et</strong> cent soixante quarters <strong>de</strong> blé, la rente du n° 1 pourrait être <strong>de</strong><br />

vingt quarters, <strong>et</strong> celle du n° 2 <strong>de</strong> dix ; mais une fois la dîme prélevée, ils ne conserveraient<br />

plus ce même rapport entre eux : car si l’on déduit un dixième <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong> ces produits, ils<br />

resteront réduits à cent soixante-<strong>de</strong>ux, cent cinquante-trois, cent quarante-quatre, <strong>et</strong> par<br />

conséquent la rente en blé du n° 1 se trouvera réduite à dix-huit quarters, <strong>et</strong> celle du n° 2 à<br />

neuf quarters. Mais le prix du blé aura haussé <strong>de</strong> 4 1. à 4 1. 8 sch. 10 _ d.; car neuf quarters<br />

sont à 4 1. comme dix quarters sont à 4 1. 8 sch. 10 _ d. ; <strong>et</strong> par conséquent la rente en<br />

monnaie se maintiendrait telle qu’elle était ; car elle serait <strong>de</strong> 80 1. sur le n° 1, <strong>et</strong> <strong>de</strong> 40 1. sur<br />

le n° 2 1 .<br />

La principale objection contre la dîme est que ce n’est point un impôt permanent <strong>et</strong> fixe, <strong>et</strong><br />

que sa valeur augmente à proportion que la difficulté <strong>de</strong> produire du blé s’accroît. Si ces<br />

difficultés sont telles que le prix du blé soit <strong>de</strong> 4 l., l’impôt sera <strong>de</strong> 8 sch. ; si elles le font<br />

hausser a 5 l., l’impôt sera <strong>de</strong> 10 sch. ; <strong>et</strong> s’il arrive jusqu’à 6 l., l’impôt sera <strong>de</strong> 12 sch. Non<br />

seulement l’impôt augmente en valeur, mais le montant en <strong>de</strong>vient plus considérable, <strong>et</strong> ainsi,<br />

quand le n° 1 était cultivé, l’impôt n’était perçu que sur cent quatre-vingts quarters ; quand le<br />

n° 2 a été cultivé, l’impôt a été levé sur 180 + 170 ou 350 quarters ; <strong>et</strong> quand le n° 3 a été<br />

cultivé, il a été levé sur 180 + 170 + 160 ou 510 quarters. Non-seulement l’impôt s’élèvera <strong>de</strong><br />

100,000 quarters à 200,000, quand les produits s’élèveront d’un à <strong>de</strong>ux millions <strong>de</strong> quarters ;<br />

mais en raison <strong>de</strong> l’excédant <strong>de</strong> travail nécessaire pour produire le second million, la valeur<br />

relative <strong>de</strong>s produits du sol aura haussé <strong>de</strong> manière que les 200,000 quarters, quoiqu’ils ne<br />

soient en quantité que le double <strong>de</strong>s 100,000 qu’on payait auparavant, auront cependant une<br />

valeur triple.<br />

Si on levait pour le clergé une valeur égale par d’autres moyens qui augmenteraient ainsi<br />

que la dîme, à proportion <strong>de</strong> la difficulté <strong>de</strong> la culture, l’eff<strong>et</strong> serait le même. Et on se<br />

tromperait fort en pensant que les dîmes, parce qu’elles sont prélevées directement sur le sol,<br />

découragent plus l‘agriculteur que toute autre re<strong>de</strong>vance du même chiffre. Le clergé, dans les<br />

<strong>de</strong>ux cas, obtiendrait une portion croissante du produit n<strong>et</strong> du sol <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’industrie du pays.<br />

Dans l’état progressif <strong>de</strong> la société, le produit n<strong>et</strong> du sol va toujours en diminuant par rapport<br />

1 C'est-à-dire <strong>de</strong> 18 quarters à raison <strong>de</strong> 4 l. 8 sch. 10 _ d., <strong>et</strong> 9 quarters à 4 l. 8 sch. 10 _ l.

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