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Des principes de l'économie politique et de l'impôt - Unilibrary

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David Ricardo (1817), <strong>Des</strong> <strong>principes</strong> <strong>de</strong> l’économie <strong>politique</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’impôt (trad. française, 1847) 98<br />

Lorsque la consommation du gouvernement, augmentée par la levée <strong>de</strong> nouveaux impôts,<br />

est suivie, soit d’une augmentation <strong>de</strong> production, soit d'une consommation moins forte <strong>de</strong> la<br />

part <strong>de</strong> la nation, <strong>l'impôt</strong> ne frappe que le revenu, <strong>et</strong> le capital national reste intact ; mais s'il<br />

n'y a ni augmentation <strong>de</strong> production ni diminution <strong>de</strong> consommation dans la nation, <strong>l'impôt</strong><br />

atteint nécessairement le capital.<br />

A mesure que le capital d'un pays diminue, ses productions diminuent parallèlement., <strong>et</strong>,<br />

par conséquent, si le gouvernement <strong>et</strong> la nation continuent à faire les mêmes dépenses pendant<br />

que la reproduction annuelle décroît , les ressources du peuple <strong>et</strong> <strong>de</strong> l‘État déclineront<br />

avec une rapidité toujours croissante, <strong>et</strong> la misère, la ruine en seront les suites inévitables.<br />

Malgré l’énorme dépense que le gouvernement anglais a faite pendant les vingt <strong>de</strong>rnières<br />

années, il paraît certain que c<strong>et</strong>te déperdition <strong>de</strong> richesse a été plus que compensée par l’augmentation<br />

<strong>de</strong> la production nationale. Non-seulement le capital national est resté intact, mais<br />

encore il s’est accru <strong>de</strong> beaucoup, <strong>et</strong> le revenu annuel du peuple, même après avoir payé les<br />

impôts, est peut-être plus considérable actuellement qu’il ne l’a jamais été à aucune époque<br />

antérieure <strong>de</strong> notre histoire.<br />

Pour preuve <strong>de</strong> cela, nous pourrions citer l’accroissement <strong>de</strong> la population, l’extension <strong>de</strong><br />

l’agriculture, l’augmentation <strong>de</strong> la marine marchan<strong>de</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong>s manufactures, la construction <strong>de</strong><br />

nos docks, l’ouverture <strong>de</strong> nouveaux canaux, ainsi qu’une gran<strong>de</strong> quantité d’autres entreprises<br />

dispendieuses, qui prouvent toutes l’augmentation du capital national <strong>et</strong> <strong>de</strong> la production<br />

annuelle.<br />

Et cependant, il faut reconnaître que sans les prélèvements <strong>de</strong> l‘impôt c<strong>et</strong> accroissement <strong>de</strong><br />

richesse eût été bien plus rapi<strong>de</strong>. Il est peu <strong>de</strong> taxes qui n’aient une tendance à diminuer la<br />

puissance d‘accumulation inhérente aux capitaux. Tout impôt doit nécessairement atteindre<br />

le capital ou le revenu. S‘il frappe le capital, il diminue proportionnellement le fonds dont<br />

l’importance règle le développement que peut recevoir l’industrie d’un pays. S‘il atteint le<br />

revenu il affaiblit l’accumulation ou force les contribuables à combler, par l’épargne, le vi<strong>de</strong><br />

que fait l’État dans leurs ressources ; <strong>et</strong> la consommation improductive <strong>de</strong>s obj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> luxe,<br />

d‘agrément ou même <strong>de</strong> première nécessité diminuera dans le pays. Certaines taxes, plus que<br />

d’autres, sont <strong>de</strong> nature à produire c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> ; mais les maux qui résultent d‘impôts exagérés,<br />

se révèlent moins par tels ou tels désordres partiels que par l’influence qu’ils exercent sur<br />

l’ensemble <strong>de</strong> la fortune publique.<br />

L'impôt n’atteint pas nécessairement le capital, par cela seul qu’il est assis sur les capitaux,<br />

ni ne porte sur le revenu parce qu’il est assis sur le revenu. Si l’on me fait payer 100<br />

liv. sur un revenu annuel <strong>de</strong> 1,000 liv., ce sera en eff<strong>et</strong> un impôt sur le revenu si je consens à<br />

ne dépenser que les 900 liv. qui me restent ; mais ce sera un impôt sur le capital si je continue<br />

à dépenser 1,000 liv.<br />

Le capital, duquel je r<strong>et</strong>ire ce revenu <strong>de</strong> 1,000 liv., peut valoir 10,000 liv. Un impôt <strong>de</strong> 1<br />

pour cent sur ce capital rapporterait 100 liv.; mais mon capital ne serait pas entamé si, après<br />

avoir payé c<strong>et</strong> impôt, je me contentais <strong>de</strong> ne dépenser que 900 liv.

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