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Des principes de l'économie politique et de l'impôt - Unilibrary

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David Ricardo (1817), <strong>Des</strong> <strong>principes</strong> <strong>de</strong> l’économie <strong>politique</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’impôt (trad. française, 1847) 80<br />

qu’ils ne faisaient habituellement ; mais l’encouragement que cela doit donner à la population,<br />

forcera bientôt les ouvriers à s’en tenir à leur ancienne consommation. Toutefois,<br />

lorsqu’on commence à défricher <strong>de</strong>s terrains peu fertiles, ou lorsque plus <strong>de</strong> capital <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

travail sont consacrés aux vieux terrains avec un moindre r<strong>et</strong>our <strong>de</strong> produits, c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> est<br />

alors permanent. Une plus gran<strong>de</strong> part <strong>de</strong> la portion du produit qui reste, après le paiement <strong>de</strong><br />

la rente, pour être partagée entre les propriétaires du capital <strong>et</strong> les ouvriers, revient alors à ces<br />

<strong>de</strong>rniers. Chacun d'eux en a vraisemblablement une moindre quantité absolue ; mais comme<br />

il y a plus d'ouvriers employés en proportion du produit total gardé par le fermier, les salaires<br />

absorbent une part plus gran<strong>de</strong> sur la valeur du produit total, <strong>et</strong> par conséquent il en reste<br />

moins pour les profits. Les lois <strong>de</strong> la nature rendraient ces phénomènes permanents en<br />

m<strong>et</strong>tant <strong>de</strong>s bornes à la force productive du sol.<br />

Nous voilà donc arrivés aux conclusions mêmes que nous avons déjà cherché à établir : -<br />

que dans tous les pays <strong>et</strong> dans tous les temps, les profits dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong> travail<br />

nécessaire pour fournir les <strong>de</strong>nrées <strong>de</strong> première nécessité aux ouvriers sur <strong>de</strong>s terres <strong>et</strong> avec<br />

<strong>de</strong>s capitaux qui ne donnent pas <strong>de</strong> rente. Les eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> l'accumulation doivent donc être<br />

différents selon les pays, <strong>et</strong>, surtout, selon la fertilité du sol. Quelque étendu que soit un pays<br />

dont le sol est peu fertile, <strong>et</strong> où l'importation <strong>de</strong>s subsistances est prohibée, les moindres<br />

accumulations <strong>de</strong> capital y produiront <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s réductions dans le taux <strong>de</strong>s profits, <strong>et</strong> causeront<br />

une hausse rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> la rente. Au contraire, dans un pays peu étendu, mais fertile, il<br />

peut y avoir un grand fonds <strong>de</strong> capital accumulé sans diminution notable dans le taux <strong>de</strong>s<br />

profits, ou sans une forte hausse <strong>de</strong> la rente <strong>de</strong>s terres, surtout si la libre importation <strong>de</strong>s<br />

vivres y est permise. Dans le chapitre <strong>de</strong>s Salaires, j'ai essayé <strong>de</strong> prouver que le prix métallique<br />

<strong>de</strong>s <strong>de</strong>nrées ne saurait hausser par la cherté <strong>de</strong> la main-d'œuvre, que l'on suppose l'or, -<br />

mesure constante du numéraire, - produit dans le pays, ou tiré <strong>de</strong> l'étranger. Mais s'il en était<br />

autrement <strong>et</strong> que le prix <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nrées s'élevât constamment par la hausse <strong>de</strong>s salaires, il serait<br />

encore exact <strong>de</strong> dire que la cherté <strong>de</strong>s salaires atteint constamment les personnes qui<br />

emploient <strong>de</strong>s ouvriers, <strong>et</strong> les prive d'une portion <strong>de</strong> leurs profits réels. Que le chapelier, le<br />

marchand <strong>de</strong> bas <strong>et</strong> le cordonner, soient obligés <strong>de</strong> payer chacun 10 1. <strong>de</strong> plus à leurs<br />

ouvriers pour la fabrication d'une quantité donnée <strong>de</strong> produits, <strong>et</strong> que le prix <strong>de</strong>s chapeaux, <strong>de</strong><br />

bas <strong>et</strong> <strong>de</strong>s souliers monte assez pour rembourser les fabricants <strong>de</strong> ces 10 l., leur condition ne<br />

sera pas meilleure qu'avant c<strong>et</strong>te hausse. Si le marchand <strong>de</strong> bonn<strong>et</strong>erie vend ses bas 110 l. au<br />

lieu <strong>de</strong> 100 l., il aura exactement le même profit en argent ; mais comme il aura en échange<br />

<strong>de</strong> c<strong>et</strong>te même somme un dixième <strong>de</strong> moins en chapeaux, en souliers, <strong>et</strong> en autres articles, <strong>et</strong><br />

comme il pouvait avec le montant <strong>de</strong> ses épargnes employer auparavant moins d'ouvriers<br />

chèrement payés , <strong>et</strong> ach<strong>et</strong>er moins <strong>de</strong> matières premières à <strong>de</strong>s prix élevés, sa situation ne<br />

sera pas meilleure que si, les prix restant les mêmes, ses profits en argent étaient réellement<br />

diminués. J'ai cherché à prouver ainsi, 1° que la hausse <strong>de</strong>s salaires ne peut faire hausser le<br />

prix <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nrées, mais qu'elle doit constamment diminuer les profits ; 2° que, si le prix <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>nrées pouvait hausser, l'eff<strong>et</strong> sur les profits serait toujours le même. Le fait est que l'argent<br />

seul, mesure <strong>de</strong>s prix <strong>et</strong> <strong>de</strong>s profits, pourrait baisser.

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