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Des principes de l'économie politique et de l'impôt - Unilibrary

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David Ricardo (1817), <strong>Des</strong> <strong>principes</strong> <strong>de</strong> l’économie <strong>politique</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’impôt (trad. française, 1847) 38<br />

avantages particuliers. C’est donc uniquement parce que la terre varie dans sa force productive,<br />

<strong>et</strong> parce que, dans le progrès <strong>de</strong> la population, les terrains d’une qualité inférieure, ou<br />

moins bien situés, sont défrichés, qu’on en vient à payer une rente pour avoir la faculté <strong>de</strong> les<br />

exploiter. Dès que par suite <strong>de</strong>s progrès <strong>de</strong> la société on se livre à la culture <strong>de</strong>s terrains <strong>de</strong><br />

fertilité secondaire, la rente commence pour ceux <strong>de</strong>s premiers, <strong>et</strong> le taux <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te rente<br />

dépend <strong>de</strong> la différence dans la qualité respective <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux espèces <strong>de</strong> terre 1 .<br />

Dès que l’on commence à cultiver <strong>de</strong>s terrains <strong>de</strong> troisième qualité, la rente s’établit aussitôt<br />

pour ceux <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong>, <strong>et</strong> est réglée <strong>de</strong> même par la différence dans leurs facultés<br />

productives. La rente <strong>de</strong>s terrains <strong>de</strong> première qualité hausse en même temps, car elle doit se<br />

maintenir toujours au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> celle <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong> qualité, <strong>et</strong> cela en raison <strong>de</strong> la différence<br />

<strong>de</strong> produits que ren<strong>de</strong>nt ces terrains avec une quantité donnée <strong>de</strong> travail <strong>et</strong> <strong>de</strong> capital. A<br />

chaque accroissement <strong>de</strong> population qui force un peuple à cultiver <strong>de</strong>s terrains d'une qualité<br />

inférieure pour en tirer <strong>de</strong>s subsistances, le loyer <strong>de</strong>s terrains supérieurs haussera.<br />

Supposons que <strong>de</strong>s terrains n os 1, 2, 3, ren<strong>de</strong>nt, moyennant l’emploi d’un même capital, un<br />

produit n<strong>et</strong> <strong>de</strong> 100, 90 <strong>et</strong> 80 quarters (2 h. 907) <strong>de</strong> blé. Dans un pays neuf, où il y a quantité<br />

<strong>de</strong> terrains fertiles, par rapport à la population, <strong>et</strong> où par conséquent il suffit <strong>de</strong> cultiver le n°<br />

1, tout le produit n<strong>et</strong> restera au cultivateur, <strong>et</strong> sera le profit du capital qu’il a avancé 2 . Aussitôt<br />

que l‘augmentation <strong>de</strong> population sera <strong>de</strong>venue telle qu’on soit obligé <strong>de</strong> cultiver le n° 2,<br />

qui ne rend que 90 quarters, les salaires <strong>de</strong>s laboureurs déduits, la rente commencera pour les<br />

terres n° 1 ; car il faut, ou qu’il y ait <strong>de</strong>ux taux <strong>de</strong> profits du capital agricole, ou que l’on<br />

enlève dix quarters <strong>de</strong> blé, ou leur équivalent, du produit n° 1 pour les consacrer à un autre<br />

emploi. Que ce soit le propriétaire ou une autre personne qui cultive le terrain n° 1, ces dix<br />

quarters en constitueront toujours la rente, puisque le cultivateur du n° 2 obtiendrait le même<br />

résultat avec son capital, soit qu’il cultivât le n° 1, en payant dix quarters <strong>de</strong> blé <strong>de</strong> rente, soit<br />

qu’il continuât à cultiver le n° 2 sans payer <strong>de</strong> loyer. De même, il est clair que lorsqu’on aura<br />

commencé à défricher les terrains n° 3, la rente du n° 2 <strong>de</strong>vra être <strong>de</strong> dix quarters <strong>de</strong> blé ou<br />

<strong>de</strong> leur valeur, tandis que la rente du n° 1 <strong>de</strong>vra atteindre vingt quarters ; le cultivateur du n°<br />

3 ayant le même profit, soit qu’il cultive le terrain n° 1 en payant vingt quarters <strong>de</strong> rente, soit<br />

qu’il cultive le n° 2 en en payant dix, soit enfin qu’il cultive le n° 3 sans payer <strong>de</strong> rente.<br />

Il arrive assez souvent qu’avant <strong>de</strong> défricher les n os 2, 3, 4, ou les terrains <strong>de</strong> qualité<br />

inférieure, on peut employer les capitaux d‘une manière plus productive dans les terres déjà<br />

cultivées. Il peut arriver qu’en doublant le capital primitif employé dans le n° 1, le produit,<br />

quoiqu’il ne soit pas double ou augmenté <strong>de</strong> cent quarters, augmente cependant <strong>de</strong> quatrevingt-cinq<br />

quarters, quantité qui surpasse ce que pourrait rendre ce capital additionnel, si on<br />

le consacrait à la culture du terrain n° 3.<br />

1 Dans la notice historique placée en tête <strong>de</strong> ce volume, nous avons esquissé <strong>et</strong> discuté la théorie dont Ricardo<br />

s’est fait le plus vigoureux apôtre. Nous y renvoyons le lecteur, afin <strong>de</strong> ne scin<strong>de</strong>r l’attention qu’au profit<br />

<strong>de</strong>s maîtres dont nous citerons l’opinion en marchant. - A. F.<br />

2 II ne me semble pas prouvé que tout le profit que r<strong>et</strong>irera le cultivateur dans ce cas soit le profit <strong>de</strong> son<br />

capital. Le terrain ne sera cultivé qu’autant qu’on en aura assuré la propriété au cultivateur ; dès lors il a<br />

quelque chose <strong>de</strong> plus précieux que tout autre terrain <strong>de</strong> même qualité, non encore approprié. - J.-B. SAY.

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