La thèse en version intégrale - Fondation FARM
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subsistance dans les zones rurales aussi bi<strong>en</strong> que sur des micro-<strong>en</strong>treprises axées sur la<br />
croissance dans les zones urbaines. » (CNUCED 2010, p.109).<br />
Encore sur l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t institutionnel, Jean-Marie Blanchard souligne que le<br />
développem<strong>en</strong>t du secteur des télécommunications s’est fait, p<strong>en</strong>dant plusieurs déc<strong>en</strong>nies,<br />
sous l’autorité exclusive de l’acteur public, qui exerçait simultaném<strong>en</strong>t les trois fonctions<br />
ess<strong>en</strong>tielles du secteur, à savoir, la définition de la politique, la réglem<strong>en</strong>tation et<br />
l’exploitation des réseaux et services. Selon l’auteur, « cette époque est révolue, mais il faut<br />
reconnaitre que la nouvelle répartition des rôles <strong>en</strong>tre trois acteurs indép<strong>en</strong>dants incluant le<br />
secteur privé peine à se mettre <strong>en</strong> place, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Afrique. De nombreux conflits<br />
apparaiss<strong>en</strong>t notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre l’État, chargé de la définition de la politique, et l’Autorité de<br />
régulation dont la mission est de mettre <strong>en</strong> application cette politique, <strong>en</strong> toute indép<strong>en</strong>dance<br />
par rapport à la tutelle de l’État, mais évidemm<strong>en</strong>t dans le respect des objectifs fixés. Certains<br />
de ces conflits sont dus à un manque de clarté dans la définition des missions des uns et des<br />
autres. » (BLANCHARD 2010). Blanchard insiste alors sur le fait que l’exist<strong>en</strong>ce et le respect<br />
d’un cadre réglem<strong>en</strong>taire propre au secteur des TIC est indisp<strong>en</strong>sable pour garantir son<br />
développem<strong>en</strong>t dans la durée.<br />
Dans la partie de sa revue de littérature dédiée aux études de diffusion, Donner (DONNER<br />
2008, p.10) souligne que quelques études appliqu<strong>en</strong>t les modèles de diffusion, conçus dans<br />
les pays industrialisés, essayant de les adapter aux contextes r<strong>en</strong>contrés dans les PED, et que<br />
d’autres id<strong>en</strong>tifi<strong>en</strong>t des types d’usage distincts, « au lieu d’essayer d’intégrer toutes les<br />
nations dans un modèle unique » (DONNER 2008, p.10). En particulier, Robert Kauffman et<br />
Angsana Techatassanasoontorn ont développé une théorie de diffusion de la technologie par<br />
contagion régionale (KAUFFMAN & TECHATASSANASOONTORN 2005).<br />
Indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t des modèles appliqués, il n’est pas facile de mesurer objectivem<strong>en</strong>t la<br />
diffusion des TIC dans les PED, <strong>en</strong> particulier <strong>en</strong> Afrique. Quelques chercheurs ont déjà<br />
dénoncé, par exemple, le caractère peu fiable des mesures de pénétration et d’usage des<br />
téléphones portables <strong>en</strong> Afrique (JAMES & VERSTEEG 2007). Utiliser le nombre d’abonnés ou<br />
de dét<strong>en</strong>teurs d’appareils mobiles pour estimer le nombre d’utilisateurs peut être trompeur<br />
car, d’un côté une personne peut posséder plus d’une puce ou plus d’un téléphone (MENDES<br />
et al. 2007, p.13; HELLSTROM 2010, p.9), et de l’autre côté, un même appareil peut être<br />
utilisé par plusieurs personnes (DONNER 2008, p.10; WICANDER 2010, p.25; CHENEAU-<br />
LOQUAY 2010), soit avec une seule puce, soit avec plusieurs. <strong>La</strong> prés<strong>en</strong>ce de plus <strong>en</strong> plus<br />
généralisée dans les marchés africains de téléphone portables comportant plusieurs puces <strong>en</strong><br />
même temps ne simplifie pas la situation. A titre d’exemple, André Apeté, directeur de<br />
l’Union nationale des <strong>en</strong>treprises de télécommunications <strong>en</strong> Côte d’Ivoire, estime que le<br />
nombre de cli<strong>en</strong>ts ivoiri<strong>en</strong>s de la téléphonie mobile <strong>en</strong> 2010 ne doit pas dépasser sept<br />
millions, alors qu’il y avait presque douze millions de puces <strong>en</strong> service dans le pays 35<br />
(RANTRUA 2010, p.32). <strong>La</strong> multitude de façons d’utiliser le téléphone portable <strong>en</strong> Afrique<br />
35 Et <strong>en</strong>core, le numéro de cli<strong>en</strong>ts ne correspond pas forcem<strong>en</strong>t au numéro d’utilisateurs, comme il a été souligné plus<br />
haut.<br />
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