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Des principes de l'économie politique et de l'impôt - Unilibrary

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David Ricardo (1817), <strong>Des</strong> <strong>principes</strong> <strong>de</strong> l’économie <strong>politique</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’impôt (trad. française, 1847) 87<br />

Dans la supposition que nous venons <strong>de</strong> faire, les capitalistes <strong>de</strong> l’Angl<strong>et</strong>erre <strong>et</strong> les<br />

consommateurs <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux pays gagneraient sans doute à ce que le vin <strong>et</strong> le drap fussent l’un <strong>et</strong><br />

l’autre faits en Portugal, le capital <strong>et</strong> l’industrie anglaise passant par conséquent, à c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong>,<br />

<strong>de</strong> l’Angl<strong>et</strong>erre en Portugal.<br />

Dans le cas supposé, la valeur relative <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux obj<strong>et</strong>s se réglerait d’après le même<br />

principe que si l’une était une production <strong>de</strong> l'Yorkshire <strong>et</strong> l’autre <strong>de</strong> Londres ; <strong>et</strong> dans tout<br />

autre cas, si les capitaux affluent librement vers les pays où ils trouvent un emploi plus<br />

profitable, il ne pourra exister dans le taux <strong>de</strong>s profits, <strong>et</strong> dans le prix réel <strong>de</strong>s choses, <strong>de</strong><br />

différence autre que celle qui proviendrait du surcroît <strong>de</strong> travail nécessaire pour les porter aux<br />

différents marchés.<br />

Nous savons cependant, par expérience, que bien <strong>de</strong>s causes s’opposent à la sortie <strong>de</strong>s<br />

capitaux. Telles sont : la crainte bien ou mal fondée <strong>de</strong> voir s’anéantir au <strong>de</strong>hors un capital<br />

dont le propriétaire n’est pas le maître absolu, <strong>et</strong> la répugnance naturelle qu’éprouve tout<br />

homme à quitter sa patrie <strong>et</strong> ses amis pour aller se confier à un gouvernement étranger, <strong>et</strong><br />

assuj<strong>et</strong>tir <strong>de</strong>s habitu<strong>de</strong>s anciennes à <strong>de</strong>s mœurs <strong>et</strong> à <strong>de</strong>s lois nouvelles. Ces sentiments, que je<br />

serais fâché <strong>de</strong> voir affaiblis, déci<strong>de</strong>nt la plupart <strong>de</strong>s capitalistes à se contenter d’un taux <strong>de</strong><br />

profits moins élevé dans leur propre pays, plutôt que d'aller chercher dans <strong>de</strong>s pays étrangers<br />

un emploi plus lucratif pour leurs fonds.<br />

particuliers, qu’on le fasse venir du <strong>de</strong>hors. Ces <strong>principes</strong>, déjà exposés dans la Richesse <strong>de</strong>s Nations <strong>de</strong><br />

Smith, <strong>et</strong> dans mon Traité d‘Économie <strong>politique</strong>, ne sauraient être trop reproduits sous différentes formes.<br />

Les douanes ne sont donc jamais bonnes pour favoriser l’industrie d’un pays ; mais on peut en prendre la<br />

défense comme d’une machine fiscale ; <strong>et</strong> jusqu’au moment où les hommes auront appris les moyens <strong>de</strong> se<br />

faire gouverner à bon marché, ils doivent supporter <strong>de</strong> forts droits d’entrée aussi bien qu’un fort impôt sur<br />

les terres.** - J. -B. SAY.<br />

* Sauf les valeurs qu'on lui apporte du <strong>de</strong>hors sans exiger <strong>de</strong> r<strong>et</strong>our, comme lorsqu'un homme fait venie<br />

dans son pays <strong>de</strong>s revenus acquis au <strong>de</strong>hors.<br />

** L'illustre économiste ne s'est pas souvenu, en écrivant ces <strong>de</strong>rnières lignes, <strong>de</strong> ses belles observations<br />

sur l’influence délétère <strong>de</strong>s droits élevés. Il est a peu près admis en économie <strong>politique</strong>, aujourd’hui, que <strong>de</strong>s<br />

tarifs qui repoussent les consommateurs, <strong>de</strong>s droits d‘entrée qui empêchent ..... l’entrée ne sont pas<br />

précisément le moyen le plus efficace <strong>de</strong> grossir les rec<strong>et</strong>tes du trésor : <strong>et</strong> s’il était même besoin <strong>de</strong> faits pour<br />

prouver 1’éclatante vérité <strong>de</strong> ce principe, nous les pourrions puiser à pleines mains dans l’histoire <strong>de</strong> la<br />

consommation <strong>de</strong> l’Angl<strong>et</strong>erre <strong>de</strong>puis trente ou quarante années, <strong>et</strong> surtout, <strong>de</strong>puis l’audacieuse tentative <strong>de</strong><br />

B. Peel, en 1843. Nous y verrions que les importations ont constamment marché eu sens inverse <strong>de</strong>s tarifs :<br />

les unes grandissant a mesure que les autres fléchissaient. Le thé, le café, le sucre, présentent <strong>de</strong>s résultats<br />

miraculeux <strong>et</strong> qui ont peut-être encore été dépasses par l’histoire <strong>de</strong> la réforme postale. Ainsi, le nombre <strong>de</strong>s<br />

l<strong>et</strong>tres en circulation qui, sous l’ancienne législation, s’élevait à 75,000,000 en 1835, a atteint pour l’année<br />

1846 le chiffre énorme dé 300,000,000 : dans le district <strong>de</strong> Londres, l’accroissement a été du double en 5<br />

ans, <strong>et</strong> ainsi <strong>de</strong> suite pour les autres villes. Nous avons même presque honte d'insister sur <strong>de</strong> pareils truismes<br />

<strong>et</strong> surtout d’avoir a les rappeler a un esprit aussi éminent que celui <strong>de</strong> J.-B. Say. Il est mort sans voir ces<br />

magnifiques <strong>et</strong> courageuses réformes, mais il avait en main assez <strong>de</strong> faits <strong>et</strong> <strong>de</strong> logique pour les prévoir<br />

facilement. Il suffit même d’une dose d‘intelligence très-médiocre pour comprendre que la masse <strong>de</strong>s<br />

consommateurs - celle qui verse dans les trésors royaux ou autres les pluies d‘or <strong>de</strong>s budg<strong>et</strong>s - est entachée<br />

du péché originel <strong>de</strong> pauvr<strong>et</strong>é <strong>et</strong> que c’est la modicité seule <strong>de</strong>s droits qui lui ouvre l’accès <strong>de</strong>s marchandises<br />

<strong>de</strong> toute nature. Il ne peut entrer que dans la cervelle d’un maitôtier ou d‘un Algonquin <strong>de</strong> couper l’arbre<br />

pour avoir les fruits, <strong>de</strong> tarir les sources pour avoir plus d‘eau, <strong>de</strong> rendre la consommation impossible pour<br />

grossir le nombre <strong>de</strong>s consommateurs, <strong>de</strong> ruiner les contribuables pour augmenter les contributions. Eux<br />

seuls peuvent avoir à ce point <strong>de</strong>s yeux pour ne rien voir <strong>et</strong> <strong>de</strong>s mains pour tout prendre. A. F.

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