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Des principes de l'économie politique et de l'impôt - Unilibrary

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David Ricardo (1817), <strong>Des</strong> <strong>principes</strong> <strong>de</strong> l’économie <strong>politique</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’impôt (trad. française, 1847) 129<br />

"Chacun en particulier n’a pour revenu que le profit n<strong>et</strong> qu’il fait après que son<br />

capital, tel qu’il était, se trouve rétabli. Un marchand a-t-il pour revenu le montant <strong>de</strong><br />

toutes les ventes qu’il fait dans une année ? Non, certes ; il n’a <strong>de</strong> revenu que<br />

l’excédant <strong>de</strong> ses rentrées sur ses avances, <strong>et</strong> c’est sur c<strong>et</strong> excédant seul qu’il peut<br />

payer l’impôt sans se ruiner."<br />

L’erreur dans laquelle M. Say est tombé dans ce passage, consiste à supposer que, parce<br />

que la valeur du produit <strong>de</strong> l‘une <strong>de</strong> ces propriétés (après que le capital <strong>de</strong> l’agriculteur est<br />

rétabli) est plus gran<strong>de</strong> que la valeur du produit <strong>de</strong> l’autre terre, le revenu n<strong>et</strong> <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s<br />

cultivateurs doit différer dans la même proportion. M. Say a entièrement négligé <strong>de</strong> tenir<br />

compte <strong>de</strong> la rente que chacun <strong>de</strong> ces cultivateurs paie. Il ne peut y avoir <strong>de</strong>ux différents taux<br />

<strong>de</strong> profits dans un même emploi, <strong>et</strong> par conséquent, quand les produits sont en proportions<br />

différentes par rapport au capital, c’est la rente qui diffère <strong>et</strong> non les profits. Sous quel<br />

prétexte pourrait-on souffrir qu’un homme r<strong>et</strong>irât, d‘un capital <strong>de</strong> 2,000 fr., un profit n<strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

10,000 fr., pendant qu’un autre, avec un capital <strong>de</strong> 8,000 fr., ne pourrait en r<strong>et</strong>irer que 4,000<br />

fr.?<br />

Que M. Say tienne compte <strong>de</strong> la rente ; qu’il considère aussi l’eff<strong>et</strong> qu’un semblable impôt<br />

aurait sur les prix <strong>de</strong>s différentes espèces <strong>de</strong> fruits <strong>de</strong> la terre, il verra que c<strong>et</strong> impôt n’est<br />

point inégal, <strong>et</strong> que les producteurs eux-mêmes n’y contribuent pas plus que toute autre<br />

classe <strong>de</strong> consommateurs 1 .<br />

1 Si, dans mon Traité d‘Économie <strong>politique</strong>, j’ai dit que l’impôt en nature, avec l’apparence d’être le plus<br />

équitable <strong>de</strong>s impôts, en était le plus inégal, c’est après avoir prouvé, d‘après Smith, dont je crois le<br />

raisonnement bon, que tous les impôts sur les terres, ou sur le produit immédiat <strong>de</strong>s terres, tombent sur les<br />

propriétaires fonciers. Or, dans l’exemple cité, le produit n<strong>et</strong> <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux terres, qui est pour l‘une <strong>de</strong> 10,000 fr.,<br />

<strong>et</strong> pour l’autre <strong>de</strong> 4,000 fr., n’est point ce qui compose le profit du fermier, c’est ce qui compose le profit du<br />

propriétaire, le fermage : non pas ce que le fermier gagne, mais au contraire ce qu’il paie. J’ai donc été fondé<br />

à dire qu’un impôt qui enlève à l’un le quart <strong>de</strong> ce fermage, <strong>de</strong> ce produit n<strong>et</strong>, <strong>et</strong> à l’autre seulement le<br />

dixième, est un impôt fort inégal.<br />

Si l’impôt en nature tombait sur les profits du fermier ou du cultivateur, non pas en tant que propriétaire,<br />

mais en tant que capitaliste industrieux (ce que je ne crois pas ), il serait inégal encore ; car, dans l’exemple<br />

cité, un fermier qui ferait annuellement <strong>de</strong>s avances <strong>de</strong> culture égales à 2,000 fr., paierait 1,000 fr. d’impôts ;<br />

<strong>et</strong> celui qui ferait <strong>de</strong>s avances égales à 8,000 fr., c’est-à-dire qui emploierait une industrie quatre fois plus<br />

gran<strong>de</strong>, <strong>et</strong> ferait en conséquence <strong>de</strong>s profits probablement quatre fois plus considérables, ne paierait aussi<br />

que 1,000 fr. d’impôts. - J.-B. SAY.

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