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Des principes de l'économie politique et de l'impôt - Unilibrary

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David Ricardo (1817), <strong>Des</strong> <strong>principes</strong> <strong>de</strong> l’économie <strong>politique</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’impôt (trad. française, 1847) 160<br />

fournir presque toutes les diverses sortes <strong>de</strong> marchandises pour moins d'argent que<br />

ne le pourraient faire les ouvriers du pays, <strong>et</strong>, par là, <strong>de</strong> les supplanter non-seulement<br />

dans les marchés étrangers, mais encore dans leur propre marché intérieur." Liv. IV,<br />

chap. 5.<br />

Un <strong>de</strong>s désavantages, <strong>et</strong>, je crois, le seul qui provienne <strong>de</strong> la dépréciation <strong>de</strong> l'argent,<br />

occasionnée par une abondance forcée, a été très-habilement développé par le docteur Smith.<br />

Si le commerce <strong>de</strong> l'or <strong>et</strong> <strong>de</strong> l'argent était libre, "l'or <strong>et</strong> l'argent qui iraient au <strong>de</strong>hors, dit<br />

Smith, n'iraient pas pour rien, mais rapporteraient en r<strong>et</strong>our une valeur égale <strong>de</strong> marchandises<br />

d'une espèce ou d'une autre. Ces marchandises ne seraient pas non plus toutes en obj<strong>et</strong>s <strong>de</strong><br />

luxe ou en superfluités <strong>de</strong>stinés à ces gens oisifs qui ne produisent rien en r<strong>et</strong>our <strong>de</strong> leur<br />

consommation. Comme c<strong>et</strong>te exportation extraordinaire d'or <strong>et</strong> d'argent ne saurait augmente<br />

la richesse réelle ni le revenu réel <strong>de</strong> ces gens oisifs, elle ne saurait non plus apporter une<br />

gran<strong>de</strong> augmentation dans leur consommation. Vraisemblablement la plus gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong><br />

ces marchandises, <strong>et</strong> au moins certainement une partie d'elles consisterait en matières, outils<br />

<strong>et</strong> vivres <strong>de</strong>stinés à employer <strong>et</strong> faire subsister <strong>de</strong>s gens laborieux, qui reproduiraient avec<br />

profit la valeur entière <strong>de</strong> leur consommation. Une partie du fonds mort <strong>de</strong> la société se<br />

trouverait ainsi convertie en un capital actif, <strong>et</strong> on m<strong>et</strong>trait en mouvement une plus gran<strong>de</strong><br />

somme d'industrie qu'auparavant."<br />

En. empêchant le commerce <strong>de</strong>s métaux précieux d'être libre, quand le prix <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nrées<br />

hausse ou par l'eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>l'impôt</strong> ou par l'affluence <strong>de</strong> ces métaux, on empêche qu'une partie du<br />

capital mort <strong>de</strong> la société ne soit convertie en un capital actif, <strong>et</strong> on empêche une plus gran<strong>de</strong><br />

quantité d'industrie d'être mise en activité. Mais voilà tout le mal, <strong>et</strong> ce mal n'est jamais<br />

ressenti dans les pays où l'exportation du numéraire est permise ou tolérée.<br />

Le change entre différents pays n'est au pair qu'autant qu'ils ont chacun en circulation la<br />

quantité <strong>de</strong> monnaie qui, dans un état donné <strong>de</strong> choses, est nécessaire pour le mouvement <strong>de</strong><br />

leurs produits. Si le commerce <strong>de</strong>s métaux précieux était parfaitement libre, <strong>et</strong> que l'on pût<br />

exporter du numéraire sans aucuns frais, les changes ne pourraient manquer d'être, sur toutes<br />

les places, au pair. Si le commerce <strong>de</strong>s métaux précieux était parfaitement libre, s'ils étaient<br />

généralement employés comme agents <strong>de</strong> la circulation, malgré les frais <strong>de</strong> transport, le<br />

change ne pourrait, dans tout pays, dévier du pair que du montant <strong>de</strong> ces frais. Ces <strong>principes</strong><br />

sont, je crois, universellement reconnus. Si un pays se servait d'un papier-monnaie qui ne fût<br />

pas échangeable contre <strong>de</strong>s espèces métalliques, <strong>et</strong> qui n'eût par conséquent point <strong>de</strong> régulateur<br />

fixe, les changes d'un tel pays pourraient s'écarter du pair selon que la monnaie s'y<br />

trouverait multipliée au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> la quantité qui lui serait départie par le commerce <strong>de</strong> toutes<br />

les nations, si le commerce <strong>de</strong>s métaux précieux était libre, <strong>et</strong> si ces métaux étaient employés<br />

comme monnaie <strong>et</strong> comme régulateur.<br />

Si, par les opérations générales du commerce, la part <strong>de</strong> l'Angl<strong>et</strong>erre se trouvait être <strong>de</strong> 10<br />

millions <strong>de</strong> livres sterling, d'un poids <strong>et</strong> d'un titre reconnus, <strong>et</strong> qu'on y substituât 10 millions<br />

<strong>de</strong> papier-monnaie, le change n'éprouverait aucun changement ; mais si, en abusant <strong>de</strong> la<br />

faculté <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre du papier en circulation, on en faisait une émission <strong>de</strong> 11 millions, le change<br />

serait <strong>de</strong> 9 pour cent au désavantage <strong>de</strong> l'Angl<strong>et</strong>erre; si l'émission était <strong>de</strong> 12 millions, le

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