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La thèse en version intégrale - Fondation FARM

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sont : l’observation, la « prom<strong>en</strong>ade guidée », l’échange informel, la participation aux<br />

activités locales et l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> semi structuré.<br />

Plus qu’une méthode appliquée de temps à autres, l’observation est dev<strong>en</strong>ue la base d’un<br />

comportem<strong>en</strong>t fondam<strong>en</strong>tal pour mon <strong>en</strong>quête de terrain. Il s’agit pour moi de me mettre <strong>en</strong><br />

état de veille et d’ouverture <strong>en</strong>vers mon <strong>en</strong>tourage. C’est, <strong>en</strong> quelque sorte, faire taire la<br />

t<strong>en</strong>dance réflexive d’interpréter à chaque instant les signes extérieurs pour essayer de<br />

simplem<strong>en</strong>t les saisir. L’observation est, d’ailleurs, sous-jac<strong>en</strong>te à une application minutieuse<br />

des autres méthodes qui m’intéress<strong>en</strong>t. Elle a été employée tout au long du séjour de terrain<br />

et <strong>en</strong> particulier dans une phase initiale de repérage des « espaces villageois » (NYAMBA<br />

2005), d’id<strong>en</strong>tification de la distribution spatiale des activités communautaires et des rôles<br />

sociaux joués par les différ<strong>en</strong>ts acteurs locaux.<br />

Une deuxième méthode particulièrem<strong>en</strong>t importante pour cette étape initiale du terrain a<br />

été ce que j’appelle <strong>en</strong> français « prom<strong>en</strong>ade guidée », à partir d’une traduction libre de<br />

l’expression <strong>en</strong> anglais « Transect walks » (MASCARENHAS 1990 cité dans (CHAMBERS 1994b,<br />

p.960). Il s’agit d’une prom<strong>en</strong>ade par laquelle un membre de la communauté fait découvrir<br />

son village à l’acteur extérieur, les différ<strong>en</strong>tes activités communautaires et les principaux<br />

acteurs locaux. Dans mon cas, cela a été fait toujours de façon assez informelle : lors de la<br />

deuxième ou troisième r<strong>en</strong>contre avec un même agriculteur, je lui demandais de me<br />

prés<strong>en</strong>ter son village, et je le suivais, le plus souv<strong>en</strong>t à pied, pour un tour dans le village. En<br />

plus de servir à l’id<strong>en</strong>tification des « espaces villageois » dont parle Nyamba, la prom<strong>en</strong>ade<br />

guidée était une occasion particulièrem<strong>en</strong>t intéressante d’échange avec l’agriculteur car<br />

dégagée de l’aspect formel liée à une interview.<br />

Liés aux deux premières méthodes et employés <strong>en</strong> parallèle, des échanges informels ont été<br />

très utiles pour l’établissem<strong>en</strong>t et l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> de relations courtoises et amicales avec les<br />

agriculteurs et les membres de leurs communautés. Le caractère informel de ces échanges a<br />

joué un rôle important dans l’établissem<strong>en</strong>t d’un certain niveau de confiance <strong>en</strong>tre les<br />

agriculteurs et moi-même. Les degrés de confiance atteints dans les relations établies sur le<br />

terrain ont été certainem<strong>en</strong>t très divers. Il me semble néanmoins que sans avoir<br />

expressém<strong>en</strong>t évité le registre formel d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> il aurait été <strong>en</strong>core plus difficile d’instaurer<br />

une communication sincère avec mes interlocuteurs, surtout dans des domaines s<strong>en</strong>sibles<br />

comme les questions des id<strong>en</strong>tités, des rapports de pouvoir et de la dégradation de la<br />

tradition.<br />

Une autre méthode intéressante pour la création des li<strong>en</strong>s avec les agriculteurs, et qui a<br />

<strong>en</strong>g<strong>en</strong>dré des opportunités privilégiées d’observation, a été la participation aux activités<br />

locales. Selon Robert Chambers, la participation sous-<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d demander à être <strong>en</strong>seigné,<br />

appr<strong>en</strong>dre et accomplir des tâches villageoises (CHAMBERS 1994b). Cette méthode m’a été<br />

précieuse à plusieurs égards : le fait de me mettre dans le rôle de l’appr<strong>en</strong>ti r<strong>en</strong>forçait pour<br />

mes interlocuteurs l’idée que j’étais là-bas pour appr<strong>en</strong>dre avec eux – c’est dans ce registre<br />

que j’essayais à chaque fois de situer mes échanges avec eux ; le fait que je n’étais pas<br />

<strong>en</strong>trainé physiquem<strong>en</strong>t à réaliser les tâches champêtres et que je manquais d’habileté avec<br />

les outils et les techniques me ram<strong>en</strong>ait à assumer une posture humble et valorisait leurs<br />

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