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Des principes de l'économie politique et de l'impôt - Unilibrary

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David Ricardo (1817), <strong>Des</strong> <strong>principes</strong> <strong>de</strong> l’économie <strong>politique</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’impôt (trad. française, 1847) 54<br />

<strong>de</strong> leur niveau général, <strong>et</strong> par là les capitaux se rapprochent ou s’éloignent <strong>de</strong>s industries qui<br />

viennent d‘éprouver l’une ou l’autre <strong>de</strong> ces variations.<br />

Chacun étant libre d’employer son capital comme il lui plaît, il est naturel qu’il cherche à<br />

le placer <strong>de</strong> la manière la plus avantageuse ; il ne se contentera pas d’un profit <strong>de</strong> 10 pour<br />

cent, si, par un autre emploi, il peut en tirer 15 pour cent. Ce désir inqui<strong>et</strong>, qu’a tout capitaliste,<br />

d’abandonner un placement moins lucratif pour un autre qui le soit davantage, tend<br />

singulièrement à établir l’égalité dans le taux <strong>de</strong> tous les profits, ou à en fixer les proportions<br />

<strong>de</strong> telle sorte que les individus intéressés puissent estimer <strong>et</strong> compenser entre elles tout<br />

avantage que l’un aurait ou paraîtrait avoir sur l'autre. Il est peut-être assez difficile <strong>de</strong><br />

r<strong>et</strong>racer la marche par laquelle ce changement s’est opéré ; cela tient probablement à ce qu’un<br />

manufacturier ne change pas absolument l’emploi <strong>de</strong> son capital, <strong>et</strong> se borne à en r<strong>et</strong>rancher<br />

une portion. Dans tous les pays riches, il y a un certain nombre d’hommes qu’on appelle<br />

capitalistes ; ils ne font aucun commerce, <strong>et</strong> ils vivent <strong>de</strong> l’intérêt <strong>de</strong> leur argent, qui est<br />

employé à escompter <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> commerce, ou qui est prêté à la classe la plus industrieuse<br />

<strong>de</strong> l’État. Les banquiers consacrent aussi une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> leurs capitaux aux mêmes<br />

opérations. Ces fonds, ainsi employés, forment un capital circulant très-considérable, qui est<br />

employé en quantités plus ou moins gran<strong>de</strong>s dans tous les genres d‘industrie. Il n’est peutêtre<br />

pas <strong>de</strong> manufacturier, quelque riche qu’il soit, qui circonscrive ses opérations dans le<br />

cercle que ses propres fonds lui perm<strong>et</strong>tent. Il a toujours une certaine portion <strong>de</strong> capital<br />

flottant dont la somme augmente ou diminue, selon que la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> pour ses produits est plus<br />

ou moins active. Quand il y a gran<strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> soieries, celle <strong>de</strong>s draps diminuant, le fabricant<br />

<strong>de</strong> draps ne détourne pas son capital vers le commerce <strong>de</strong> la soierie ; il renvoie quelquesuns<br />

<strong>de</strong> ses ouvriers, <strong>et</strong> cesse d‘emprunter <strong>de</strong> l’argent aux banquiers <strong>et</strong> aux capitalistes. Le<br />

fabricant <strong>de</strong> soieries se trouve dans une situation tout opposée ; <strong>et</strong> a besoin d’employer plus<br />

d’ouvriers, <strong>et</strong> par conséquent le besoin d’argent s’accroît pour lui ; il en emprunte en eff<strong>et</strong><br />

davantage, <strong>et</strong> le capital est ainsi détourné d‘un emploi vers un autre, sans qu’un seul<br />

manufacturier soit forcé <strong>de</strong> suspendre ses travaux ordinaires. Si nous portons les yeux sur les<br />

marchés <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s villes, nous verrons avec quelle régularité ils sont pourvus <strong>de</strong> toutes<br />

sortes <strong>de</strong> <strong>de</strong>nrées nationales <strong>et</strong> étrangères dans la quantité requise. Quelque variable qu’en<br />

soit même la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> par l’eff<strong>et</strong> du caprice, du goût, ou <strong>de</strong>s variations survenues dans la<br />

population, il arrive rarement qu’on ait à signaler soit un engorgement par un approvisionnement<br />

surabondant, soit une cherté excessive, par la faiblesse <strong>de</strong> l‘approvisionnement<br />

comparée à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>. On doit donc convenir que le principe qui distribue le capital à chaque<br />

branche d’industrie, dans <strong>de</strong>s proportions exactement convenables, est plus puissant<br />

qu’on ne le suppose en général.<br />

Le capitaliste qui cherche un emploi plus profitable pour ses fonds, doit naturellement<br />

peser tous les avantages qu’un genre d’industrie peut avoir sur un autre. Par c<strong>et</strong>te raison, il<br />

pourrait renoncer à un emploi plus profitable <strong>de</strong> son argent, pour un autre emploi qui lui<br />

offrirait plus <strong>de</strong> sûr<strong>et</strong>é, <strong>de</strong> propriété, <strong>de</strong> commodité, ou tout autre avantage réel ou imaginaire.<br />

Si, par <strong>de</strong> telles considérations, les profits <strong>de</strong>s capitaux étaient réglés <strong>de</strong> manière à ce que<br />

dans un genre d’industrie ils fussent <strong>de</strong> 20, dans un autre <strong>de</strong> 25, <strong>et</strong> dans un troisième <strong>de</strong> 30<br />

pour cent, ils continueraient toujours à présenter c<strong>et</strong>te même différence relative, qui ne

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