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Des principes de l'économie politique et de l'impôt - Unilibrary

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David Ricardo (1817), <strong>Des</strong> <strong>principes</strong> <strong>de</strong> l’économie <strong>politique</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’impôt (trad. française, 1847) 161<br />

change baisserait <strong>de</strong> 16 pour cent ; <strong>et</strong> si elle était <strong>de</strong> 20 millions, le change serait <strong>de</strong> 50 pour<br />

cent contre l'Angl<strong>et</strong>erre.<br />

C<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> peut cependant avoir lieu sans l'introduction d'un papier-monnaie. Toute cause<br />

qui r<strong>et</strong>ient en circulation une quantité <strong>de</strong> livres sterling plus forte que celle qui aurait circulé<br />

si le commerce eut été libre, <strong>et</strong> que les métaux précieux d'un poids <strong>et</strong> d'une pur<strong>et</strong>é reconnus,<br />

eussent été employés comme numéraire ou comme régulateurs <strong>de</strong> la monnaie métallique,<br />

produirait exactement les mêmes eff<strong>et</strong>s. Supposons que, les pièces <strong>de</strong> monnaie étant rognées,<br />

chaque livre sterling ne renfermât plus la quantité d'or <strong>et</strong> d'argent déterminée par la loi ; on<br />

pourrait, dans ce cas, employer dans la circulation un plus grand nombre <strong>de</strong> ces livres<br />

rognées qu'on n'en aurait employé dans leur état <strong>de</strong> pur<strong>et</strong>é. Si l'on rognait un dixième sur<br />

chaque pièce d'une livre, on pourrait avoir en circulation 11 millions <strong>de</strong> ces pièces au lieu <strong>de</strong><br />

10 ; si on enlevait à chacune <strong>de</strong>ux dixièmes, on pourrait employer 12 millions <strong>de</strong> pièces d'une<br />

livre sterling rognées ; <strong>et</strong> si l'on rognait la moitié du poids , 20 millions <strong>de</strong> pièces ainsi<br />

dégradées pourraient ne pas être <strong>de</strong> trop dans la circulation. Si on employait ces 20 millions<br />

<strong>de</strong> pièces d'une livre au lieu <strong>de</strong> 10 millions, toutes les marchandises, en Angl<strong>et</strong>erre, monteraient<br />

du double <strong>de</strong> leur ancien prix, <strong>et</strong> le change se trouverait à 50 pour cent au désavantage<br />

<strong>de</strong> l'Angl<strong>et</strong>erre ; mais cela ne dérangerait en rien le commerce étranger, <strong>et</strong> ne découragerait<br />

non plus la fabrication d'aucune marchandise dans l'intérieur. Si le drap, par exemple,<br />

haussait en Angl<strong>et</strong>erre <strong>de</strong> 20 1. à 40 1. par pièce, on pourrait l'exporter tout aussi facilement<br />

qu'auparavant ; car le change offrirait à l'ach<strong>et</strong>eur étranger une compensation <strong>de</strong> 50 pour<br />

cent ; en sorte qu'avec 20 1. <strong>de</strong> son argent, il pourrait ach<strong>et</strong>er une traite moyennant laquelle il<br />

serait en état d'acquitter, en Angl<strong>et</strong>erre, une <strong>de</strong>tte <strong>de</strong> 40 1. De la même manière, si le<br />

marchand étranger exporte une marchandise qui coûte chez lui 20 l., <strong>et</strong> qui se vend en<br />

Angl<strong>et</strong>erre 40 l., il ne recevra cependant que 20 1.; car, pour 40 1. en Angl<strong>et</strong>erre, il ne pourra<br />

ach<strong>et</strong>er qu'une traite <strong>de</strong> 20 1. sur l'étranger.<br />

Les mêmes eff<strong>et</strong>s auraient lieu, quelle que fût la cause qui porterait l'agent <strong>de</strong> la circulation<br />

en Angl<strong>et</strong>erre à 20 millions, lorsque 10 eussent suffi à tous les besoins. Si une loi aussi<br />

absur<strong>de</strong> que le serait celle qui prohiberait l'exportation du numéraire, pouvait s'exécuter, <strong>et</strong><br />

que, par suite <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te prohibition, il se trouvât 11 millions au lieu <strong>de</strong> 10 en circulation, le<br />

change serait <strong>de</strong> 9 pour cent contre l'Angl<strong>et</strong>erre ; il serait <strong>de</strong> 16, si la circulation était portée à<br />

12 millions, <strong>et</strong> <strong>de</strong> 50 pour cent contre l'Angl<strong>et</strong>erre, si, par <strong>de</strong>s moyens également arbitraires,<br />

l'agent <strong>de</strong> la circulation était porté à 20 millions. Cela ne découragerait cependant nullement<br />

l'industrie anglaise. Si les marchandises du cru se vendaient cher en Angl<strong>et</strong>erre, celles <strong>de</strong><br />

l'étranger seraient également à un haut prix. Il importerait peu au négociant étranger que ces<br />

prix fussent hauts ou bas ; car, d'un côté, il serait obligé <strong>de</strong> donner une compensation sur le<br />

change lorsqu'il vendrait cher ses marchandises, <strong>et</strong> il recevrait une pareille compensation<br />

quand il serait obligé d'ach<strong>et</strong>er <strong>de</strong>s marchandises anglaises à haut prix.<br />

Le seul désavantage qui pourrait résulter pour le pays où l'on r<strong>et</strong>iendrait, par <strong>de</strong>s lois<br />

prohibitives, une quantité d'or <strong>et</strong> d'argent en circulation plus forte que celle qui y circulerait<br />

autrement, serait la perte qu'il ferait en employant une partie <strong>de</strong> son capital d'une manière<br />

improductive, au lieu <strong>de</strong> l'employer productivement. Comme monnaie, ce capital ne saurait

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